Kichijoji et… une rencontre

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Ce titre de malade !!!! Nan mais si avec ça votre intéret n’est pas émoustillé, c’est que je vais devoir passer dans le champs lexical des parties génitales la prochaine fois ! J’aurais tellement de choses à dire sur cette journée du 5 avril… mais vous n’en saurez qu’une partie. Car en fait, il n’y a pas eu une rencontre mais deux, dans la même journée.

Ces deux rencontres étaient prévues, planifiée mais pourtant pleine de mystères. La première concerne un projet que j’ai depuis quelques temps, qui a muri petit à petit et qui commence à germer. Pour ce projet, j’ai besoin de la collaboration d’un artiste. On peut apprendre des choses mais certaines sont totalement inaccessibles si on a pas un minimum de talent. Et j’ai trouvé un artiste très talentueux pour accoucher de ce projet.

Et vous n’en saurez pas plus avant que tout soit fini et prêt à être montré. Ca ne m’empêche pas de bosser sur le court métrage tourné à Himi et à préparer la suite de « trapped ». Merde, j’ai l’impression de plus bosser que quand je bossais.

Suite à ce rendez-vous, j’avais beaucoup de temps de libre devant moi avant le suivant, à 18h30. J’étais pas trop loin de Mitaka, où l’on trouve le musée Ghibli ainsi qu’un joli parc. Impossible de visiter le musée sans avoir au préalable un billet donc je me rabats sur le parc. Il fait encore grand soleil donc je pourrai profiter du plaisir simple d’une balade, d’un moment de calme propice à la lecture. La partie jouxtant le musée est pas super jolie mais un grand nombre de femmes au foyer s’y sont retrouvées avec leurs enfants, à l’ombre des cerisiers. Bien que nombre d’entre aux soient sur le déclin, on en trouve encore quelques un bien en fleurs.

Un cours d’eau sillone l’espace vert et sert de frontière. Entre quoi et quoi ? Entre la partie pas très belle et la partie beaucoup plus belle. Parfois, je suis un peu long à la détente. Genre, deux de tension et le cerveau qui réagit pas aux évidence (silence les mauvaises langues, j’ai dis « parfois »). Surtout quand je vais à l’improviste dans des lieux que je ne connais pas. Il me faut un certains temps pour faire le lien entre un nom que je connais et des images que j’ai déjà vu.

Par exemple, ce plan d’eau traversé par ce pont… je l’ai déjà vu quelque part, c’est sur ! Et le nom de la gare avant Mitaka, il me dit quelque chose. Kichijoji, Kichijoji…. mais oui ! C’est le parc de Kichijoji (logique imparable), celui qui a été montré dans Japan in motion et d’autres émissions de « nolife » (la chaine de télé). Je m’étais dit que j’irai, n’ayant pas trop trainer dans cette partie de la ville, le destin a décidé pour moi que ca serait aujourd’hui.

J’ai fait pas mal de parcs maintenant sur tout mes voyages au japon. Connus, pas connus, inconnus, méconnus, j’en passe et des meilleurs. Mais celui-la à quelque chose de particulier. Je l’ai simplement découvert au bon moment. C’est marrant comme un sentiment, une sensation ou une impression tiennent autant du hasard qu’à qualité intrinsèque de ce qui provoque chez nous ces sensations. Je m’explique. J’ai adoré ce parc. Surpris moi-même de ce jugement, j’ai réfléchi au pourquoi du comment. Ouais, j’ai le temps de réfléchir à ce genre de chose vu que je passe 90% de ma journée tout seul avec mes pensées. Ce parc était plein de vie, de rires, de regards complices, de main dans la main, de discutions sérieuses, de blagues douteuses. Ce parc était plein de soleil ardent, d’ombres douces, de barques sur le plan d’eau. En fait, ce parc résonnait de l’ambiance du hanami, les baches étendues sous les cerisiers, les groupes de tous âge le sourire aux lèvres et une canette à la main.

Les tenues étaient légères tout comme le cœur des badauds. Les couples affichaient leur bonheur et regardaient leur avenir à travers les familles venues jouer avec leurs enfants. Les plus âgés admiraient ce spectacle avec dans les yeux les souvenirs de leur passé, où c’était eux les acteurs de cette grande pièce de théâtre, sur la scène de la vie. J’ai eu la chance de découvrir ce parc alors que le printemps commençait, tout simplement. J’aurais assurément moins aimé si je l’avais vu en plein hiver par 0°c. Tout est une question de contexte et d’ambiance.

Sur le lac, une bataille rangée se déroule entre d’un coté, les barques d’amoureux, tantôt propulsées par elle, tantôt propulsées par lui (à noter que la proportion est proche du 50/50 alors que j’ai souvent entendu dire que c’était les femmes qui ramaient le plus), et de l’autre coté, les pédalos en forme de cygnes, embarquant les enfants et les familles. A une semaine près, le spectacle aurait été encore plus vivant et plus poétique, mais je ne perds pas une miette de ce que je découvre cet après-midi.

J’en ai profité pour lire un long moment.

Mais l’heure tourne et j’ai un autre rendez-vous moi ! Direction Akasaka, un quartier de tokyo que je connais car j’y avais vu le groupe Stéréopony pour leur dernier live. Qui dois-je y retrouver à votre avis ? Vous n’en savez rien bien entendu ! Et vous ne trouveriez jamais de toute façon. Car j’ai rendez-vous avec lilly. Vous voyez, vous n’auriez jamais trouvé !

Qui est lily ? C’est tout simplement la propriétaire japonaise de la maison à himi, qui vit à tokyo et qui m’avait proposé de m’inviter à boire un verre vu que je venais à Tokyo. La ou à une époque j’aurais hésité parce que je la connais pas, parce que je parle pas super bien anglais, parce que plein de truc débiles que seule ma tête peut pondre, la, j’ai pas hésité et j’ai dit oui. Je vous ai écouté vous tous qui m’aviez conseillé de foncer sans me pendre la tête quand il s’agit de voir des gens. C’est ce que j’ai fait.

Et bien c’était sympa. J’étais pas toujours super à l’aise mais dans l’ensemble, ça a été. Pourquoi pas à l’aise ? Bon, déjà, je savais pas sur qui j’allais tomber. J’avais échangé pas mal de mail avant et pendant mon séjour à Himi mais j’en savais pas beaucoup sur elle. Ni son âge, son apparence ou encore son métier. Simplement qu’elle a une maison à himi et un appartement dans une tour d’akasaka. Ce quartier est un quartier riche pour ne pas dire bourgeois. J’avais donc un léger à priori quand elle m’a proposé d’aller dans le bar de son immeuble, au 44ème étage. Y’a un bar privé pour les résidents dans l’immeuble… tout est normal. On joue pas dans la même catégorie.

Mais c’est pas important et il ne faut pas se laisser bouffer par ses préjugés. Comment est-elle physiquement ? A vu de nez, je dirais qu’elle a à peine plus de 40 ans. C’est le genre de femme dont on dirait qu’elle a du charme. On ne se retourne pas forcément sur elle mais si elle vous sourit en soirée, vous serez flatté. Le charme étant une appréciation très personnel, cet avis n’engage que moi bien sur. Nous sommes donc aller dans son immeuble et pour tout vous dire, jamais je n’y serais allé seul. On dirait un hôtel de luxe, avec un gardien, des taxi qui dépose des costard cravate/robes de soirée, deux grandes réceptions et un hall qui fait 3 étages de hauteur. Définitivement, on joue pas dans la même catégorie.

Le bar à une vue panoramique sur tout Tokyo, pile en face de la Mori tower. Lumière tamisé, fauteuils et canapé, barman qui connait ses clients… merde, je suis dans un cliché en fait ! Ca manque juste de musique jazzy ou d’une chanteuse dans un coin.

De quoi avons-nous parlé ? De chose très classiques étant donné la situation. Une première rencontre s’articule toujours autour des deux protagonistes. C’était peut-être un peu plus accentué sur moi car je suis une énigme vivante. Quel est mon métier ? Qu’est ce que je fais au japon ? Comment à commencé mon intéret pour le pays ? Puis les questions plus pertinentes sont arrivées. Elle était curieuse de savoir quelle part de la culture japonaise était accessible en france, comment on pouvait se procurer des produits culturel japonais comme les mangas, la musique ou les dramas. La place de l’animation japonaise dans notre société, quel public est touché, etc.

Des questions pas si étonnantes que ça car j’ai plusieurs fois remarqué que les japonais n’ont pas conscience qu’une part non négligeable de leur culture (ou des sous-cultures) s’exportait dans le monde et depuis longtemps dans le cas de la France. Toutes ces questions ont pris leurs sens quand je lui ai demandé son métier. Elle est journaliste/écrivain en freelance et vit en colocation avec un américain dans un appartement de bourgeois qu’elle va quitter parce que c’est trop cher. Tu m’étonnes que ça doit être trop cher !

On est resté plus d’une heure à parler et, à postériori, j’ai l’impression d’avoir été un sujet d’étude. J’ai pas spécialement posé beaucoup de questions car j’avais déjà du mal à répondre aux sienne. Elle ne m’a pas caché qu’elle cherchait à savoir ce qui touchait un public occidental pour elle-même pouvoir écrire pour tout le monde.

C’était intéressant dans l’ensemble mais… j’étais quand même pas à l’aise. Je galère pas mal en anglais quand il faut rentrer dans des conversations plus pointues que la simple discution entre amis (comme avec yuri et chihiro). J’étais pas super à l’aise quand avant de quitter le bar, elle a discuter un moment avec le barman en japonais, juste à coté de moi alors que lui parle un peu anglais. Je trouve pas ça très respectueux. J’étais pas super à l’aise quand elle a demandé à rencontrer mes amis au japon. Parce que ça sent quand même vachement l’interrogatoire à but de renseignements de pré-écriture de livre/article. Mais ce qui m’a mis le plus mal à l’aise, c’est que même si l’ensemble de cette soirée me fait pensé ça, j’en ai au final aucune idée. Et puis même si c’est le cas, c’était quand même enrichissant.

Donc bon, on s’est dit qu’on se reverrait pendant que je suis à Tokyo. Le genre de phrase qu’on dit sans toujours le penser. Moi-même, je sais pas si je ferai la démarche de revenir vers elle. J’en sais rien en fait. Je suis un peu perplexe. Je verrai bien après tout et je ferai comme cette fois, je ne me poserai pas de questions.

11 Réponses

  1. Pour le coup, là la situation que tu décris est vraiment pas engageante. Ça ressemble plus à un entretien qu’à une vraie rencontre amicale.

    • Avec le recul, je dirais que la curiosité professionnelle a pris le pas sur le reste. Et c’est dommage oui.

  2. Ça fait ambiance « lost in translation » :-)

  3. et je pense savoir ce qu’est la deuxième rencontre  » l’artiste »
    mais je ne dis rien :-)

  4. Ah merde moi qui pensait que tu étais devenu un gigolo et que tu allais pouvoir me payer des soirées dans des bars à en perdre la culotte.
    Je suis déçu.

  5. Rencontre intéressante dis donc. Je ne vois pas en quoi la situation n’est pas engageante. Sauf si tu voulais te la farcir ou t’en faire une grande amie.

    Après on ne peut pas devenir ami ou faire l’amour avec tous les gens qu’on rencontre hein ^^

    Et pis qu’est-ce t’en a à foutre si elle veut écrire un papier là-dessus ? Ca serait une bonne quenelle de glisser à certains « journalistes » français. Même si tu n’aimes pas qu’on te rappelle certaines merdes rampantes.

    • non mais c’est juste que des fois, ca passe, des fois ca passe pas… c’est comme ça.

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