Sanja matsuri

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Bon, je me fais chier. Qu’est ce que je pourrais faire dimanche ? J’irais bien visiter des trucs mais vu que « le belge » est à Osaka, je vais peut-être attendre son retour. Il doit bien y avoir des choses à voir uniquement ce dimanche nan ? Avec les beaux jours, y’a sûrement un festival (matsuri) quelque part. Voyons voir un peu à la date du 19 mai…. ah voilà ! Le Sanja matsuri. Nan mais c’est relou, c’est encore à Asakusa ! En même temps, j’ai rien de mieux en vue alors c’est ça ou glander dans l’appartement.

Aller, on se motive et on y va.

Avec le printemps, les matsuris vont commencer à se multiplier. Tout est prétexte à faire la fête : fêtes religieuses, commémorations d’une personnalité, célébrations d’évènements historiques, etc. Le Sanja matsuri n’est pas le premier que je fais cette année, loin de là. Que ce soit à Tokyo ou à Kyoto, j’ai déjà eu l’occasion d’assister à des fêtes dans l’ensemble très sympathiques et assez différentes les unes des autres. De la procession de Mando ou de pénis géants à la représentation de danse du dragon et danse de maiko, on peut dire que les japonais savent varier les plaisirs.

Mais un matsuri comme le Sanja, à première vue, j’ai déjà testé. Ça ressemble à un mix entre le Honmonji o-eshiki pour le côté procession en groupe et le Kanamara matsuri pour les temples transportés dans le quartier. Rien qui ne m’enchante vraiment. En plus Asakusa, ça va, je commence à connaître maintenant. Je peux même dire que j’en suis blasé. Mais il fait beau alors allons profiter de la foule et des 25 degrés de ce dimanche ensoleillé.

Je n’ai pas long pour aller jusqu’à Asakusa et même sans savoir où c’est, le néophyte saura reconnaître le lieu à la foule qui l’occupe. Je croyais qu’il y avait exagération quand j’avais lu que 2 millions de personnes seraient présentes sur les 3 jours que dure le festival mais à priori, ça semble être vrai. Ce n’est pas que les abords directs du temple Sensô-ji qui sont occupés mais bien tout le quartier. Et il est assez vaste mine de rien. Je suis encore à bonne distance du temple que je croise déjà un Mikoshi, un petit autel transportable.

Bizarre, je m’attendais à une vrai procession bien encadrée suivant un chemin balisé comme je l’ai vu le plus souvent mais ça semble ne pas être le cas ici. Je vois des porteurs un peu partout, facile à reconnaître avec leur tenue. Ils n’ont pas tous la même bien sûr, les couleurs et motifs étant différents selon l’autel qu’ils portent. Je continue mon chemin, dubitatif face à cette nonchalance affichée. On ne voit pas tous les jours des mikoshis presque à l’abandon mais soit. J’ai pas fait 20 mètres que le brouhaha de la foule m’appelle dans une autre ruelle.

C’est la fête ici ! Un mikoshi est en train de parader en plein milieu de la rue, entouré d’une foule compacte qui le suit de près, appareils photo et caméras aux aguets. Les porteurs donnent de la voix pour garder le rythme et se motiver. Mais ce n’est pas le rythme de la marche qu’ils gardent. On n’est pas dans un défilé militaire voyons. Non, ici c’est le rythme du soulèvement du mikoshi qui compte. Ils le font tressauter sur leurs épaules assez rapidement et vu le poids de l’engin, on comprend les mines déconfites de certains. Et cette chaleur finit sans doute de les achever.

Par contre, je comprends plus rien là. Au premier croisement, le mikoshi que je suis s’éloigne du temple pour aller à l’opposé alors qu’un autre mikoshi venu de je ne sais où prend l’axe principal, direction le temple. C’est le bordel !!! Mais un bordel bien organisé, comme je vais le découvrir.

Il y a une centaine de mikoshis qui défilent aujourd’hui. Pas tous en même temps bien entendu mais un certain nombre tout de même. Pour faire simple, j’en croisais un toutes les deux rues à peu près, allant dans des directions différentes. Dans les ruelles, les routes, les galeries marchandes et vers le temple, on est constamment interpellé par les « washoi » et les tambours.

Car on ne trouve pas que les mikoshis. Il y a aussi des charrettes chargées de percussionnistes qui précédent parfois une procession.

C’est vraiment un spectacle étonnant. Les porteurs croisent d’autres porteurs, dirigés par un chef de file qui coordonne sa petite troupe et ouvre le passage dans une foule souvent compacte, la faute aux ruelles assez étroites. Vous avez bien lu, ce sont les groupes qui défilent qui ouvrent la voie, non une présence policière en nombre qui hurle aux passants de bouger leur cul. Au mieux, il y a un policier qui demande poliment à la populace d’avoir l’obligeance de laisser passer le convoi. Et les gens s’écartent d’eux-mêmes, sans bousculade, sans heurt et sans échauffourée. C’est comme ça dans tout le quartier en plus ! Pas une seule barrière, pas un seul haut-parleur. On est loin du Trocadéro un soir de victoire du PSG (je me comprends).

Du coup, vu que rien ne semble bien défini dans les itinéraires (du moins, si on est pas dans la tête des chefs de file), je me balade au hasard, sans but et au gré des clameurs. Je suis étonnamment amusé de voir que des versions miniatures de mikoshi existent pour former les enfants à cette tradition. Ils ont l’air de s’amuser, sous les encouragements de leur moniteurs et de la foule. La relève est assurée pour préserver cette tradition.

Mais au fait, qu’est ce qu’on fête exactement ? Rien de moins que les trois fondateurs du temple Sensô-ji. Pas étonnant que ça en fasse un des trois plus grands festivals du Japon, le temple Sensô-ji étant très réputé et très très fréquenté.

Qui dit matsuri, dit bouffe. Les japonais sont comme les français à ce niveau, ils aiment manger. Des stands de nourriture sont installés dans l’enceinte même du temple, afin que chacun puisse se sustenter et se reposer dans ce lieu normalement beaucoup moins surchargé. Je me suis laissé tenter par du poulet frit mais les yakisoba, okonomiyaki, takoyaki et autres bananes au chocolat, pommes d’amour et glaces à l’eau me faisaient bien envie aussi. Pour les amateurs de nourriture fraiche, il y avait même des stands de pêche au poisson rouge, avec une épuisette en papier. Les enfants adorent ça. Les poissons qui finissent dans un sachet au soleil par 25°c, beaucoup moins.

Il y a pas mal d’étrangers aussi. Il y en a déjà en temps normal mais la, c’est encore pire. Mais vue la masse de gens présent, on les remarque à peine. C’est pas le Kanamara matsuri par exemple. Je commence à fatiguer après 2h30 de marche dans cette foule, à piétiner la plupart du temps. C’était sympa mais il est temps de partir. C’est vrai, ce genre de festival, soit on y vient en famille/amis pour s’amuser, manger et partager un bon moment, soit on vient seul, on regarde, on mange et on se casse.
J’ai poussé ma marche jusqu’à Akihabara où la rue était aussi piétonne, le temps de trainer dans quelques boutiques avant de rentrer.

Ça sent de plus en plus l’été et sa chaleur étouffante. Il y aura de plus en plus de fêtes de ce style et si celle-ci n’est pas inoubliable, elle m’aura au moins occupé le temps d’un après-midi. Vivement les prochains matsuris !

4 Réponses

  1. De toute les photos j’ai kiffé celle des mannequins avec leurs chemises blanches Pierre Cardin et leurs slips avec des rayures blanches Kelvin Klein. Çà c’est de la mode :-)

    • ouais c’est le gang des mecs en slip. Ils ont l’air tellement fier sur cette photo ^^

  2. Très très belles photos ! Je rivalise pas avec toi mais comme on était au même Matsuri on aurait du se donner rendez-vous, j’étais seule aussi (si on excepte les 2 millions de personnes) je t’envoie mon récit de cette journée…

    http://blogs.kanpai.fr/beforetheboom/festivites/sanja-matsuri.html

    Bonne suite ! Je te lis régulièrement….

    • j’ai essayé de répondre sur ton blog mais impossible d’envoyer le message alors en attendant, je réponds ici :-/

      Tu shootes deux fois plus que moi en fait !!!!! Je fais pas autant de photos que ça :-)
      Sur un heureux hasard, on aurait pu se croiser. Je n’aurais pas su que c’était toi d’ailleurs. J’avais bien aimé mais sans plus. Le côté bordélique est original et on passe difficilement à côté de la fête mais je sais pas… peut-être trop de monde à mon goût ^^

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