Hatsune miku appearance

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Avez-vous déjà entendu parler du Vocaloïd ? Pourtant vous avez sans doute entendu parler du personnage d’Hatsune miku nan ? Donc vous avez entendu parler de vocaloïd sans même le savoir. C’est un peu la magie de la connaissance dans l’ignorance. Vous savez des choses sans même en avoir conscience. On est d’accord, ça ne vous sert à rien au final. Et c’est la que j’interviens, pour rassembler dans votre cerveau toute les petites briques nécessaire à la création d’une culture générale digne de ce nom !

Pourquoi je vous parle de vocaloid et d’hatsune miku ? On y viendra bien assez vite. Si vous n’avez pas les bases, vous n’allez rien y comprendre. Le vocaloïd, avant d’être un genre musical, est un logiciel de synthèse vocal créé par Yamaha en 2004. Concrètement, le logiciel vous permet de créer des chansons avec des voix pré-enregistrées, comme si vous écriviez une musique. Vous associez des syllabes et des sons a des notes et créez votre chanson sans avoir de vrai chanteur/chanteuse. Vous pouvez changer la prononciation, le ton, la dynamique, ajouter des effets comme des vibrato, en gros tout ce qu’il est possible de faire avec une vraie voix.

Je ne vous apprends rien en vous disant qu’aujourd’hui, avec un ordinateur, on peut composer toutes les musiques que l’on veut, sans avoir besoin de tous les instruments qu’on souhaiterait mettre dans sa musique. Avant le Vocaloïd, il fallait quand même un chanteur ou une chanteuse pour avoir une chanson. Ce n’est plus nécessaire, la voix est devenu un instrument numérique comme un autre. La seule limite est le talent des créateurs (qu’on appelle des Vocalo-P). Aujourd’hui, nous sommes à la 3e version de Vocaloïd et de nombreuse voix différentes sont disponibles, aussi bien en anglais qu’en japonais, coréen, chinois ou espagnol, des voix d’homme ou de femme, etc.

Japan in motion en avait très bien montré le fonctionnement dans cette émission.

Il y avait moyen de faire quelque chose de bien pourri avec la synthèse vocale mais le logiciel était déjà bon dans sa première version et a continué à se perfectionner, à s’affiner pour devenir un outil de création extraordinaire. Les voix sont de plus en plus naturelles.

Avoir des voix, c’est bien, mais si on a pas de d’image et de corps à mettre dessus, c’est moins impactant auprès du public. C’est pourquoi la société Crypton future media a designer en 2007, Hatsune miku, jeune fille de 16 ans pesant 42 kilo pour 1m58. Sa couleur est le turquoise et son look branché avec ses longues couettes fait vite son effet. Elle utilise le logiciel Vocaloïd 2 et 3 avec la voix de la doubleuse Saki Fujita.
En 2008, Un programmeur du nom de Yu Higuchu developpe un logiciel permettant d’animer des personnages 3D et de pouvoir ainsi créer des chorégraphies. Tous les outils étaient donc disponibles pour donner vie à la première chanteuse virtuelle : Hatsune Miku !

Le talent se ramasse à la pelle quand on donne aux bonnes personnes les outils nécessaire. Il en résulte des créations d’albums et de singles de Miku, par des compositeurs aujourd’hui reconnus comme étant doué dans leur domaine. En parallèle, a débuté l’exploitation marketing de l’image de Miku. Des figurines aux t-shirt en passant par les mug et les straps, tout y passe et elle devient un phénomène musical et artistique, une icône à part entière. Ce qui est assez drôle c’est que Miku est une licence et que quiconque ayant acheter les logiciels est en droit de sortir sa chanson estampillée Hatsune miku. On a donc, selon les compositeurs et le talent, tous types de chansons (pop, électro, rock…) et tous types de qualité malheureusement. Il est sage de connaitre quelques compositeurs et de suivre ceux qu’on apprécie plutôt que de foncer tête baissée dans la marée de titres professionnels et amateurs disponibles.

Hatsune miku n’est pas le seul personnage Vocaloïd existant loin de là même. Chaque voix du logiciel a presque son corps maintenant et des noms comme Rin, Len, Luka, Kaito, Meiko, etc ne sont pas étrangers aux fans du genre. Chacun a son design propre, une couleur dominante, des mensurations et un « caractère » définit. Le but n’est pas d’humaniser une voix mais bien de la personnifier. C’est plus facile pour les pochettes de disque et les clips si on a quelque chose sur lequel accrocher et fidéliser le client.

Le succès du vocaloïd est indéniable au japon et dans le reste de l’asie et Miku en est le porte-étandart. Elle a popularisé le genre par son image. Quand je dis « elle », il faut bien comprendre que je parle surtout des compositeurs et des marketeux car Miku n’est pas réelle. On peux parfois l’oublier, surtout quand on assiste à ses concerts.

« Un personnage virtuel, sans réel corps qui fait des concerts… qu’est-ce qu’il nous raconte ce malade encore ? » Un peu de respect je vous pris ! J’ai tout entendu ! Et je ne suis pas fou je vous ferai dire ! Hatsune Miku donne des concerts ! On est plus au moyen âge vous savez et la technologie actuelle nous permet de projeter sur une scène des personnages en 3D, comme si ils existaient. Comment ? Avec un hologramme ! Science-fiction, nous voilà ! Je parlerai technique plus tard mais sachez qu’un concert d’Hatsune miku contient bien Hatsune miku sur scène, comme si c’était une chanteuse vivante, de chair et d’os. Elle a de vrais musiciens sur scène, elle danse, parle au public. Classique en fait !

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Ce procédé que je trouve pour ma part incroyable a juste permis de briser le mur entre le réel et le virtuel. En partant de quelque chose de totalement numérique, que ce soit la voix ou les instruments, on arrive à avoir des concerts réels avec la « vraie » Hatsune miku et non une chanteuse à sa place. Impossible de remplacer une voix Vocaloïd de toute façon car il y a une patte, une touche électronique/métallique dans le son produit par le logiciel. La diction et l’élocution sont très bonnes mais le son à quelque chose d’unique.

En me baladant à Akihabara, j’ai aperçu un stand éphémère avec des banderoles Hatsune Miku ainsi que l’annonce d’un concert mais je ne m’étais ni arrêté ni renseigné sur ce que c’était réellement. En cherchant quoi faire, je suis retombé sur cet évènement qui porte le nom de « Angel project : Hatsune miku appearance « . Un tour sur le site officiel me donnera toutes les infos dont j’ai besoin : 4-5 concerts par jour entre le 23 et le 29 août, dans une salle d’Akiba et surtout, comme je l’espérais, la présence de l’hologramme donnant vie à Miku et ses acolytes !

Même si c’est pas donné, je décide d’y aller. Alors je ne vais pas vous mentir, je ne suis pas fan de Vocaloïd ou de Miku. Attention, j’adore certaines chansons, j’adore le style de voix que produit le logiciel, je trouve le personnage de Miku fun et classe, l’électro et la pop/rock de beaucoup de chanson marchent sur moi mais pour autant, je ne suis aucune sorties, je n’achète aucun CD et j’écoute presque par hasard quand je tombe dessus. Je ne fais pas la démarche d’aller chercher et écouter par moi-même, ce qui est bizarre car j’aime quand même beaucoup le style d’Hatsune miku/vocaloïd.

Me voila donc à attendre dans la salle « Belle salle » d’Akihabara. Elle porte bien son nom vu ce que j’ai sous les yeux. Une salle quasi-neuve plus proche de la salle de conférence que de la salle de concert, avec moquette au sol et des rangées de chaises numérotées dans toute la salle. Je sais déjà qu’il n’y aura pas l’ambiance que j’ai pu voir sur certaines vidéos de concert, ambiance proche des concerts d’idol avec beaucoup de réactions de la part du public. Déjà parce qu’on est pas très nombreux (à vue de nez 100 maximum) et qu’en plus, le public est trop diversifié. Des jeunes sortant de l’école, des salariés, des couples, des groupes de copines… Je les vois mal explosé en cris et en chant pendant le live.

Je suis rang 4 et presque au centre de la scène, autant dire très proche. Devant la scène, il y a un espace de 3-4 m vide, entouré de barrières pour qu’on ne voit pas ce qu’il y a. La scène est assez large, bien équipé niveau éclairage, avec un écran sur chaque mur l’entourant, des projecteurs et des lasers.

Alors, je ne vais pas faire jouer le suspens, le concert était vraiment bon malgré le manque d’ambiance de la salle. 20 chansons, 1h30 de concert, des chansons que j’espérais et beaucoup que je découvrais et surtout l’hologramme de Miku, Rin, Len et Luka.

Je ne savais pas a quoi m’attendre avec l’hologramme. Sur les concerts que j’avais vu, on voyait qu’il y avait une toile presque transparente/réfléchissante tendue en travers de la scène avec derrière, en hauteur, un vidéo projecteur pour projeter l’image de Miku. Le rendu fonctionnait mais on voyait quand même la toile.
Ici, avant le concert, avec la salle allumé et la scène à moitié éclairée, je ne vois quasiment pas la toile. On voit une zone légèrement moins foncée que le fond de la scène mais… c’est bizarre. C’est comme si la toile n’était pas à la verticale de la scène, comme si c’était plus complexe que ça. Et c’est en effet beaucoup plus complexe que ça.

l’écran transparent/réfléchissant était presque invisible comparé à cette image.

Ici, les projecteurs envoient l’image non pas sur la toile directement mais sur des miroirs placés au sol devant la scène, dans l’espace libre de 3m. Les miroirs renvoient l’image sur la (ou les) toile qui est penché vers la salle. Mais je ne suis pas sur non plus car on voit vraiment pas cette toile à la con. On la devine quand les projecteurs en fond de scène envoient des motifs lumineux vers nous car ils sont du coup projetés sur la toile mais je ne peux rien affirmer quand même. C’est la société « Studio Ted » qui a développé ce system qui s’appelle le « Eyeliner« .

Le résultat est bluffant. On la croirait vraiment au milieu de la scène, pas comme si elle était plate, comme un film sur une toile de cinéma. Non, elle est là. Cette impression de présence est renforcée par le fait que, comme les vraies chanteuses, un spot de lumière l’illumine et projette son ombre sur le mur en fond de scène, ajoutant de la profondeur à la projection. On peut facilement oublier que c’est un personnage virtuel même si tout n’est pas parfait. L’animation est souvent fluide et réaliste mais certains mouvement, trop rapide ou trop « sec » trahissent une animation manuelle du personnage. C’est pas vraiment un défaut car à mon sens, ça fait parti de la personnification de Miku sans aller dans son humanisation. On représente un personnage mais on ne lui donne pas complètement vie. De même, Miku flotte parfois à 5 cm au dessus du sol, un détails car la plupart du temps, elle semble bien marcher par terre.

Cet hologramme est un vrai outil de spectacle. Ok, il donne vie à Miku, Rin, Len et Luka mais il fait bien plus. Il fait apparaitre des décors, les paroles des chansons, des effets comme de la glace, des bulles d’air quand Miku est sous l’eau, des bambous, une barrière, etc et tout ça semble réellement apparaitre sur scène, flotter dans l’air, s’évaporer, etc. Je me prends à rêver d’une utilisation d’hologramme pour des concerts de chanteurs(euses) solo bien réels, afin de donner une autre dimension au show. De même, parfois je me disais « mais pourquoi ils font pas telle animation sur l’hologramme quand elle fait ce mouvement ? Pourquoi ils ne font pas apparaitre ça à côté d’elle plutôt que de le projeter sur le mur du fond, tout plat ? ». Il y a vraiment plein de moyens de l’utiliser et il est actuellement, à mon sens, sous exploité.

Autrement, le concert était top. J’associe souvent, dans mon esprit, le vocaloïd a une musique électro. Il y en a bien sûr mais pas que, loin de la. Le Vocaloïd, c’est une voix. On peut donc mettre toutes les musiques qu’on veut autour. On a donc eu du rock, de la pop, du piano, des sons traditionnel japonais et de l’électro. Que des styles que j’aime quoi. J’étais content d’entendre « Thousand sakura » par exemple et de découvrir « One night girl« . Il y a aussi une autre chanson, reprise d’un autre groupe (je crois) qui commence par un son de pluie (toute l’ambiance de la chanson est pluvieuse) mais impossible de la retrouver. Si quelqu’un trouve la setlist du live, je suis preneur. J’aurais adoré avoir  « World is mine » aussi mais non…

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Le concert était dynamisé par les changements de tenues des personnages et par le changement de décors et d’ambiance de la scène. Un coup au clair de lune avec des cerisiers, un coup sous l’eau avec des bulles d’air, un coup dans une foret de bambou avant d’aller dans un château. L’hologramme permet ce genre de folies et de variations !

Si je le pouvais, j’irai bien dans un vrai grand concert avec une meilleure ambiance (ou une ambiance tout court d’ailleurs). Il y avait bien des fans dans la salle avec leur glowstick mais c’était tout. C’est le problème de faire autant de concerts en si peu de temps. La foule est diluée dans toutes les représentations. C’est dommage mais au moins, plus de monde peuvent voir ce show. En tout cas, je le conseille à ceux qui auraient l’occasion de voir un live d’Hatsune miku. N’hésitez pas, ne serait-ce que pour l’hologramme, en plus des chansons vraiment bonnes.

Cadeau, vu que je suis sympa, un morceau du live des 5 ans de Miku dans la baie de Yokohama, avec miku projetée sur un mur d’eau de 10 mètres de haut. Ca en jette.

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