Izakaya

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On a parfois des idées qu’on trouve formidable alors qu’on devrait vraiment les enterrer dans un désert lointain. Ecrire en étant en état d’ébriété en est une, c’est certains. Et pourtant, elle me semble tellement géniale que je me dois de faire cette expérience et de la partager avec vous. Parce que si je suis dans cet état, c’est la faute à la concordance de plusieurs éléments dont le principal est l’Izakaya.

Les habitués du Japon savent ce que c’est et tremble déjà devant les souvenirs qu’il y ont vécu. Les autres savent déjà que le resultat de la fréquentation de ce type d’établissement peut amener à un état alcoolémique au dessus de la moyenne autorisé. Et c’est mon cas actuellemejt. Actuellement. Ouais bah faites pas chier ! je fias des fauets si je veux ! Bordel.

Moi, je suis pur et innocent. A la base en tout cas. Ma pureté est proche de celle d’une idol et je suis exemplaire. Ok, j’en vois deux trois qui se marrent et qui ne me croient pas. Ok, ok, j’ai pas toujours été irréprochable mais le fait est qu’en un an au Japon, j’ai pas eu l’occasion de faire beaucoup d’écarts. La sagesse et la vertu m’ont guidé et aujourd’hui, je suis un homme nouveau. J’ai pas bu depuis longtemps et quand je parle de boire, c’est plus qu’une simple bière japonaise, bière qui s’apparente plus à de la flotte aromatisé qu’autre chose.

Pourtant, ces bières suffisent au japonais moyen pour se retrouver à faire des slaloms géant dans la rue après en avoir enchainer 3-4. Je suis pas un grand buveur du haut de mes 55 kg (ouais bah manger du riz pendant un an nuis gravement à votre poids) mais il m’en faut un peu plus pour avoir les jambes en coton.

Quand on parle du Japon et des japonais, on en arrive très vite à parler des sorties entre collègues, obligatoires car il faut faire bonne impression, à la sortie desquelles le salaryman moyen ne sait plus où il habite. C’est bien beau de connaître le résultat mais c’est aussi très intéressant de savoir comment ces messieurs en arrive à dormir dans les caniveaux. Loin de moi l’envie d’expérimenter ça mais par la force des choses et des rencontres, il se trouve que j’en suis passé pas loin.

Car en ce moment, un ami français (airv) est au Japon. Cool mais dans l’absolu, ça vous fait une belle jambe. Mais ce qu’il y a de bien avec les amis, c’est qu’ils ont eux-même des amis. C’est l’effet domino : vous rencontrez les connaissances de vos amis, qui deviennent vos amis et à qui vous présentez vos amis. Un gangbang de relations amicales quoi. Le partage et l’échange. Du coup, j’ai présenté Ismath à Airv et Airv nous a présenté Sosuke, un ami japonais qui était venu en France, grand voyageur de son état.

Vous voyez que vous y gagnez à me rencontrer en vrai de vrai dans la vraie vie réelle ! Bref, du coup, avec Sosuke, Airv et Ismath, on est allé dans un izakaya. Qu’est-ce que c’est qu’un izakaya, si ce n’est un prétexte pour tenter d’écrire quelque chose alors que mon cerveau ne dirige plus mes doigts ?
Ce n’est pas une chaine de restaurant ni de bar. C’est plus une catégorie de « débit de boisson ». Si on devait le rapprocher de quelque de chose de « familier », ça serait les bars à tapas espagnol. Un endroit où l’on boit tout en grignotant de nombreux plats.

Pourquoi j’en parle ? Parce qu’en 4 jours j’ai testé 3 izakaya et qu’à chaque fois, je suis de plus en plus atteint. Et aussi parce qu’un izakaya ne ressemble pas forcément à son voisin. Je vous l’ai dit, c’est un type d’établissement donc rien n’empêche d’avoir des différences assez importantes. Le premier que j’ai fait était à Shibuya avec des françaises que j’ai rencontré grâce à mon blog. Comme quoi, je ne mange définitivement personne. Cet établissement avait la particularité de proposer des plats et des boissons à 270 yens. C’est une chaine dont on retrouve les établissements un peu partout. Pour commander, vous avez à votre disposition une tablette tactile, répertoriant aussi bien les plats que les boissons. L’avantage de ce support, c’est qu’on voit tout de suite si certains plat sont encore à la carte ou non. Plus facile de mettre à jour un logiciel qu’une carte papier. Le tarif de 270 yens est très avantageux et vous pouvez vous faire plaisir sur la commande. Maki, brochettes, sushis, frites, yakitori, omelettes… à vous de choisir ce qui accompagnera votre classique bière. Avec une boisson et une petite dizaine de plat, on en a eu pour 1400 yens par personne et nous étions 5. Le cadre ressemblait à un restaurant classique, en moins bruyant mais rien de foufou non plus. Agréable quand même et une  très bonne soirée en charmante compagnie !!!

Le lendemain, j’ai donc rencontrer l’ami de Airv qui s’appelait Sosuke. Il s’appelle toujours Sosuke d’ailleurs. Toujours à Shibuya, nous avons testé un autre type d’izakaya que je qualifierai de plus… chic. Voir même un peu bourgeois. Chaque table est séparée de la table voisine par un rideau de bambou, laissant un peu d’intimité à chacun. Au niveau des plats, on est sensiblement dans la même gamme sauf que la présentation est beaucoup plus classe. Les assiettes, les mises en formes, on sent qu’il y a du boulot derrière. Le thon roti mi-cuit défonce, les yakitoris aussi et que dire des maki de légume… Niveau boisson on laisse Sosuke décider. Et du point de vue de ma pureté, c’est une erreur. Bière, Umeshu mangue et quelques verres d’awamori, un alcool d’Okinawa qui se chiffre à 30°. Pour qui n’a plus l’habitude de boire, le choc est violent. Un verre de plus aurait commencé à détériorer mes facultés cognitives. La facture me ramère sur terre car à 6 000 yens par tête, on est content d’avoir bien profiter de la soirée, d’autant que Sosuke est vraiment super cool, le genre de personne avec qui on peut rire facilement.

Deux jours plus tard, c’est à dire le soir où j’écris ces lignes (dimanche 22 septembre), on remet ça avec la même bande, Sosuke, Airv, Ismath et moi. On ne change pas une équipe qui gagne après tout. Par contre, on change de lieu et c’est proche de la gare de Ueno que nous trouverons un Izakaya encore plus classe que celui de vendredi. En entrant, on laisse ses chaussures dans un casier fermant à clé et on se dirige vers le box qui nous est attribué. Plus qu’une simple table, c’est réellement un espace fermé que l’on a, afin d’avoir de l’intimité et de la tranquillité. Pour commander, comme dans beaucoup de restaurants au Japon, vous avez un bouton qui appelle la serveuse la plus proche.

Niveau consommation, on est dans le même genre qu’à shibuya : poulet fri, sahimi, poulet mariné, crevettes panée, maki de légumes, frites, omelette sucrée, etc. En boisson aussi, on est dans le même genre de produit avec pour moi, une bierre, de l’awamori, trois verres de saké (chaud et froid), du shoju et encore de l’awamori. Mon dieu, pourquoi ma tête semble vouloir prendre son indépendance, même encore maintenant ? Le truc bien de cet izakaya, c’est que les serveuses font de la merde. 3 morceaux de poulet mariné au lieu de quatre et on en à 4 gratos. Un saké froid au lieu d’un saké chaud et on se retrouve avec une bouteille offerte. Honnêtement, on s’est éclaté pendant cette soirée. On parle tous anglais et de mieux en mieux au fur et à mesure que l’alcool prend possession de nous. Pour vous dire, plus je bois, plus je suis trilingue français-anglais-japonais (ok, trilingue pourri). Et c’est le cas de tous les français présents, à l’inverse de Sosuke qui perd son anglais à mesure qu’il boit. Et pourtant, il tient aussi bien que nous, donc bien mieux que le japonais moyen.

Qu’est-ce qu’on a rit pendant cette soirée à se raconter de la merde, à dire des conneries et à plaisanter… Vu le lieu, je m’attendais à devoir payer cher et en prévision de cela, j’ai tenté faiblement de m’arrêter de boire bien avant les autres mais que voulez-vous, quand on commande gentiment pour vous, on ne peut refuser. Pour 4 personnes, on a payer 18 000 yens. Sachant qu’on est pas tous arrivé en même temps et qu’on a donc pas tous consommer en même temps, on a pas tous payé la même chose. Et je remercie mes camarades de m’avoir fait moins payer parce que je suis un peu limite en ce moment.

Je suis le premier à critiquer les gens qui boivent trop. Pourtant, ce soir, je ne suis pas un exemple, loin de là. Mais c’est quand même si rare que je me laisse aller à ne pas être raisonnable. Et puis le Japon, c’est un pays sécuritaire, il ne risque pas de m’arriver quelque chose en rentrant (c’est ce qui me fait peur quand j’entends mes amies me dire qu’elles rentrent trop éméchées. Ouais, je suis du genre à beaucoup m’inquiéter pour mes amies).

En tout cas, l’Izakaya, c’est le parfait endroit pour échanger en toute tranquilité, boire plus que de raison et grignoter pour éponger l’alcool. C’est presque un pan de la culture japonaise tellement on en trouve pourtout sur l’archipel et tellement ils sont associés aux sorties entre collègues. Si vous en avez l’occasion, testez avec des amis, voir avec des amis japonais. Partagez la saveur d’un vendredi soir beaucoup trop arrosé et devenez le salary-man dont vous vous moquiez deux jours plus tôt parce qu’il n’était pas foutu de marcher droit. C’est aussi ça le japon après tout.

Sur ce, je vais me coucher parce qu’écrire quelque chose de sensé dans cet état n’est pas aussi facile que je le pensais.

ps : Oui, c’était il y a une semaine et alors ? En parlant de semaine, il m’en reste moins d’une et ayant des choses à raconter avant mon retour en France le 5 octobre, je publierai sans doute plus souvent.

4 Réponses

  1. Ouiais surtout que certain (genre moi) se levait à 6h30 et avait cours le lendemain matin, mouahahahaha … Dur dur. J’ai encore fait rire tout le monde quand il a fallu raconté ce que j’avais fait la veille!
    Bref tu oublies le bol de ramen à la sortie de l’izakaya, pour essayer d’éponger.
    Les serveuses à qui j’ai parlé en japonnais (forcement bilingue après 4-5 verres) ont été bien aimable de nous prendre en photo.
    A aussi, tu vas pas me faire croire que vu dans quel état tu étais tu n’as pas relut et corrigé l’article depuis ^^ Ou Alors chapeau bas !
    Next épisode le カラオケ…

    • J’ai corrigé deux fautes et laissé toutes les autres (même si j’en ai vu !) T’es bilingue après 3 verres, moi je suis presque bon en Français avec autant de verre \o/

  2. Ouais faut vraiment que tu reviennes vite…

    Sinon j’aime bien les Izakaya où ça ne pose pas de problèmes de parler fort / de faire du bruit. Les Izakaya classes, c’est bon mais ça perd tout d’un coup de l’intérêt si avec l’alcool tu peux pas te lâcher avec tes amis, ce qui est mon but premier perso.

    • Franchement, c’était classe mais aucune restriction à se marrer et parler fort. On ne nous a fait aucune réflexion ni quoi que ce soit.

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