Asakusa Samba carnaval

Milkshake à la crevette. Fusée décapotable. Loup-garou domestique. Bébé obéissant.

Ces expressions ont toutes un point commun. Elles ne sont pas cohérentes. Elles sont même totalement improbables en fait. A cette liste, j’aurais pu ajouter « Asakusa samba carnaval ». Samba et carnaval, ça roule bien en tandem, c’est pas le soucis. Mais Asakusa quoi. Le quartier « historique » où l’on trouve le temple Senso-ji, d’où l’on voit la Tokyo sky tree et qui est fréquenté par une meute de touriste abreuvée de modernité et de tradition (à chaque fois que ces mots sont associés, un chaton meurt. Un chaton orphelin et diabétique de surcroît).

Et pourtant, à ma grande surprise, j’ai découvert pendant que je recherchais des choses à faire (oui, je cherche avant de vous demander quand même) qu’il y avait tous les ans depuis 1981 un carnaval de samba qui réunissait de nombreuses écoles de samba japonaises et qui avait beaucoup de succès en plus. Un demi million de personne attendue pendant la journée.

Le carnaval et la samba, ça me laisse de glace et c’est bien pratique vu la chaleur qu’il fait ici (29°c à minuit). Ca ne m’a jamais attiré, ce n’est pas un style de musique qui me plait et la danse, certes très agréable à regarder, est plus intéressante à cause des danseuses qu’à cause de la chorégraphie. C’est un avis personnel et j’invite tout le monde à ne pas en tenir compte.

Mais je suis curieux. Je sais d’expérience que les concepts occidentaux s’exportent moyennement au japon, à de rares exceptions près (la bouffe et le cinéma globalement plus quelques tête d’affiche en musique). Alors un carnaval à Tokyo, ça ressemble à un ovni ! Appareil photo en poche, je fonce sur le lieu du crime.

500 000 personnes ? Il y a du monde certes mais le turn-over a du être violent pour qu’on arrive à 500 000. Y’a beaucoup de monde d’accord mais un demi million, ça me paraît exagéré. Vous me direz, je suis resté le long de l’artère principale sans aller dans les ruelles. Le défilé était là en même temps, j’allais pas perdre mon temps loin de l’animation. Ca n’a déjà pas été simple de trouver un coin avec une bonne vue, pas trop gêné par la foule et un minimum à l’ombre. Je suis pas venu pour danser où pour élargir ma culture général non plus mais bien pour prendre quelques photos. C’est que je perds la main depuis que je suis rentré de Chine.

Je vais être franc, j’ai beau avoir déjà vu des défilés de carnaval, j’en garde aucun souvenirs alors c’est un peu comme si je découvrais la vie aujourd’hui. Si par malheur, ce que je disais était d’une évidence et d’une logique effroyable pour vous les prophètes de la samba, soyez indulgent, je suis novice sur le thème.

On a eu le droit à un défilé classique, les écoles se suivant les unes après les autres avec des chars, des troupes de musiciens, des chanteurs et bien sûr des danseurs. Chaque école avait en plus un thème général qui permettait toutes les folies en matière de costume. Je suis arrivé pour le passage de la 2e école et le thème était… le ménage ???

Des hommes raclette, des femmes spray, des femmes moustiques, des chiottes, de la lessive ? Ok, on est au Japon alors pourquoi pas mais c’est surprenant. Heureusement qu’au milieu de tout ça, on retrouve des costumes de paillettes et de plumes, tout ce qu’il y a de plus classique.

Je ne vais pas tout développer car dans l’ensemble on reconnait plutôt bien les thèmes : le voyage, les insectes, Alice au pays des merveilles, les fruits etc. J’ai fait le tri dans les photos pour vous montrer que les plus intéressantes à mon goût.

Ok, ce thème là, on le reconnait pas. Et en plus les danseuses sont flippantes.

Chapeau pour le thème des insectes avec des chars très classes, des costumes top et des danses vraiment bien pensées et différentes selon les insectes.

Le thème d’Alice au pays des merveilles est aussi super sympa et on reconnait tout sans difficulté, même l’Alice géant avec une pomme d’adam.

Le thème du voyage avec un panneau d’affichage indiquant un vol pour la France en retard (réaliste) était sans doute le plus varié, avec des costumes pour l’Afrique, l’Espagne, les USA, la France, le pôle nord, le Brésil et l’espace.

J’ai pas vu le temps passer et pourtant, je suis resté 2h30 à regarder ce défilé. C’était plus distrayant que dans mes souvenirs, vu que je n’ai pas de souvenir de carnaval. Peut-être que les thèmes forts et barrés qu’on a eu sont un ajout de la version japonaise et que normalement, on est plus dans le classique paillettes/plume, facilement oubliable. Je ne sais pas mais c’était fun. Globalement, la foule des badauds ne remue pas beaucoup. Au mieux, ils se tremoussent sur place comme moi, au pire, ils sont statiques. La samba était entrainante pourtant, même quand elle était chantée en japonais (assez rare) mais non, ça ne suffit pas pour que papy enlève son œil de son appareil photo. C’est vrai, c’est pas tous les jours qu’on voit des demoiselles se trémousser en culotte très échancrée et soutien-gorge.

Pourtant, de mon humble avis, les danseuses ne faisaient pas rêver, sauf à de rares occasions. N’est pas brésilienne qui veut mais de toute façon, j’étais pas venu pour mater MOI ! C’était bien cool et ma curiosité a été récompensé. Je sais maintenant que les japonais savent danser la samba et qu’ils sont aussi barré quand il s’agit de faire des costumes que quand il s’agit de faire des émissions de télé.

Sinon, il ne me reste que 5 semaines ici, une éternité comparé à vous, dont il ne reste que 10 jours pour écrire et m’envoyer un texte (plus photo) afin de faire le 200e article de ce blog ! Et je ne veux aucune excuse ! è_é