Le japonais pour les nuls

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Quand je dis « le japonais », je parle de la langue et non de la personne. Je suis pas sociologue donc j’éviterai toutes analyses de la population japonaise (même si je l’ai déjà fait). Ce qui nous intéresse ici, c’est bel et bien la langue japonaise et toutes ses subtilités, sa complexité et sa multitude de choses à apprendre.

Depuis 2007 que je vais régulièrement au japon, on m’a répété 1 000 fois que je devrais apprendre la langue histoire d’être plus qu’un visiteur de passage et peut-être creuser mon trou dans l’archipel. Je savais depuis longtemps que l’apprentissage du japonais était une chose longue et difficile et que sans but précis, il était presque impossible de garder la rigueur et la régularité nécessaire pour avancer et faire progresser ses connaissances.

Mais mon entourage et toutes les personnes ne s’intéressant pas à ce pays n’imaginent pas la masse de choses qu’il faut ingurgiter ! Donc avant de parler des outils d’apprentissage que j’utilise, je vais très rapidement parler de la langue afin d’éclairer vos lanternes.

Dans les langues latines, si on veut apprendre tout seul, on prend un livre, on lit, on traduit, on retient et plus on répète ce schéma, plus ça rentre dans la tête. Passez quelques mois en angleterre et à force de lire (et entendre bien sur), vous serez plutôt bon en anglais. La faute à quoi ? A notre alphabet bien sûr ! 26 caractères qu’on a appris étant petit et qui permettent de lire pas mal de langues, seul quelques différences de prononciations peuvent survenir d’une langue à l’autre.
Mais pour le japonais, c’est une tout autre histoire. Car pour apprendre à le parler, il faut apprendre à le lire ! La première étape est donc d’apprendre les deux syllabaires de base que sont les Hiragana et les katakana. Syllabaire oui car comme vous le verrez, ce ne sont pas des lettres (sauf les a, i , u, e et o) mais bien des syllabes qui correspondent aux caractères japonais.
Les hiragana servent à écrire les mots japonais de manière simplifiée et les katakana servent à écrire les mots étrangers (je simplifie un peu). Voila ce qu’il faut donc apprendre avant toute chose :

Hiragana :

Katakana :

Ouais, on dépasse déjà les 200 caractères et vous n’avez même pas commencé à vraiment apprendre la langue hein. Vous n’avez appris qu’à la lire comme les enfants, de manière simplifiée. Parce que normalement, quand on est un adulte responsable et bien sous tous rapports (comme moi), on écrit avec des kanji, ces hidéogrames d’origine chinoise un peu plus complexe, avec différents sens selon le contexte et avec différentes lectures. Pour être capable de lire couramment, il faut connaître 1945 caractère. Les voici :

Kanji 

Ok ? Bon, quand vous avez appris tout ça, vous savez lire, vous connaissez au moins 1945 mots de vocabulaire et vous êtes content. Mais est-ce que vous savez former des phrases ? Ouais facile, c’est comme le français, sujet + verbe + complément. Petit plaisantin va, naïf que tu es…

Je vais pas rentrer dans les détails parce que je n’ai fait qu’effleurer la subtilité des constructions verbales japonaises (je ne veux donc pas dire de connerie) mais sachez qu’on est plus proche du latin avec son verbe à la fin que du français. Et je ne parle même pas des particules (ha, ga, ni, etc) ou des adjectifs qui se déclinent, de la forme polie ou courante…

C’est une vraie gymnastique mentale, des automatismes à prendre et une manière radicalement différente de construire sa pensée. C’est à la fois excitant et effrayant.
Vous comprenez un peu mieux pourquoi jusqu’ici je ne me suis pas lancé dans cet apprentissage ? Tout seul, il faut un moral et une volonté d’acier ! Le plus simple pour beaucoup sera de prendre des cours et c’est ce que je ferai à un moment ou un autre.

Mais pour ceux qui veulent se lancer sans filet dans ce marathon intellectuel, il existe quantité d’outils d’apprentissage. J’en utilise quelques-uns, plutôt connus mais dans le doute, c’est pas une mauvaises chose d’en parler ici. Commençons par les livres.

Manekineko ( édition ellipses) :

C’est une méthode utilisée par les collèges et lycées donc parfaitement adaptée aux débutants. L’apprentissage se fait en douceur avec des textes et des conversations illustrant des leçons sur les points important de la langue et de la culture (comment construire une phrase ou comment se présenter par exemple). Petit à petit, les kanji sont incorporés dans les textes avec au dessus de chaque nouveau kanji, les hiragana pour savoir les lire (on appelle ça les furigana, une aide à la lecture des nouveaux kanji). Ensuite, les furigana ne sont plus écrit afin d’apprendre les kanji.
Chaque leçon apporte sa liste de vocabulaire mémorisable grâce au texte, tout en douceur.
Le livre est très bien fait et possède plusieurs niveaux afin de se perfectionner.

 

 

Minna no nihongo :

Plus connu et ayant fait ses preuves depuis longtemps, minna no nihongo comprend un livre de leçon et un livre d’exercice, ainsi qu’un CD pour se faire l’oreille aux sonorités de la langue.
Sa construction est semblable à celle du « manekineko » mais reste quand même un peu plus austère et un poil moins dirigiste. Point de kanji et de furigana ici par exemple. On reste dans le schéma texte + vocabulaire + leçon + exercice. Il y a quelques petites différences dans le contenu des leçons par rapport au Manekineko mais je pense que Minna no nihongo est plus complet.

Personnellement, je conseillerai de ne pas suivre un seul livre mais de faire son apprentissage avec au moins deux méthodes. Un livre vous permettra d’apprendre une leçon, le second vous la fera réviser en vous apportant des informations complémentaires ou une manière différente de présenter les choses.
Il n’y a pas qu’une manière d’apprendre donc multiplier ses sources ne peut être qu’un plus (comme en journalisme).

En plus des livres, il y a aussi quelques site internet bien foutus qui vous aideront à lire, écrire mais aussi à comprendre le japonais à l’aide de vidéos ou d’enregistrement audio. La plupart sont assez connu mais encore une fois, sait-on jamais !

Kanamichan :

Un petit site pratique pour apprendre les hiragana et les katakana. Le style manga, c’est cadeau.

Le défi d’Erin :

Voila un site qu’il est bien fait ! Vous suivrez Erin dans sa découverte de la vie lycéenne et dans son perfectionnement de la langue japonaise. Entre les leçons, les tests de connaissances culturelles et les exercices de grammaire, il y a surtout les videos ! Ce sont de petites scènettes montrant des situations courantes et qui ont l’avantage d’avoir des sous-titres en Kanji, en hiragana, en rõmaji (notre alphabet) et en français. C’est parfait pour vérifier si ce que l’on entend de la conversation est bien ce que l’on pense. C’est vraiment un outils super pratique qui devrait exister pour toutes les langues (si vous connaissez le même site pour apprendre le français, pour les japonais, je suis preneur).

 

Japan activator

Tout aussi complet, japan activator est peut-être mieux organisé que le défi d’Erin. Les rubriques sont claires, complètes (vocabulaire, particules, nombres, communication naturelle, etc) et tout ce que vous avez besoin d’apprendre ce trouve sur ce site. Certes, il n’y a pas le systeme de sous-titre kanji-hiragana-français mais il y a quand même des supports audio. De plus, il existe une application mobile qui regroupe l’essentiel du site. Un package bien pratique.

 

Kanji du JLPT N5

Le JLPT est l’examen de japonais en France. Le niveau N5 étant le plus facile, le N1 est proche du niveau bilingue. Mais tout « facile » qu’il est, le N5 nécessite d’apprendre pas mal de choses dont quelques kanji. Pour savoir lesquels, ce petit pdf à imprimer vous aidera dans votre apprentissage.

Avec ces quelques sites, vous avez déjà de quoi faire et de longues heures d’apprentissages vous attendent. Personnellement, j’ai du mal a retenir ce que je lis sur écran mais pour les révisions, c’est super pratique.

Place aux applications mobile maintenant. Etant sous Android, je ne sais pas si elles seront dispo sur iOS donc, demmerdez-vous !

JA sensei : C’est l’application qui correspond au site Japan activator donc vous y retrouverez le contenu du site, avec des choses gratuites et des choses payantes. Très pratique pour apprendre les hiragana/katakana grâce à des quizz (QCM ou par écriture).

Minna no nihongo : L’application soutient des livres du même nom. Les livres sont connus mais on ne pense pas forcément qu’une application existe.

Kanji image : Une bonne méthode pour retenir les kanji est de les associer à des formes afin de mieux s’en souvenir. C’est le principe de Kanji image (ouais le nom était déjà assez explicite).

Kanji LS : Encore une application de kanji ? Oui et payante en plus. Soyez pas radin, celle-ci vous permet d’apprendre à écrire les kanji. Parce qu’on ne trace pas les kanji n’importe comment. Il y a un nombre de trait à respecter et un ordre précis.

JED : Un dictionnaire est toujours utile.

Voilà, les plus motivés seront bilingues en quelques mois grâce à tout ça… ou pas. Ouais faut pas déconner, même avec la meilleure volonté du monde, l’apprentissage en solo est une base qu’il faut développer avec en plus de la conversation et surtout des échanges. Que ça soit avec un prof ou avec d’autres personnes en apprentissage. L’idéal serait d’apprendre directement au Japon afin d’utiliser tout de suite ce qu’on apprend !

Et le premier qui me dit que c’est ce que j’aurais du faire pendant un an… aura raison. Et je vous merde.

6 Réponses

  1. Tu vas changer le nom du site alors ?

    C’est « rōmaji » et non pas « romanji ». Corrige et toi aussi rejoint le camp de ceux qui engueulent ceux qui écrivent romanji au lieu de rômaji.

    Et pour compléter le tout, un site qui m’a beaucoup aidé : Tae Kim’s guide to learn japanese (http://www.guidetojapanese.org/learn/complete)
    Il a été traduit en français, mais je me méfie des trads de ce genre. Notamment car il faut garder en tête qu’il a été écrit pour un lecteur anglosaxon. Imagine par exemple comme il peut expliquer les différents niveaux de langage du japonais alors qu’en anglais ils n’ont que le « you », alors qu’en français on a déjà les notions de vouvoiement et tutoiement ; etc.

  2. Tu aurais dû le faire depuis 2007. Et fais gaffe : tu vas finir par vendre des panneaux solaires en japonais. Les petites vieilles vont croire que ça va être Pearl Harbor en France. PENSE À CES VIEUX QUI ONT CONNU LA GUERRE PUTAIN !!

  3. serait t’il possible de te contacter en pm albatruc.

    J’ai chercher une partie contact sur le blog mais sans résultat :s

  4. Bonjour,

    Je suis ton site depuis quelques mois et j’ai aimé suivre tes pérégrinations quotidiennes.
    De mon côté j’ai essayé d’apprendre le Japonais grâce à ce site:
    http://www.nhk.or.jp/lesson/french/
    Tu peux télécharger les leçons et les écouter dans le métro.
    Grâce à cela j’ai pu ligner quelques mot lors de mon voyage de deux semaines au Japon.

    Bon courage.

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