L’empereur du japon – Akihito

L’empereur… ce seul titre inspire le respect et transpire la classe. Imaginez une discussion autour d’un repas ou la question « tu fais quoi dans la vie ? » serait posé. Celui qui répond : « je suis empereur du japon » gagne le concours de celui qui en impose le plus. Franchement, si je devais changer de métier, je prendrais empereur comme orientation.

Pourtant derrière ce titre se cache un homme, un homme sans réel pouvoir décisionnel. L’occupation américaine de 1946 a donné naissance à une nouvelle constitution qui limite les pouvoirs de l’empereur au sein du gouvernement. Il avait de toute façon déjà laissé une bonne partie de ses pouvoirs de monarque aux représentants du peuple, en 1889.

Derrière ce titre se cache un homme dont la ligné ininterrompue remonte à 660 avant jesus christ avec l’empereur Jimmu, descendant de la déesse du soleil Amateratsu. Ce qui fait qu’il y a eu 125 empereurs de la même ligné en comptant l’empereur actuel. 8 impératrices ont rempli ce rôle et à certaines époque, l’empereur était écarté du trône par les shoguns (de puissantes familles), laissant un membre de la famille impériale à la place, manipulé en secret par l’empereur jusqu’à un retour sur le trône.

Derrière ce titre se cache un homme qui a eu la chance d’être le premier fils de l’empereur Hirohito. C’est le cinquième enfant de la famille et fils ainé. Il fût prince héritier pendant 37 ans (1952-1989), avant le décès de son père en 1989 et son accession en 1990, ce qui marque au passage le début d’une nouvelle ère (à chaque empereur correspond une ère), l’ère Heisei.

Et enfin, derrière ce titre ce cache un homme qui ouvre deux fois par an son palais aux visiteurs.

Et le « deux fois par an » est très important, dans son aspect vague et nuancé. Car quand on se renseigne sur ces « deux fois par an », on nous dit que c’est le jour de son anniversaire, le 23 décembre, et pour souhaiter la nouvelle année, le 2 janvier. Il est donc facile de faire le raccourci « deux fois par an = deux jours par an ». Grave erreur que j’ai commise ce 23 décembre.

Je m’en vais donc direction le palais de l’empereur au centre de tokyo dans le but, non pas de voir l’empereur, qui fait trois discours dans la matiné depuis son balcon mais surtout pour voir le palais et ses jardins. Sur un malentendu, je peux même arriver à voir un de ses discours. Je ne suis pas pressé par le temps et me voila débarquant à 11h25 devant le palais, au milieu de la foule et des flics, mais surtout devant ce panneau.

Quand je le lis, je ris intérieurement. A gorge déployer, limite rire satanique. Car oui, vous lisez bien : l’entrée s’effectue entre 9H30 et 11h20, et il est 11h25. Il est déjà drôle de constater que vous avez 2h pour venir au palais, ce qui est quand même relativement court si on admet qu’il y a 30 millions de Japonais à tokyo et que peut-etre 5 % d’entre eux serait interessés par cette visite, ce qui fait quand même 1,5 millions de personne, mais qu’en plus j’ai raté cette visite à 5 minutes près. Pas de pitié, pas de tendresse; c’est Bagdad dans tes fesses comme dirait MC circulaire…

Sérieux. 2h pour pouvoir visiter, c’est juste un peu n’importe quoi. Je suis resté dans le coin pour voir si peut-etre il y avait des visites l’après midi mais pensez-vous, les flics ne laissaient pas les gens dans les parages déjà et aucune information ne laissait supposé que l’on pouvait revenir l’après midi, sauf pour signé le Livre d’or. La bonne affaire.

Alors voila pourquoi il ne faut pas faire d’interprétation. Deux fois dans l’année, c’est pas deux jours. C’est peut-être juste 4h. Heureusement que je serai la le 2 janvier et bien plus tôt cette fois !

Et heureusement que j’ai trouvé autre chose à voir mais ca sera pour demain…