Nous avons vu la semaine dernière que noël au japon n’avait pas la même signification ni les mêmes codes qu’en occident, il est donc normal de se pencher sur le nouvel an cette semaine.
Nous sommes aujourd’hui le 31 décembre, dernière journée de cette année 2012. Beaucoup d’entre vous vont se préparer à faire la fête avec des amis en attendant les fameux 12 coups de minuits, logique quand on a passé noël en famille. Une coupe de champagne, la bise à tout le monde, le texto qui va bien, une bonne résolution, une claque sur les couilles et au lit. Voila plus ou moins la soirée type du français moyen.
Au japon, la célébration de la nouvelle année commence avant le 31 décembre par une série de rites à effectuer, bien souvent pour faire plaisir aux dieux shinto. Il faut commencer par rembourser ses dettes ou rendre ce que l’on a emprunté, afin de commencer la nouvelle année avec un poids en moins. Il faut aussi faire l’ōsōji, c’est la dire le grand nettoyage de la maison. Jeter ce qui est cassé, tout nettoyer, aérer les tatamis afin de purifier son habitat (ou son lieu de travail pour les plus malchanceux). Il faut aussi mettre des décorations sur et devant sa porte (Kodomatsu et shimenawa) afin d’accueillir comme il ce doit le dieu de la nouvelle année. Ouais, y’a aussi un dieu pour la nouvelle année.
Le nouvel an est une fête familial avant tout. La maîtresse de maison (oui oui je sais) prépare donc un repas à base de soupe chaude (ōmisoka) et de soba (nouilles). La longueur des sobas représente la longévité. Généralement, la soirée se passe devant la télé, et plus particulièrement l’émission « kohaku Utagassen« , une émission musicale (qui existe depuis plus de 50 ans) qui voit s’affronter les meilleurs artistes de l’année, répartis en deux équipes : les hommes contre les femmes. C’est l’occasion de voir ses groupes préférés dans des représentations vraiment impressionnantes.
A l’approche des 12 coups de minuits, les sanctuaires shinto et temples bouddhiste sont pris d’assaut. 108 coups de cloche sont sonnés afin de dissiper les 108 pêchés qui empêchent l’homme d’acceder à la paix. On vient y faire la première prière de l’année, tiré un omikuji, la prédiction pour l’année, boire le tōso, le premier saké de l’année fait avec des herbes médicinales.
Ensuite, il faut vite aller se coucher. La nuit sera courte mais importante. Le premier rêve de l’année est porteur d’un message important. L’année sera bonne ou pas ? Un bon rêve sera de bon augure, un cauchemar ou une nuit agitée par contre…
Le levé est tôt, car il faut assister au hatsuhinode, le premier levé de soleil. Encore un moyen de s’attirer les bonnes grâce des dieux et de mettre toute les chances de son coté pour la nouvelle année. Certains en profitent pour prendre… leur premier bain de mer dans une eau somme toute assez glaciale.
Le vrai repas de fête est le petit déjeuner du 1er janvier, l’Osechi-ryori. C’est d’ailleurs plus qu’un petit déjeuner car on y mange plus que dans un repas normal.
Les 1er janvier est férié mais on ne travaille pas le 2 et souvent le 3 aussi. Pour ceux qui ne sont pas allé au temple, c’est l’occasion d’y aller, d’assister aux vœux de bonne année de l’empereur et surtout, de ne rien faire. Même pas à manger. Les repas sont préparés le 31, à base de produits qui se conservent longtemps. Ce n’est du coup pas de la grande cuisine mais ça laisse le temps à toute la famille de se reposer et de se retrouver.
Pour les enfants, la nouvelle année est aussi importante mais pour une autre raison. Ils reçoivent de leur famille l’otoshidama, c’est à dire une somme d’argent dans une enveloppe. Des étrennes comme cela se fait en chine par exemple.
En complète opposition avec le très impersonnel Texto de bonne année, les japonais envoient (et reçoivent) un nengajô, une carte de bonne année qui doit impérativement arrivé le 1er janvier ! La poste japonaise stocke ces cartes et les distribue toute le jour J. Elle met un point d’honneur à accomplir cette tache dans les temps ! La poste japonaise met en plus en vente à cette période de l’année de enveloppes spéciales avec un numéro pour participer à une lotterie et gagner de l’électronique (télévision, consoles de jeux, etc). Imaginez la même chose en France.
Il y a donc beaucoup de choses à faire et à préparer ! Moi, j’ai pas fait le ménage (ok, je vais le faire), j’ai pas envoyé de carte (a qui l’enverais-je ?), j’ai pas de décoration à ma porte. Je suis pas très religieux aussi. Ce soir, je pense que je vais allé à shibuya. Il y a des chances pour que ça soit la grosse fête et en plus, yoyogi et son temple sont tout proche. Je pourrai donc y aller dans la nuit avant de rejoindre la mer et voir le premier levé du soleil vers les 6h50 du matin. Il serait dommage de ne pas profiter de toute cette ambiance unique alors que je suis à porter de tout, la tradition comme le coté moderniste.
Car tout ce que j’ai décrit est traditionnel. Ce n’est pas pour ça que tout le monde le fait ou que tout le monde fait TOUT. Les jeunes ont tendances à faire la fête mais font quand même le grand nettoyage et la visite au temple par exemple.
La nuit sera donc mouvementé.
4 Réponses
Ismath
Bonne Année à toi. C’est amusant de découvrir les traditions et coutumes d’autres cultures. Enfin le grand ménage, bof ^^
mica
pa mal leurs traditions , j’aime bien l’histoire de faire leur nouvelle anne. L’enveloppe pour les gamins n’est pa mal hihi par contre , le top serait la poste comme il ont chez eux , ce serait genial et leur tombola aussi serait genial .
Sinon quel effet ca fait le premier lever de soleil de la nouvelle annee au japon??
albatruc
c’est convivial. sans spoiler la future vidéo, j’étais loin d’être tout seul mais vu l’orientation physique de la cote à tokyo, y’a pas de beau coin pour voir le lever de soleil sur la mer. Donc j’avais la mer mais pas le levé de soleil dessus. C’ets moins classe mais c’est pour la symbolique.
caradonna
très bonne année à toi mon kevinou ! tous mes meilleurs vieux !!!! biseuuuuu