Pudong

On ne se moque pas de ce nom un peu ridicule s’il vous plait ! Parce que Pudong, c’est la classe ! C’est sûr qu’à l’oral, c’est ridicule mais je ne parle pas du nom à proprement parlé, je parle du lieu ! Si vous avez lu ma lettre à Shanghai, vous avez déjà vu le principal intérêt de cet endroit. Ce sont ses tours de plus en plus nombreuses et de plus en plus hautes. C’est l’image que l’on a de Shanghai, la vitrine de son développement fulgurant, aussi fulgurant que la croissance du pays.

A la fin des années 80, j’avais 6 ans et si j’étais venu sur le « Bund » pour voir ce qu’il y avait de l’autre côté de la rivière, qu’y aurais-je vu ? Rien du tout, que dalle, nada ! Des marécages et des herbes folles dans un pauvre parc. Et 23 ans plus tard, c’est un quartier financier et touristique qui est sorti de terre.

C’est proprement inimaginable la vitesse à laquelle tout s’est construit. Ce sont des dizaines de building qui défient aujourd’hui les plus hautes tours du monde avec la Jinmao Tower, en forme de bambou et la toute récente (et pas encore finie) « Shanghai tower » avec ses 630 mètres, sans oublier la Shanghai World financial center qui abrite le plus haut observatoire du monde à 474 mètre de haut. Un observatoire plus haut que l’observatoire de la Burj Khalifa de Dubaï qui est certes la plus haute tour du monde mais avec un observatoire plus bas que celui de la SWFC. La plus originale du quartier reste l’Oriental Pearl, extravagance architectural qui pourrait être sortie d’un Star war. Voir toutes ces tours de loin, c’est bien mais les voir depuis le quartier même, c’est mieux.

Nous somme donc allé y faire un tour pour laisser s’exprimer nos talents de photographes (si si n’en doutez pas) et en prendre plein les mirettes. On a beau ne pas aimer le béton et les constructions modernes, on a beau aimer la nature et la liberté sauvage qu’elle offre, on ne peut pas rester indifférent quand on se retrouve au pied de ces monstres de béton et d’acier. Personnellement, je suis sidéré de voir qu’aujourd’hui, l’homme est capable de telles prouesses techniques et architecturales. C’est un défi certains mais aussi une arrogance non dissimulée qui nous pousse à toujours aller plus haut, à toujours défier la gravité.

La plupart des immeubles du quartier sont partagés entre des sociétés et des hôtels. Inutile de préciser que ces hôtels sont hors de portée de nos petites bourses. Pourtant, celui de la Jinmao Tower avec son atrium de 30 étages donne sacrément envie d’y passer au moins une nuit. Mais pas de visite pour nous, on devra se contenter de la Shanghai World Financial Center, la plus haute tour de la ville tant que la Shanghai tower (qui la dépasse déjà) n’est pas finie. On la reconnait facilement à son design de cloche à vache, le trou au sommet pouvant aussi faire penser à une poignée géante. Pour rentrer dans le building, on passe au pied des trois plus grandes tours du quartier et le simple fait de lever la tête peut donner le vertige.

On a de la chance, on arrive directement du bon côté de la tour, en face de l’entrée de l’observatoire. Faire le tour n’aurait pas été la mort me direz-vous… Il fait 38°c à l’ombre ici et la cloche de pollution et son effet de serre n’arrange pas la sensation de lourdeur de l’air. Donc moins on traine dehors, mieux c’est. Le prix pour accéder au sommet n’est pas excessif, comme presque tout en chine en fait. 150 yuan qui font 19 euros, le prix pour aller sur le toit du monde. Enfin, celui qui est accessible au public en tout cas.

Avant d’arriver aux ascenseurs, on a le droit a une maquette du quartier avec une variation de la lumière suivant l’heure du jour et de la nuit. Sympa pour mettre dans l’ambiance. Ensuite, on nous présente une projection de photos sur la tour, certaines vraiment très jolies et d’autres clairement basiques. Et enfin, histoire de vendre la majesté de l’édifice au public, une petite vidéo de présentation sur un écran à 160° nous parle chiffres et techniques (90 ascenseurs, des ascenseurs à double étages, 100 étages de haut, etc). On prend enfin l’ascenseur et c’est parti pour une grimpette de 460m en 1 minute. Ca monte très vite mais c’est très doux quand même. Pas de décollage d’estomac au depart par exemple.

Terminus le 97e étage, juste à la base du trou dans l’immeuble. Un étage d’observation mal foutu avec à l’extérieur une large plateforme où sont entreposés les nacelles de laveur de carreaux. Autant vous dire que ce n’est pas d’ici qu’on a la meilleure vue. Pour ça, il faut prendre un autre ascenseur et allez au 100e étage, à 474 mètres du sol, l’endroit le plus haut que le public puisse atteindre dans le monde, dans un building.

La, c’est autre chose niveau vue. Rien pour nous gêner si ce n’est les reflets de merde dans la vitre et ce voile de chaleur/humidité/pollution. On est haut, on est très haut ! Le plus haut que j’avais fait était le dernier étage de la Tokyo sky tree avec ses 450 mètres (de mémoire) et autant vous dire qu’arrivé à des hauteurs pareilles, on ne se rend pas compte qu’il y a 24 mètres de plus. La forme de la tour ne permet pas d’avoir une vue à 360°. C’est soit à gauche, soit à droite. A gauche, on a le cœur de Pudong avec la rivière et les building et à droite, il y a les cités dortoirs.

La Jinmao Tower est presque petite vu d’ici alors que la Shanghai Tower nous dépasse largement. Dommage qu’on ne puisse pas bien la voir à cause de notre orientation. Pas la peine de s’étendre en description, le plus simple est de profiter la vue.

On a mal calculé notre coup. On aurait du venir plus tard et profiter du coucher de soleil et de la nuit. On le saura pour les prochaines tours que l’on fera. Et non, c’est loin d’être la dernière de notre séjour, au contraire. Nous allons voir 3 des 5 plus grands building du monde avec la Taipei 101 à Taïwan, la Shanghai world financial center de Shanghai et la International commerce center de Hong-kong. Seb ayant déjà vu la Burj Khalifa pendant son escale de 2 jours à Dubaï, il en aura vu 4 sur les 5 premières. La chine joue clairement à celui qui a la plus grande avec les Emirat et l’arabie saoudite (qui construit une tour de 1007 mètres !!!).

Le lendemain, on avait du temps et l’Oriental pearl nous faisait de l’œil, alors pourquoi vu qu’il faisait nuit… On a pris un ticket pour aller jusqu’au sommet, jusqu’à la 3e et dernière petite boule avec son décors de vaisseau spatial et sa lumière bleue qui nique les photos.

La boule du milieu est la plus visitée mais aussi la plus bruyante. Les enfants gueulent, ça parle fort et c’est fatiguant. La vue est gênée par de grosses poutres devant les fenêtres et  il y a encore des reflets sur les vitres. On voit quand même que Shanghai est une ville éteinte. Peu de lumières en dehors du Bund et de Pudong. Globalement, ce n’est pas une ville intéressante à voir de haut, la nuit. En descendant un étage, on se retrouve sur la passerelle circulaire vitrée, très impressionnante mais surtout beaucoup trop éclairé pour avoir un effet plongeant. Les projecteurs au sol qui éclairent la tour nous éblouissent et c’est chiant. Il vaut mieux venir de jour sur cette passerelle.

Globalement, j’ai préféré la SWFC. Plus haute, plus classe, moins visitée (à priori) et avec une position idéale pour tout voir de la ville. Les tours proches accentuent l’effet de hauteur et si il manque une vue à 360° comme l’Oriental Pearl, ce n’est pas non plus un handicap de ne pas en avoir.

Prochain rendez-vous avec les nuages à Taipei avec la Taipei 101.