Un autre Japon

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Déjà trois semaines sur l’archipel et je me disais que j’avais pas fait grand chose jusqu’à maintenant. J’ai rien visité, je fais les courses, le ménage, la lessive, la cuisine, je fais du japonais et je dors. Pour beaucoup, je serais en train de passer à côté de mon voyage. Et c’est là tout le soucis. Je ne suis pas en voyage. Il faut bien comprendre qu’à l’heure actuelle, j’ai trouvé un travail en France, économisé de l’argent et quitté mon travail simplement pour ces trois mois au Japon, trois mois pendant lesquelles je vais juste soulager ma copine de tous les « à côté » de son travail (prof de français dans un lycée), pour qu’elle souffle un peu. Je parlerai de son travail dans un autre article. En gros, j’ai fait tout ça pour devenir homme au foyer et voir si notre couple marche. C’est donc pas un voyage, c’est la routine de la vie à deux.

Mais il y a routine et routine et si je disais ne pas faire grand chose, à bien y regarder, on a fait quand même quelques trucs. La plupart sont anodins pour le japonais moyen mais pour le français de passage, ce sont de petites expériences qu’on ne vit pas forcément si on est pas « introduit » dans ces situations ou ces endroits.

Pour commencer, j’ai été à la représentation du club de choral du lycée. Pour tout ceux qui ont vu quelques dramas scolaires, vous savez qu’il y a pas mal de club dans les écoles et que le club de chant/musique ou choral est souvent mis en avant.

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On y voit souvent les élèves chanter super bien, au point de se demander si on se foutrait pas un peu de notre gueule. Et bien sachez que le niveau est réellement super élevé. Je suis pas musicien et je n’ai pas l’oreille vraiment critique mais c’était vraiment du haut niveau. Aussi bien en solo qu’en groupe, les élèves n’ont rien à envier à beaucoup de chanteur, bien que le style choral soit un peu à part. Le spectacle a duré plus de deux heures, avec des chants en anglais, japonais, français et italien.

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Ma copine avait travaillé sur les textes en Français alors c’était drôle de les voir chanté. Ca a été l’occasion de croiser pour la première fois quelques élèves de ma copine et de les entendre parler Français. Très bonne soirée donc dans le milieu musical scolaire.

Un soir, nous avons été invité chez une élève. Wooow ! Une prof invitée chez une élève pour un repas entre copines ? C’est un peu bizarre nan ? Disons pour faire simple que les relations prof-élèves ne sont pas les même qu’en France. Je développerai dans le bon article. Donc on a été reçu dans une maison perdu au milieu des rizières, dans le bâtiment servant de salle de recueil, avec l’autel pour la prière, les portraits des ancêtres, tatamis au sol, etc. On aurait presque pu visiter cette pièce tellement elle était belle.

DSC07855_DxO DSC07863_DxO Au programme, takoyaki party ! Il y avait donc plusieurs élèves de français et d’autres que ma copine connait. La chose la plus drôle, c’est que la maman de l’élève savait que je venais et qu’elle avait dit à tout son bureau qu’elle accueillait un français chez elle. Être l’attraction principal, c’est bizarre mais on s’y fait. Elle était vraiment super gentille en tout cas et avait préparé plein de choses trop bonnes à manger ! J’essayais de suivre les conversations mais je devais deviner 90% de ce qu’il se disait. C’était sympa quand même, surtout qu’on a fini dehors avec des feux d’artifice. C’est de saison !

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Dans un tout autre genre, je suis allé à l’hôpital voir le gynécologue. Pas pour moi bien sûr, mes fesses vont très bien. Quand ma copine m’a dit qu’on devait allé à l’hôpital pour sa pilule, j’imaginais un grand hôpital, calme, dans le centre de Morioka, loin des images que j’ai de l’hôpital français mais sans doute trop proche de ce que j’ai vu dans les drama. C’était vite oublier qu’on est à la campagne et que l’hôpital ressemble plus à un simple cabinet de consultation aménagé dans une vieille école au bout de notre rue qu’à un grand hôpital bien classe.
Déjà, pas besoin de rendez-vous pour aller voir le gynécologue, c’est le premier arrivé qui passe. Pratique !!! A l’entrée, on enlève ses chaussures dans le hall pour mettre des chaussons. Comme à la maison et ça évite de salir partout. Le lieu est sombre et glauque quand même. Le silence n’est rompu que par le glissement de la vitre de la réception quand l’infirmière/assistante prend le nom et la carte de « sécu » de ma copine ainsi que le motif de sa venue.

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La salle d’attente est petite et d’un autre âge, placardée d’affiches sur la grossesse, les MST, IST, etc. De ce côté là, je suis pas dépaysé.

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De la consultation, je n’entendrai que des bruits d’instruments et les voix du médecin et de son assistante. En 15 minutes, l’histoire est pliée et on s’en va après avoir payé.

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Etrangement, la pilule n’est pas remboursée (belle preuve de la mentalité japonaise sur la contraception) et la consultation n’est pas bien chère (moins de 3 000 yens).

Le week-end dernier avait lieu à Morioka le « Sansa Odori matsuri ». Les matsuri, ce sont ces festivals typiquement japonais ou l’on trouve des stands de nourriture, des petits jeux pour les enfants (pêche avec une épuisette en papier), des jeunes filles en yukata et surtout un défilé (quelque soit le genre de défilé d’ailleurs, danseurs, musiciens ou temples).

DSC07969_DxO Le Sansa Odori, c’est un défilé de percussionnistes et de danseurs, rassemblés en écoles, institutions, entreprises, etc. Les costumes sont différents d’un groupe à l’autre mais la musique et le rythme restent les mêmes. Normalement, on aurait du y aller en yukata aussi mais il pleuvait tellement le matin qu’on ne pensait même pas pouvoir aller au Matsuri le soir.

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Finalement le soleil s’est levé mais il était trop tard pour se faire beau, sachant qu’il faut une personne pour habiller ma copine (et je parle d’une personne qui sait mettre un yukata), impossible de se changer rapidement. J’espère qu’on pourra les mettre ce week-end pour le hanabi (feux d’artifice) mais le typhon 11 arrive par chez nous…

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Sinon, dans le genre « je fais des choses que je ferais pas en étant un touriste », il y a :
– rencontrer ses beaux-parents (et ça va, c’est cool. On communique pas trop en même temps),
– adopter un chien en animalerie (et aller chez le vétérinaire),
– préparer notre déménagement.

Pour le dernier point, je ferai aussi un article à part mais on déménage la semaine prochaine donc on a déjà passé l’étape de la recherche et de la visite. Reste celle des cartons et du déménagement à proprement parlé. Pourquoi déménager ? Parce qu’on ne peut pas avoir d’animaux dans notre appartement actuel.

Voila pour les dernières news. Je sais que c’est un peu différent de ce que j’ai l’habitude de raconter mais la situation est vraiment différente. Dire que je ne suis plus un touriste serait très très présomptueux mais même si je ne suis que de passage, on peut pas dire que je sois dans l’optique visite/découverte. Mes découvertes sont un peu moins classiques maintenant. Mais c’est pas mal non plus finalement nan ?

 

2 Réponses

  1. Que je te comprends et t’envie à la fois. J’aimerais bien pouvoir prendre une pause sur ma vie et me consacrer à 100% à mon apprentissage du japonais mais cela n’est actuellement pas possible…

    Sinon j’ai hâte de lire ton article sur le « prof » japonais !

    Bon déménagement sinon.

  2. Wahou 😮 Tu deviens presque Japonais :fear:

    C’est sympa en tout cas de nous décrire un côté du quotidien d’un presque Japonais.

    C’est autre chose. Inclus dans la vie japonaise :p

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