Shuri castle

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Vous iriez à Paris sans voir la tour Eiffel ? Vous iriez à Pise sans voir la tour du même nom ? Vous iriez à Londres sans voir Big Ben ? Vous iriez à New-York sans voir les twin tow… oh wait… sans voir Madison Square Garden ? Vous iriez à Tokyo sans voir Shibuya ? Vous iriez à Kyoto sans voir le Kinkaku-ji ? Vous iriez à Fukushima sans aller voir la centrale ?

Vous avez saisi le concept là ou je dois continuer encore longtemps ? Je vais être plus clair, juste au cas où. Quand on visite certains lieux, il y a des monuments, des quartiers, des points fixes dans le monde du tourisme qu’il serait particulièrement con de ne pas voir. Vous pouvez passer à côté, pas de souci, c’est vous que ça regarde. Mais vous passerez pour un con. Au mieux, ça fera marrer les potes pendant les soirées de voir votre total manque de « corporatisme touristique ».

A Okinawa, je ne sais pas si ce sont les plages paradisiaques, grande part du patrimoine touristique de l’île malgré leur absence de passé historique, ou bien le château Shuri, pas paradisiaque pour un sou malgré les palmiers mais avec un passé riche. Pour les plages, je me réserve encore un peu. Mon maillot de bain est prêt mais la plage qui aura l’honneur d’accueillir mes saintes fesses ne s’est pas encore manifestée. Obligé de me rabattre sur le château du coup.

Si les plages de carte postale ne sont pas à Naha, la ville principale d’Okinawa, il y a à la place un monorail. Pauvre lot de consolation sachant qu’il est mal vu de s’y balader en maillot de bain. Non non, je n’ai pas eu besoin de tester pour que mon bon sens m’indique cette évidence. En plus, l’île a vu assez d’horreurs pendant la guerre. Une station est juste à côté de ma guesthouse et le château est tout au bout de la courte ligne. Courte mais pas donnée pour autant. 15 minutes de trajet pour 290 yens. Aïe, ma radinerie en prend pour son grade. Mais comprenez-moi, sur la carte ça parait pas à portée de basket. Du terminus du monorail au château, j’avais lu 15-20 minutes de marche. C’est de la connerie. Même sans courir, en 5 minutes je suis à l’entrée du chemin des remparts. Un chemin qui… longe des… remparts. Ouais, j’avais peut-être pas besoin de le préciser mais je vous sens pas en forme aujourd’hui alors je préfère enfoncer des portes ouvertes. Je suis tout seul sur ce chemin, avec le ciel de plomb comme seul témoin. Ça rafraichit un peu l’atmosphère ce temps et cette légère bruine.

Le chemin n’est pas long et je retrouve vite les sacro-saints touristes. Je vous l’ai dit, ce château doit être visité alors au diable la tranquillité. On se débarrasse de la partie histoire maintenant ou on attend un peu ? Allez, on s’en débarrasse. La date de sa construction est, comme qui dirait, totalement pas certaine du tout. Ah nan mais l’histoire, c’est un truc précis attention. On la situe pendant la période Gusuku, période qui n’a pas de dates précises car personne n’est d’accord. C’est devenu le château du roi quand Sho Hashi a unifié les trois provinces de l’île pour en faire le royaume de Ryukyu. A partir du 15ème siècle et pendant 450 ans, son utilisation en tant que résidence principale du roi a fait de la ville de Shuri un pôle de trucs en « ique » : économique, artistique, politique et culturel…ique. Comme d’habitude, il a brulé pour mieux être reconstruit et en 1945, malgré son statut de « trésor national », il est utilisé comme quartier général par les japonais. Faut être un peu con quand même parce que ça n’a pas empêché les américains de lui faire super mal.

Pas de panique, il a été refait après la guerre, petit bout par petit bout et aujourd’hui, c’est carrément un monument classé au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO. On lui fera pas le coup du QG deux fois. Voilà pour la partie histoire. Si vous voulez plus de détails, vous serez servis tout au long de la visite. A chaque lieu un peu classe, un panneau vous en fera la biographie en anglais, et il y en a une pléthore comme ça.

Je pensais devoir payer dès la première porte mais que nenni. On en passe plusieurs, ainsi que des places vides, avant d’avoir accès au distributeur de billets automatique. 800 yens ?! On se mouche pas du coude à Okinawa ! Ça va que c’est un lieu incontournable sinon… J’aurais payé quand même mais la machine aurait bien senti mon mécontentement ! Si on nous faisait payer dès le début, on aurait l’impression de payer pour voir plein de choses alors que là, on arrive tout de suite dans la place principale du château. C’est très joli d’ailleurs, avec ces petites bandes rouges et blanches, dans le plus pur style passage piéton. Le bâtiment est plus coloré que ses homologues nordiques, sans doute dû à l’influence chinoise. C’est joli mais ça parait très neuf. Logique pour un truc rénové il y a peu. Je le savais pas à ce moment-là, vous marrez pas !

Il y a encore quelques parties en rénovation d’ailleurs, et celles qui ne le sont plus sont flambant neuves. La pluie commence à être un peu plus forte alors je me laisse conduire vers le musée logé dans le château. On me donne un sac plastique pour mettre mes chaussures et en route pour la visite. C’est très rapide et sans photo pour la première partie de la visite. Des objets en vitrine, des représentations des rois avec leur cour (plus on avance dans le temps et plus le roi est physiquement grand par rapport aux membres de sa cour, c’est ridiculement drôle), des cartes bref, du très classique.

Moins classique, une partie du château qui devait servir de lieu d’habitation, totalement refaite et tout en bois. Sans doute le plus bel intérieur vivable que j’ai vu dans un château. C’était juste trop bien, le genre d’endroit où j’aurais envie de vivre. Mais pas de photo… Contrairement à la suite du tour qui nous emmène dans la bâtisse principale, qui accueille la salle du trône. Rien à dire, juste profiter du lieu qui est aussi super classe. Sans doute la lumière un peu tamisée et la remise à neuf, en tout cas, je trouve l’ensemble plus classe que bon nombre de ses confrères déjà visités.

 

La suite de la visite est très rapide, avec un passage à la boutique de souvenirs et c’est tout. La sortie, c’est par là.

Qui dit château dit enceinte. Faites pas vos crétins ! Non, le château n’attend pas de bébé ! Je parle d’une enceinte ! Pas un haut-parleur bande de moules !!! De la zone autour du château, domaine protégé qui fait partie de l’ensemble des constructions du château. Vous êtes lourds des fois ! Donc dans cette enceinte, il y a encore des choses à voir et surtout à ne pas voir en fait. A commencer par le mausolée Tama-u-dun, mausolée royal de son état. Qui dit mausolée dit tombe et les tombes, c’est cool, donc je suis partant. 300 yens l’entrée, pas de souci, je veux ! 100 yens de plus pour voir ton musée mémé ? Euh, vu la taille de ton bungalow, je vais me voir dans l’obligation de refuser. Ne le prend pas perso mais mon appartement français est plus grand que ton musée. L’allée qui me conduit aux tombes est un peu classe avec ses arbres tout pendouillant de racines et de branches longues. On sent bien que le climat est tropical ici car toute la végétation est dans ce style-là sur l’île. Je m’approche d’un premier muret et derrière… Y’a rien. Ah ah ah, j’aime bien cette blague ! Alors je m’approche du second et dernier muret et derrière… Y’a trois tombes \o/

Fermées è_é

Je la trouve moins drôle cette blague par contre. Y’a rien à voir ici, à part un petit pioupiou qui a presque pas peur de moi. Payer 300 yens pour voir trois portes dans un mur, si ça c’est pas de l’arnaque ! Mais allez-y, profitez de mes photos parce que vous n’en verrez pas plus en y allant par vous-même.

Niveau visites, il ne reste plus qu’une ruine de petit château qu’on ne peut pas voir (ouais, c’est pas accessible au public) et une petite maison sur une étendue d’eau, elle aussi petite. Pas de quoi sauter au plafond en somme. Ah si, y’a un poussin, et les poussins, c’est kawaii d’après les filles qui passent.

Dans l’ensemble, c’est sympa quand même et vu que c’est un des rares châteaux de l’île encore debout, autant y aller mais de mon point de vue, les plages n’auront pas grand chose à faire pour être au moins aussi biens que ce château. Pour la peine je suis rentré à pied et je suis passé par de petites ruelles super vieilles, les premières de la ville à avoir été pavées, d’après ce que j’ai cru comprendre. Des pavés un peu grossiers et assez « casse cheville » mais c’est super sympa comme chemin. J’ai croisé quelques petits écoliers (pas les gâteaux ! Vous êtes chiants là !) qui rentraient de l’école et ça rajoute un peu de cachet à l’endroit. Comme quoi, sortir des chemins touristiques réserve encore de belles petites surprises.

2 Réponses

  1. Mais elles ont trop raison les filles, c’est trop kawaii les poussins!!
    Le château a l’air sympathique mais il doit avoir perdu de son charme d’antan tout de même, avec les rénovations.
    J’aime beaucoup le petit chemin pavé. C’est pour des choses comme ça que ouais, faut sortir des sentiers touristiques! On aura toujours des surprises (des bonnes comme des mauvaises ^^)

    PS: merci pour les blagues

    • Ouais le poussin était mignon mais avec les parents a côté, personne n’approche et tant mieux !
      Désolé pour les blagues, des fois, j’ai honte >_<

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