Korea me voila

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Il fallait bien que ce moment arrive un jour et il est arrivé très vite, comme d’habitude. Après avoir fait un saut de puce jusqu’à Tokyo depuis Okinawa, j’ai quitté le Japon pour être un peu en Corée. Comme d’habitude à Narita, toutes les procédures d’enregistrement, de douane et d’embarquement se sont faites très vite sans jamais faire la queue. Au passage, j’ai dû remplir un papier à la douane pour préparer mon retour dans le pays fin juillet. Ma valise qui pesait plus de 25 kg pour aller à Okinawa n’en pèse plus que 22, avec seulement ma veste d’été et quelques bricoles transférées dans mon sac à dos. Je savais bien que la balance de Jetstar était à la ramasse.

Okinawa

2h de vol suffisent pour relier Séoul à Tokyo, juste le temps qu’il faut pour nous servir à manger. J’en espérais pas tant. D’ailleurs, en parlant de Séoul, on ne prononce pas le nom de la ville Sé-oul mais Soul (phonétiquement « sôl »). Que ça soit en japonais, coréen ou anglais, ça sera toujours comme ça.

L’aéroport d’Incheon est comme la plupart des aéroports du monde, situé à l’extérieur de la capitale. Rien n’a changé depuis mon premier voyage, c’est toujours aussi propre et bien indiqué. La première chose que je fais en sortant est de trouver un distributeur de billets pour retirer un peu d’argent. Il me restait 11 000 wons de mon dernier voyage. Waouh ! 11 000 wons, je suis trop riche !

Ou pas. A l’heure qu’il est, 1 euros = 1 500 wons. La conversion est assez simple mais j’ai un peu de mal à réévaluer la valeur que je donne à l’argent. Passer de 1€ = 130 yen = 1 500 wons, c’est une petite gymnastique qui prendra du temps à se mettre en place. Pour mes courses, je convertis en yen pour savoir si ce que je prends est cher ou pas. Je me suis plus habitué à la vie japonaise que je ne le pensais. Mais je m’égare.

aéroport d’Incheon

A l’aéroport, je sais où aller et quel train prendre pour me rendre à l’appartement que je loue. La propriétaire a été exemplaire avec un « house manual » qui fournit toutes les indications de trajet, de prix et de temps pour arriver à destination. 3800 wons pour 1h30 de trajet… J’avais oublié que la vie dans ce pays n’était pas cher. J’avais oublié beaucoup de choses en fait. Le train pour Séoul est super propre, climatisé et avec de nombreux écrans. Mis à part le confort des sièges, tout est aussi bien qu’au Japon. Il y a même des choses mieux pensées mais j’en parlerai une autre fois.

Arrivé dans mon quartier, je trouve l’immeuble et pendant que je vérifie le code de la porte d’entrée, je vois qu’un homme me la tient. Je parle de la porte. Cool, merci monsieur. Il me demande en anglais le numéro de l’appartement (« Loum namba ») et me guide au bon étage, à la bonne porte même. Là, je le vois qui pianote sur le digicode de la porte. Il n’y a pas de clé, il faut un code pour rentrer. Apparemment, il ne connait pas le code puisqu’il me le demande. Euuuuh au fait vous êtes qui ? Nan parce que j’ai pas super envie de vous filer le code là. J’imagine que c’est le gardien car il mettait des ventilateurs à chaque palier. Dans l’appartement, il met la clim en route et me montre un peu tout. Merci mec, tu peux me laisser maintenant, moi, ma sueur et ma valise. Parce qu’il fait chaud dans ce pays et monter 22 kg de valise sur 3 étages sans ascenseur, c’est violent.

L’appart’ est une chambre d’étudiante, pièce unique avec tout à portée de main. L’essentiel est là et la place n’est pas perdue. Lavabo, toilettes et douche tous ensemble, j’avais jamais vu mais pourquoi pas. Faut juste faire attention de ne pas tremper le PQ quand on se lave.

Parlons un peu du pays en lui-même. Le première fois que je suis venu, j’avais pas manqué de souligner la différence qu’il y avait avec le Japon et c’est cette différence qui n’est revenu à la gueule les premiers jours, démultipliée par le temps relativement long que j’ai passé au Japon. Je passe sur les évidences comme la langue (je comprends rien de rien alors que le japonais, je devine un peu), l’écriture, la monnaie, le sens de conduite en voiture (comme nous) et le sens de circulation dans les escalators (comme nous aussi). Les vrais différences qui m’ont re-sauté aux yeux, c’est par exemple le contraste entre les quartiers neufs, souvent des quartiers d’affaires ou de tourisme, très propres et classes, avec en face les vieux quartiers de Séoul comme celui où je vis, un peu délabrés, clairement en bordel et à la limite du dégueulasse des fois. Les poubelles et les détritus trainent partout, les gens stockent n’importe quoi devant chez eux. Je suis clairement plus habitué à ça. Dans les magasins, les combinis le plus souvent, on est loin des standards d’accueil japonais avec sourire, les phrases de politesse à tout va, le re-comptage d’argent etc. Les combinis eux-même sont loin de leurs équivalents japonais. Petits, peu fournis, en bordel… dans mon quartier en tout cas. J’avais oublié que les gens fumaient dans la rue car il y a peu d’endroit interdits ou avec des zones restreintes. Les rues non fumeur, c’est quand même bien. Les gens qui te doublent dans la file d’attente sans raison, qui te bouscule et qui ne s’excusent pas (on ne s’excuse que rarement en Corée) et les gens qui crachent, même sans le métro, ça ne me manquait pas.

J’ai aussi l’impression que les coréens vivent dehors. Manger, boire, discuter, glander, tout est prétexte à sortir et à ne pas être discret. On parle fort, on montre au monde qu’on est en place, au milieu du trottoir, on klaxonne en voiture, on rit, on s’interpelle, on vomit… Ouais, je suis vraiment trop habitué à la rigueur et au calme nippon (qui a aussi sa part de vomi, il faut l’admettre). Mais c’est bien aussi cette vie, c’est pas non plus la foire ou une manif pour tous, c’est bon enfant.

Mais le vrai plaisir, la vrai redécouverte, je l’ai déjà dit, c’est le coût de la vie. Un voyage en métro coute en moyenne 1200 wons soit moins d’un euro (le prix est presque fixe et augmente petit à petit à partir d’un nombre important de stations), les restaurants, encore plus nombreux qu’au Japon (mais aussi moins propres/tentants pour certains) ne coûtent presque rien, les CD sont plus qu’abordables, le cinéma donne des leçons au cinéma français (11 euros pour voir « Man of Steel » en « 3D Atmos », nouvelle technologie de son, enfin, le dernier truc en matière d’innovation, à peine plus pour le voir en 4D avec sièges qui bougent, vent, vibrations, flash de lumière, pluie, etc) et même l’électronique peut valoir le coup (ipad mini qui coute 60 euros de moins qu’en France par exemple). J’ai enfin l’impression de pouvoir dépenser sans avoir peur pour mon budget. Je sais pas si c’est le taux de change qui est super favorable ou juste le coût de la vie mais le résultat est là.

Après une semaine pleine sur place, j’ai repris mes marques, j’ai pris le temps de me balader, de refaire quelques lieux touristiques et d’en découvrir de nouveaux, à Séoul pour le moment. J’essaierai de voir un peu le reste du pays si je trouve des destinations qui ne demandent pas plus de 2 jours de visite.

Voilà pour les premières impressions sur ce retour et ce gros changement d’environnement. J’ai une semaine de décalage entre ce que je fais et les articles qui paraissent ici donc je vais condenser plusieurs visites par article.

2 Réponses

  1. J’ai pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour de la bousculade, des gens qui crachent même dans le métro, d’autres qui parlent fort pour rien et voir du vomi dans les coins.

    Et niveau bordel dans la rue, du samedi au mardi j’ai de quoi faire aussi.

    En faite tu es juste aller en Corée pour te croire riche ?

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