Au quotidien

Cela fait maintenant trois semaines que je suis « installé ». Installé entre guillemets car 10m2 d’espace de vie, ce n’est pas propice à vivre normalement comme vous allez vous en rendre compte.

Prenons une journée normale. Je me lève aux alentours de 9h pour déjeuner. Je sais pas quel est le petit dej type des japonais mais pour moi, c’est pain de mie-confiture-jus d’orange. Ensuite je regarde les news du monde, ou du moins de mon monde, je rigole en voyant qu’il y a des grèves de transports aujourd’hui (vous en avez chier ?). Ensuite, j’écris pour le blog. Entre le traitement des photos, l’écriture, la relecture, j’en ai bien pour deux heures.

Il est déjà presque midi et je suis encore en pyjama. La il faut se motiver pour aller jusqu’à l’une des deux salles de bain partagées de l’étage du dessus, sachant que les parties communes ne sont pas chauffées et bien souvent ouvertes sur l’extérieur. Ca va devenir de plus en plus dur de sortir en pyjama. Ca fera plaisir à mes camarades de chambrée de l’année dernière de savoir que dans une de ces salles de bain, il y a aussi les mouches mutantes que l’on avait dans la notre l’année dernière. Le genre de petite mouche de merde immortel. Véridique ! Vous les trempez avec le jet d’eau pendant 30 sec, vous gaussant de votre supériorité d’être humain sur ces ridicules insectes, et vous voyez la mouche redécoller, vous remerciant pour la douche tout en notant que si la prochaine fois, elle pouvait être plus chaude, ça serait pas un mal. Parmi ces deux salles de bain, l’une fournie les 3/4 du temps de l’eau froide mais n’a pas de mouche, l’autre à de l’eau chaude mais des mouches…

Une fois que j’ai bien guerroyé et que je sens bon, retour dans la chambre parce que j’ai la dalle. Vous vous rendez pas compte, ça fait bien 3h que j’ai pas mangé. Et la, je rêve d’une cuisine, une vraie cuisine pour pouvoir faire des choses, non pas élaborées mais juste des plat normaux.
Actuellement, ma cuisine, c’est ça :

Un micro onde sans plateau (top !), un mini grill tellement crade qu’aucune nourriture n’ira jamais dedans, un autocuiseur (mon sauveur) et un petit réchaud qui fonctionne avec de petites bouteille de gaz. Durée de vie d’une bouteille : une semaine. Pas de place pour cuisiner et même pas de quoi cuisiner. J’ai en tout et pour tout dans la chambre qu’une bouilloire. Pour le reste, comme des poêles, casseroles ou ne serait-ce que des ustensiles, il faut aller à la cuisine partagée à l’étage du dessus et prier pour que quelqu’un n’ait pas pris ce dont vous avez besoin. En même temps, quand je vois qu’a simplement chauffer de l’eau, le gaz dure une semaine, j’ose pas imaginer si je faisais de la « vraie » cuisine. Donc, je reste aux classique nouille instantané (nouille normales aussi, faut pas déconner), riz, œuf et viande, avec les sauces que je prend au hasard dans les supermarchés. C’est  souvent des sauces soja, classique ou au gingembre.

J’ai aussi découvert les nouilles presque instantanées de luxe.

Le principe est presque le même (on fait cuire les pates dans l’eau a part, pas juste en foutant de l’eau dedans et en attendant 3min) mais la sauce et le bon gras sont carrément meilleurs ! Mais un peu plus cher.

J’ai aussi testé les gyoza.

Très bon et pas compliqué à faire cuire. Par contre, j’ai testé le beurre japonais, pour faire cuire mes gyoza. Et la, c’est le drame. Il est juste dégueulasse. Je sais pas comment ils le font, avec du lait de taureau ou je sais pas quoi. Je veux pas le savoir. Mais j’en reprendrai pas. Ou juste pour faire goûter aux plus téméraires.

Dans les tests, j’ai aussi pris cette petite brioche :

En la voyant, je me suis dit : « oh, une toute pitite brioche rose avec un dessin de pomme de terre violette, ca peut que drôle à défaut d’être bon ». En effet. C’était drôle. Une brioche rose au goût de pomme de terre sucré. J’ai lutté pour la finir, c’était devenu un défi personnel, il fallait que je la mange ! J’en reprendrai pas.

Revenons à ma journée. Une fois le repas fini, soit je sais ou je vais allé l’aprem et je me casse, ou bien je cherche sur le net les évènements de la journée. Ou alors, comme c’est le cas un jour sur deux, je commence à bosser en restant chez moi. J’ai décidé d’un commun accord avec moi-même que je sortirai visiter maximum un jour sur deux. Déjà parce que je suis pas pressé et en plus parce que le prix des transport est super élevé. Chaque sortie peut vite faire grimper le prix de n’importe quelle visite. Ici, on paie à la distance et non à la zone. Par exemple, sur la ligne yamanote, la ligne circulaire de tokyo :

Le chiffre sous chaque gare correspond au prix. Il change toute les trois gares. De nippori (ma gare) à Ueno, je paie 130 yen car je reste dans les 3 première station à partir de la mienne. Sinon je marche pendant 15 minutes. Sachant qu’un euro est égale a 103 yens aujourd’hui, faites le calcul. Si vous ne bougez qu’en métro, avec des changements, on arrive facilement à 1000 yen par jour. 10 euros en ayant la bougeote, je ne peux pas me le permettre. Alors pleignez vous de votre navigo ! Voila pourquoi je marche autant et que je vais acheter un vélo.

Si je reste chez moi, je bosse sur la vidéo que je fait. Mais chuuut, c’est encore secret.

Le soir, selon l’heure à laquelle je rentre, je regarde les messages du blog, répond aux mail, traine sur le net. On arrive vite à 2h du matin et je me dis qu’il faut vraiment que je me couche plus tôt.

Je n’ai pas encore commencé à potasser le japonais, même si j’ai constamment la télé allumer (pour me faire l’oreille, c’est important) mais ça va venir.

Au niveau budget, je suis bien en dessous de ce que j’avais prévu. Mais je sais que, dès que j’aurai de la visite, il explosera car je ne voudrai pas me priver dans ces semaines la. Donc je fais attention pour me lâcher quand il faut. Sur ces bonne paroles, aujourd’hui, je suis sensé bosser.