Okinawa world

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Faut que j’arrête de mettre Okinawa dans les titres de mes articles, je crois que vous avez compris où je suis maintenant. Remarque là, c’est pas de ma faute. L’endroit s’appelle vraiment « Okinawa World » et c’est un nom qui lui va plutôt bien.

En parlant du monde d’Okinawa, sachez que les bus sont vraiment le moyen de transport que j’aime le moins. Ceux de l’île sont peut-être climatisés mais il n’empêche qu’ils sont moches, vieux, chers, rares et qu’en plus, des fois ils ne passent pas, sans raison. Comme le bus 83 qui devait m’emmener directement à l’Okinawa World et que je n’ai jamais vu, alors que j’étais au départ de la ligne. C’est con quand y’en a un par heure ! Heureusement qu’un autre bus y allait aussi (le 54), ce qui m’a fait perdre qu’une heure au total.

Okinawa World, c’est un parc qui regroupe les différents aspects, les différentes particularités de la tradition, de la culture, de la faune et de la flore d’Okinawa. Au même endroit sont réunis une caverne, un musée du serpent, une plantation d’arbres fruitiers et un village traditionnel regroupant tout type d’artisanat. Un condensé pur jus d’Okinawa.

A l’entrée de ce parc, vous avez le choix de payer… ou pas. C’est plutôt bien vu mais où est le piège ? Bah si vous ne payez pas, vous ne pouvez pas voir la caverne, ni le musée et encore moins le village. Il vous reste donc 2-3 boutiques… Ouais en fait, vous devez payer sinon vous êtes venus pour rien. 1 600 yens, c’est pas mal mais c’est pas du vol pour tout voir et tout faire.

Si je suis venu me paumer dans ce coin de l’île, c’est principalement pour aller dans la grotte Gyokusendo ! Un endroit sombre et humide, ça m’intéresse ! Je n’ai réellement jamais eu l’occasion de visiter ce genre d’endroit qui pourtant m’attire un peu. Je trouve ça classe d’avoir naturellement des endroits de cette taille, ces conduits de plusieurs kilomètres creusés par la flotte au fil des millénaires et c’est encore plus classe pour celui ou celle qui le découvre en premier ! Et c’est par là que j’attaque ma visite. A peine ma descente commencée que je suis véritablement envahi par des écoliers et écolières en tenue, sans doute en sortie scolaire.

Alors voilà quelques conseils pour toi, jeune pervers en manque de seifuku et de culotte, qui rêve pendant son futur voyage de côtoyer les essences fleuries du parfum des jeunes filles innocentes : déjà fais-toi soigner ! T’as un problème dans ta tête et en prendre conscience est le premier pas vers la guérison, alors consulte ou parles-en à tes parents ! Sinon, si tu trouves qu’il n’y a rien de sale à être entouré de jeunes et innocentes collégiennes à partir du moment où tes pensées sont pures, et bah fais comme moi et fais les parcs d’attraction et autres endroits touristiques en semaine plutôt que le week-end. T’auras plus de chance d’avoir des sorties scolaires. Aie confiance, j’ai roulé ma bosse cette année. Mais non espèce de dégueulasse, ma bosse pas ma bi… T’as un vrai problème…

Donc plein de mômes qui font tout ce qu’on leur interdit : parler fort voire crier et toucher les stalactites. Les ados japonais ressemblent à leur cousins occidentaux pour ça. Mais le bon côté des choses, c’est qu’ils ont l’air d’en avoir rien à foutre de la grotte et rushent le parcours. Je suis assez vite seul à faire mes photos, parfois rejoint par des groupes de jeunes filles tellement pressées que leur seules paroles à mon égard seront des « hello ». Ouais, passe ton chemin jeune fille car ici-bas, personne ne t’entendra crier !

Comme je l’imaginais, la caverne est classe. Naturellement classe en plus, avec les stalactites et les stalagmites un peu partout, plus ou moins nombreux. Les jeux de lumière les mettent bien en valeur et les organisateurs ont eu la bonne idée de faire des éclairages changeant. Parfois forts, parfois tamisés, parfois colorés, tout ça dans un même lieu. L’occasion de voir son environnement sous différentes ambiances.

Sur les 5 km de galeries, seulement 800 mètres sont aménagés pour le public. C’est peu mais plus long que ce que j’imaginais. Certains pourraient être déçus de l’aménagement du lieu d’ailleurs, avec ces passerelles en métal et ces « éclairages de confort » blanc (pour voir où l’on marche). Moi, j’ai trouvé que ça donnait un look de laboratoire secret, un peu comme un sous-sol de « Resident Evil » ou une Batcave du pauvre. On entend et sent l’eau couler un peu partout, la tête toujours baissée dans ces coursives trop basses pour un occidental normalement constitué.

Certaines salles sont mises en valeur par un stalactite plus important que les autres, de par sa hauteur, son diamètre ou le fait qu’il soit constitué de plein d’autres stalactites. Ça vaut aussi pour les stalagmites. Le fait d’être presque tout le temps tout seul est juste excellent. On profite de tout de manière égoïste, sans être dérangé par les discutions et les rires des visiteurs. On s’imprègne de l’ambiance, des sons, de l’eau et on sent que tout est vivant et en mouvement. Les plic-plocs des gouttes qui forment en 3 ans un petit millimètre de stalactite/stalagmite, le vent qui souffle doucement un air à 21°c toute l’année, le bruit d’un cours d’eau tout proche. C’est fuuuuuun !

 

Mais c’est déjà fini et il faut ressortir. L’escalator qui me ramène à la surface est un peu comme un thermomètre mécanique. A chaque seconde, j’ai de plus en plus chaud. Je ressors à l’autre bout du parc, ce qui est bien vu car en procédant de la sorte, je verrai toutes les choses à voir en retournant vers l’entrée ! Car le parc est juste une enfilade (t’as un problème si tu penses à un truc sale !) « d’attractions », certaines intéressantes, d’autres beaucoup moins. Comme le jardin fruitier qui n’a que les ananas de presque mûres parmi l’ensemble des arbres plantés.

Viens ensuite l’atelier de souffleur de verre et ça, c’est hypnotisant. Vous commencez à regarder un artisan travailler et avant de vous en rendre compte, vous avez passé 20 minutes au même endroit sans bouger, absorbé par la contemplation de cette matière fascinante. Une matière ultra dangereuse à son stade mou, à cause de la température atteinte et pourtant si fragile une fois refroidie et finie. Ça parait simple quand on les regarde faire. Sortir la masse de verre rouge/jaune, souffler un peu et lui donner une forme, la travailler, la réchauffer pour faire l’ouverture (ils faisaient des verres) et enfin la laisser refroidir. Pour un verre, il ne faut pas plus de 5 minutes aux trois artisans, chacun intervenant à un moment de la création, chacun ayant son rôle. La boutique sera l’occasion de voir l’ensemble de leur travail et de peut-être ramener un souvenir.

Arrive ensuite la reconstitution d’un village traditionnel avec les bâtiments aux toits rouges/joints blancs, totalement ouverts sur l’extérieur. J’y retrouve les mômes et constate que si l’artisanat est présent, c’est surtout les petites boutiques qui sont mises en avant. Pas d’activité dans la maison des métiers à tisser mais par contre, le graffeur (dessinateur avec des bombes de peinture) sur ardoise fait une démonstration aux jeunes filles. Pas convaincu que ça soit très traditionnel ! Cette partie du parc est relativement chiante.

Comme la suite en fait. Un magasin de souvenir et de bouffe, un restaurant et une distillerie. Pas possible de rentrer dans cette dernière, il faut se contenter de quelques explications sur la vitre qui nous sépare des cuves de fermentation. Dommage, ça m’aurait bien plu, avec une petite dégustation de cet alcool de serpent par exemple. De l’alcool avec un serpent entier dedans. Vu le prix, pas sûr de pouvoir y goûter (90 euros les 75 ml).

Sur le papier que l’on m’a remis à l’entrée, j’ai vu que deux spectacles étaient joués tout au long de la journée. Un spectacle de serpent dans le musée et un show de chant et danse traditionnels. J’ai le temps d’enchainer les deux sans perdre de temps et ainsi finir ma visite.
On commence par le musée du serpent qui est vraiment petit et avec peu d’explications en anglais. Il y a par contre de très belles photos et quelques spécimens dans du formol. C’est pas inoubliable mais c’est une bonne introduction à la star de ce musée et de l’île : le habu.

C’est la race de serpent de l’île, ceux dont on nous dit de faire attention quand on se promène en nature. Et pour cause, ils font bien un mètre les bestiaux. On est loin de la petite vipère française même si les deux types de serpent ont un comportement similaire : ils n’attaquent que s’ils se sentent en danger. La différence, c’est que la morsure du habu, en plus d’être très douloureuse, est mortelle si on s’en occupe pas. C’est pas immédiat et on a le temps de rejoindre un centre médical mais quand même.

Le spectacle de serpent est plus une présentation de l’animal. On voit que c’est une sorte de chat sans pattes en fait. Quand la dresseuse veut nous montrer, à l’aide de deux ballons (un avec de l’eau chaude et un avec de l’eau froide) que le serpent n’attaque que des cibles chaudes, elle est presque obligée de le frapper 4-5 fois avec le ballon pour qu’il attaque. Faut vraiment le faire chier pour qu’il se décide à bouger, comme un chat.
Je trouvais qu’elle était dure avec ce pauvre serpent mais c’était que dalle par rapport à ce qu’a subi le pauvre cobra qu’elle a fait venir ensuite. C’est impressionnant un cobra mine de rien, une fois en position de combat et la collerette déployée. Ça « crache » comme dans les films, en faisant le même son ! Dommage pour lui mais la dresseuse n’est pas impressionnée et le force à attaquer un peu dans le vide en l’excitant avec son pied. Déjà, il foire toutes ses attaques donc il a la honte. Ensuite, elle nous montre que s’il est super vif pour attaquer ce qui est dans son champ de vision, c’est pas la même chose pour ses angles morts. Il ne voit pas du tout ce qui arrive par derrière. Et il ne voit pas du tout la grooooooosse claque qu’il se prend derrière la tête, le faisant s’éclater la gueule sur le sol dans un « poc » aussi sonore qu’humiliant ! Il a du souffrir intérieurement et physiquement. Encore plus la deuxième fois qu’il se prend une claque d’ailleurs. J’avais presque de la peine pour lui ! Le spectacle se finit par une course entre une mangouste enfermée dans un tube plein d’eau et un serpent dans un autre tube plein d’eau. La mangouste gagne mais le serpent étant un chat sans pattes, il a fait son glandeur et n’a presque pas bougé. Un combat entre la mangouste et le cobra aurait été plus drôle.

Tant pis, je file au spectacle de danse/chant d’Okinawa. On n’a pas le droit de prendre de photos alors c’est pas très intéressant à raconter. Sachez juste que c’est à base de tambour taiko, de sanshin (sorte de luth recouvert de peau de serpent) et de chant. Ça gueule pas mal, souvent la même chose peu importe la chanson et toutes les chansons que j’ai entendu se ressemblent. Trop à mon goût. Mais ça reste sympa. En plus on a eu une danse du dragon, un peu comme à Kyoto mais en plus acrobatique. Le spectacle est bien pour l’ambiance et s’il n’y en avait pas eu, ça aurait manqué.

J’ai fait le tour, il est presque 17h alors je vais à l’arrêt de bus. Les horaires de tous les bus passant par le parc sont réunis au même endroit et… Il n’y a aucun de mes deux bus qui passe entre 17h et 18h. Quand je vous disais que les bus c’était galère sur cette île…

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