Hooters

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Le japon est un pays de concept. Des plus drôles aux plus barrés en passant par les plus… japonais, on trouve de tout et pour tous les goûts. Le papier bulle électronique ? Le neko café ? Le maid/idol café ? Le sac à parapluie ? La salle de bain monobloc ? Les toilettes avec jet d’eau ? Les monstres à tentacules ? Cherchez pas, c’est japonais. Pourtant, il est un concept fort intéressant qui n’a pas été inventé au japon alors qu’il aurait du/pu.

C’est le concept des restaurants avec serveuses affriolantes en mini short et débardeur, qui dansent et font la conversation aux clients. Sérieux, c’est long comme nom de concept. Autant l’appeler par son nom : Hooters ! Et c’est américain ! Bon, j’ai pas précisé que si les serveuses peuvent avoir de fortes poitrines et être très jolies, c’est encore mieux.

Hooters, en bon anglais, ça veut dire chouette. L’animal. Mais en argo, ça veut surtout dire nichon. Vous saisissez un peu le concept de manière plus claire ? Tout l’intérêt des restaurants de la chaîne Hooters repose sur les Hooters girls, ces serveuses pulpeuses, objet de fantasme et de désir ou en tout cas, qui sont censées l’être. C’est le principal et seul intérêt en fait.

Attention, je critique pas ! On peut aussi aller dans les maid café pour le physique des maids. Chacun fait ce qu’il veut et chacun trouve son bonheur comme il veut. Je vais assez souvent au Backstage pour ne pas donner de leçon. Sauf que… les américains ne sont pas japonais. Physiquement, y’a pas photo mais c’est surtout dans le comportement et dans l’éducation que la différence se fait. Je ne suis jamais allé au Etats-unis donc, je vais pas juger ni généraliser mais à contrario, étant au Japon, je sais pertinemment que le maître mot ici c’est RESPECT. C’est pas le cas aux US. Le respect, c’est le truc qui évite les dérives, les remarques salasses, les flaques de bave et les mains baladeuses quand on mets de jolie demoiselles courts vêtues en présence de mâles venus pour les voir.

Sachant qu’au Japon il y a du respect et que les US ce n’est pas le Japon, je ne peux m’empêcher, peut-être à tort et j’espère avoir tort, d’associer les clients américains des restaurants Hooters à des gros beauf salasses. Et c’est un client d’idol café qui dit ça. Je ne juge pas le concept, je juge les gens. Et juger sans savoir, c’est pas bien donc je suis un connard et j’attends qu’on me donne tort.

Pourquoi j’ai cette image du client américain moyen ? Car j’ai vu l’épisode de South park qui critique les Hooters (épisode appelé « Raisin ») et parce que j’ai vu des reportages dessus aussi. On a vu mieux pour se faire un avis, je suis d’accord. J’aime bien savoir où je vais mettre les pieds quand je décide d’aller dans un endroit.

Car les Hooters, on en trouve ailleurs qu’aux US maintenant et par chance, on en trouve à Tokyo. Deux restaurants fixes et un restaurant éphémère en plein air, coincé entre les buildings de bureaux du quartier proche de Tokyo Station. C’est dans celui-là très précisément que j’ai décidé d’emmener Ismath afin de partager l’expérience. Et aussi parce que je ne mords pas (nan sérieux, si vous êtes à Tokyo, n’ayez pas peur), que j’aime bien partager des moments sympa avec des gens agréables et qu’à défaut d’avoir une demoiselle sous la main, je me contente de ce que j’ai. Désole Ismath. De toute façon, j’aurais hésité à amener une femme au Hooters, à tort comme vous allez le voir.

Je ne suis même pas encore en vue du restaurant que j’entends déjà la musique que crache les grosses enceintes installées de part et d’autre de la place où scouatte le Hooters. C’est sympa vu que le quartier est tout ce qu’il y a de plus froid avec ses alignements de building sans âmes. Bon, par contre, on est dans les standards de la musique US donc moi qui suis un peu à la ramasse depuis quelques années à ce niveau là, je vais me prendre une mise à jour express. Mais ça me gène pas, c’est dans l’ambiance, c’est le concept alors il faut se jeter à l’eau.

Pour un restaurant éphémère, c’est quand même de la belle installation avec une estrade cernée d’enceintes et dessus, non pas les serveuses/danseuses mais d’un côté, le coin pour commander ses boissons et de l’autre, le coin pour commander sa pitance. La partie salle est pour le coup très… amovible. Tables en plastique et chaises de jardin. Facile à ranger le soir pour laisser la place vide. 

Et à ces tables, on trouve la monotonie qui caractérise les métros de tokyo le soir. Une foule d’hommes de tous âges, habillés d’un pantalon noir et d’une chemise blanche. Le cosplay du parfait salarié de bureau. Et à ma surprise, il y a aussi quelques femmes parmi eux. Je suis surpris alors que je ne devrais pas l’être car c’est comme les maids café/idols café ou la clientèle féminine est très présente. C’est sans doute le concept « restaurant pour mater les serveuses » qui me laissait à penser que les femmes ne seraient pas tentées. Sauf que les japonaises ne sont pas des femmes comme les autres. Ce sont les premières à vouloir se faire prendre en photo avec une femme plus jolie et à lâcher des « kawaii » (mignonne) quand elles sont près des serveuses. La japonaise est un japonais comme les autres.

Dans le fonctionnement, c’est un peu comme n’importe quel fast-food. On commande en caisse et on attend sa commande. Pour la nourriture, on peut à la limite attendre à sa table (celle où vous avez laissé votre sac, appareil photo et ipad en évidence car vous êtes au Japon) une fois que vous avez commandez, qu’une serveuse vous l’apporte. Vu qu’on voulait bien profiter du lieu, on a commencé par prendre à boire, pour discuter tranquillement. Le temps de voir que les serveuses sont globalement très jolies, que les mini-shorts sont plus courts que leurs fesses et que si on parlait japonais, on ferait comme les mecs de la table d’à côté. C’est à dire parler pendant 10 minutes avec l’une d’elle en lui demandant des détails sur sa tenue, en plaisantant, etc.

Parce que ce n’est pas avec leur 10 mots d’anglais et nos 20 mots de japonais qu’on peut discuter. Dommage parce qu’après les avoir vu danser, vous voudrez forcément leur parler. Toute les heures (voir un peu plus souvent), il y a une courte pause musicale où toute les filles dansent devant l’estrade. Ce sont des versions courtes de grand classique US comme YMCA, Mickael Jackson ou encore « La danse des canards ». Si si, elles dansent sur « La danse des canards » et rien que pour ça vous devez aller au Hooters. Bon, toutes les filles ne sont pas au même niveau d’enthousiasme, de vivacité et technique en danse mais on leur en veut pas.

Les plats ne sont pas extraordinaires. C’est du fastfood quoi. Fish & chips, ailes de poulets, etc, Idéal pour aller avec le pichet de bière et pour partager à plusieurs entre amis/collègue, style tapas ou Izakaya.

Que dire de plus ? Qu’on est loin de la rigidité des règles des maids café. Ici les règles sont juste celles qu’une bonne éducation vous impose. On touche pas sans permission (oh ?) et on ne dit rien de déplacé. Dingue ! C’est comme avec n’importe quelle femme en fait. On peut prendre des photos, se faire prendre en photos avec les filles, discuter librement et tout ça, sans payer en plus. Pas de limite de temps autre que celle des horaires d’ouverture. C’est pas le système économique des maids cafés.

Point de vue tarifaire, c’est plus cher qu’ailleurs. 600 yens la bière et 900 yens le fish & chips. On paie le nom et le « show » en fait. Est-ce que les clients japonais de ces établissements sont des beaufs ? Peut-être. Peut-être pas. Autant que moi et Ismath j’imagine donc pas tant que ça. La plupart sortaient du boulot et venaient passer un bon moment. Même les secrétaires et les comptables s’amusaient. Est-ce que les clients américains des Hooters sont vraiment des gros beauf ? J’ai du mal à m’enlever le cliché de la tête en tout cas mais j’imagine que c’est pareil qu’ici. Il doit y avoir de tout. Si vous y êtes aller aux US, éclairez-moi.

En tout cas, c’était sympa. Pas extraordinaire non plus mais entre amis, pour changer des sorties et restaurants plus classiques, ça peut être sympa. Le concept s’adapte bien au marché japonais en tout cas, tout en gardant son origine clairement américaine. Allez-y et jugez par vous même !

ps : vous avez jusqu’à demain pour m’envoyer vos textes pour le 200e article. Et quand je dis demain, c’est avant 18h. Oubliez pas qu’il y a 7h de décalage entre la France et le Japon.

7 Réponses

  1. A 4-5 ça aurait été encore plus sympa et en parlant même qu’un peu le japonnais ça aurait été top de top ! Mais on fait comme on pouvait avec ce qu’on avait.
    Moi j’imagine le même event en France et je reste convaincu que ça serait irréalisable sans 3 cars de crs ! Puis les voir ressortir en habit de ville traverser le resto et prendre le métro sans que personne les accoste, c’est inimaginable à paris par exemple. Il n’y a aucune « sécurité » pas de malabar, juste le staff et les hooters. C’est un plaisir d’être dans un pays civilisé … ou pas !
    En tout cas, les 2 heures qu’on y a passé, ont filé très vite. Prochaine fois, on va tenté quelques phrases en japonnais, pour une photo de groupe avec kevin, NEED !

  2. Alors personnellement, j’ai testé la version américaine, à Washington DC, et je vais balayé les clichés de cet article, ce n’est pas beauf, vulgaire et salace. Ça m’a également étonné sur le coup, et j’ai été agréablement surpris. C’est même très familiale comme ambiance, les gens y viennent en groupe, en famille, pour fêter des anniversaires (avec bien sur une danse et une chanson des serveuses pour l’heureux élu), j’y ai même vu une jeune femme seule, dégustant son plat et appréciant la finale des World Series de Baseball à la TV. Et les clients étaient tous respectueux, discutant, blaguant avec les serveuses pour certains. Après les règles sont très clairs, par de contact physique autorisé. De toute façon, je pense que les règles sont très strictes, au moindre incident, le vigile fera le ménage fissa.

    • Je n’attendais que ça, qu’on balaie mes clichés. Merci pour le témoignage.

  3. C’est toi le gros beauf gaijin en fait !

  4. ca me tente pas trop, mais bon pourquoi pas.

    par contre, en effet les japonais sont tellement respectueux que maintenant les femmes ont le droits a des voitures spécialement pour elles sur la yamanote et autres lignes.

    j’ai pas d’idée pour ton 200eme post. par contre je commence a organiser mon visa working holidays et j’ai plein de questions d’ordre pratique/technique.

    profite bien des derniers jours :-)

    • Les voitures pour femmes existent depuis longtemps sur certaines lignes/compagnie ferroviaire. Faut pas se gourer le matin et le soir ^^
      Hésite pas si t’as des question 😉

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