Kure : Yamato rencontre Evangelion

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Space battleship yamato… un nom qui ne vous dit probablement pas grand chose. C’est le nom d’une série d’animation paru au milieu des années 70 au japon et qui fut, dit-on, à l’origine du « boom » de l’animation japonaise. Si vous connaissez albator ou Galaxy express 999, vous reconnaitrez la touche de Leiji Matsumoto, puisqu’il a été le character designer (réalisateur et scénariste sur de nombreux épisode). Le personnage principal de cet animé, c’est le Yamato, ce vaisseau spatial en forme de navire de guerre. Imposant, classe, majestueux, puissant mais aussi meurtrier, destructeur et dangereux.

Quelle meilleure source d’inspiration que la réalité elle-même. Car le Yamato à bel et bien existé et ce fut tout simplement le plus grand navire de guerre jamais construit ! Son seul équivalent fût son jumeau le Musashi, mais l’histoire du Yamato l’a élevé au rang de navire de légende. Tous les adjectifs de son homologue de science-fiction auraient pu lui correspondre, sauf qu’à l’époque où l’on pouvait le voir, il valait mieux être du bon coté du pacifique.

Sa construction commença en 1937 dans le chantier naval de la ville de Kure et se finit en 1940. 2 ans et 9 mois pour assembler 65 027 tonnes d’acier, ça me parait extrêmement court, même pour un chantier comme celui de Kure dont la réputation n’était plus à faire.

Son début de carrière ne fût pourtant pas glorieux. Mis en service en décembre 1941, il retourna à quai en 1943 sans combattre, et fut torpillé pendant son voyage. Sa réparation ainsi que le renforcement de ses défenses anti-aériennes prirent fin en 1944. Ce monstre avait pourtant déjà de quoi faire frémir n’importe quelle flotte non submersible, avec son canon de 457 mm, le plus gros calibre jamais monté sur un navire, ainsi que ses tourelles de 155 mm. Vous imaginez la taille des projectiles ? Je vous invite à mesurer…

Après cela, il rentra de plein pied dans le conflit, avec la bataille des philippines et la bataille du golf de Leyte. Il y pulvérisa le porte-avion USS Gambier Bay. Mais ce ne fût pas sans dommage et un avion bombarda son pont, le forçant à rentrer au port.

Sa légende fut écrite en avril 1945. On sait maintenant que la fin de la guerre n’est plus très loin. Son équipage est renforcé : 2800 personnes à bord. Sa mission est de partir pour la bataille d’Okinawa, dernier bastion avant l’invasion du japon par les américains.

C’est une mission suicide.

Il devait aller faire le maximum de dégat à la flotte de soutien qui aide au débarquement sur l’île d’okinawa, puis s’échouer pour servir de batterie cotière avant de tout simplement exploser.
Il n’en eu pas le temps. La flotte américaine le repéra à 200 km d’Okinawa. Il fut frappé de 8 bombes et de 13 torpilles. 2 475 personnes moururent dans le naufrage du navire qui repose dorénavent à 300 m de profondeur. Des hommes qui se savaient déjà mort, quoi qu’il arrive. Des hommes qui ont pour la plupart écrit à leur famille, leurs amis, leurs femme avant de partir.

Pourquoi je vous raconte l’histoire de ce navire ? Car le chantier naval de Kure se trouve près d’hiroshima et qu’un musée est dédié à ce navire. On y trouve son histoire bien sur, des plans jusqu’aux fouilles de son épave, l’histoire de la marine japonaise plus généralement, les lettres des soldats avant la mission suicide mais aussi une maquette de 26m du navire, des exemple de bombes, de mini sous-marin, d’avion, etc.

Un musée très intéressant donc avec un tout petit bémol : c’est du full japonais (texte, voix et images). Ouais, c’est du coup moins évident de profiter pleinement quand pour chaque partie de l’exposition, on n’a le droit qu’à un résumé de 10 ligne en anglais alors qu’il y a 10m de texte en japonais. On se sent un peu floué. Ok, il y a un audio guide mais quand même. Personnellement, je comprend mieux l’anglais quand je le lis que quand je l’entends. Surtout quand ça parle armée, navire et tout le champs lexical technique qui y est associé.

A l’extérieur du musée, il y a des pièces d’un navire mais je crois pas que ça vienne du yamato. Y’a bien des explication mais la aussi, faut lire les hiéroglyphes. Y’a aussi un sous marin qui traine et si on s’approche de la mer, il y a la reproduction de certaines pièce du navire, voir carrément une partie du pont avant dessiné sur la jetée (voir photo ci-dessous).

On se rend compte que le bestiaux devait être monumental avec ses 256 m de long, 39 m de large. Sérieux, il lui fallait un avion de reconnaissance pour pouvoir toucher ses cible, la faute à sa portée de tir de 40 km !!!

A peine plus petit que le titanic. Si les deux jumeaux de fer ont fini pareil, le Yamato s’en tire avec les honneurs au moins, contrairement au musashi.

Vous vous demandez peut-être ce qui lui est arrivé ?. Il a coulé en 1944 après avoir pris 18 bombe lourdes et 20 torpilles. Ouais, c’est sale mais il fallait bien ça pour mettre le colosse à terre, ainsi que 1 000 des 2 900 hommes d’équipage. Y’a pas le prestige de la mission suicide.

Une époque moche.

Pour palier à cette triste histoire, le musée accueille une autre exposition qui n’a rien à voir du tout.
Cette fois, on se penche sur les katanas. Les katanas, c’est cool mais c’est encore mieux quand on les associe à Evangelion. Alors je suis allé voir ce mélange curieux qui semble contre nature.

La aussi, pas de surprise, c’est du full japonais mais ça va, contrairement au château d’hiroshima (qui a une expo aussi sur les katanas), ici les schémas sont clairs et une petite phrase en anglais résume très sommairement quand même. C’est tout ce qu’il y a en anglais. Les lames sont bien sur sous vitrine, sauf une que l’on peut soupeser, de quoi se rendre compte qu’une vraie lame, ça pèse quand même son poid.

Une vidéo tourne en boucle aussi et j’ai la chance d’arrivé au début de cette boucle. Pourquoi la chance ? Parce qu’elle est longue. Mais super intéressante. On y voit des artisans (ouais, des forgerons) en train de forger une lame, de A à Z. J’avais déjà vu des reportages la-dessus mais c’est toujours aussi impressionnant de voir tout le cheminement. Cette multitude d’étapes qui transforment un bout de métal brut en une lame mortel. C’est long, c’est physique, c’est technique mais super beau à voir.

Et la partie Evangelion, comment s’imbriquait-elle avec tout ça ? Très simple et parfaitement logique. Les lames que l’on peut voir dans les films (sortis au cinémas dernièrement) ont été forgées pour l’occasion, ainsi que d’autre fictives et inspirées par les Eva, les robots de l’animé.

Personnellement, j’adore le look moderne que ça peut donner à des armes classiques. On reconnait du premier coup d’oeil la référence, l’ensemble est harmonieux. Par contre, ça passe ou ça casse. On aime ou on déteste. C’est tellement particulier que j’imagine mal quelqu’un être indécis.

La pièce maîtresse est cette lance de plus de 20 kg. Magnifique ! Une autre vidéo montrait son processus de fabrication. Les forgerons ont bien du mérite !

L’exposition est malheureusement assez petite. On en fait vite le tour et comme toute les bonnes choses, on en redemande !

Dans l’ensemble, ce petit après-midi à Kure fût instructif et divertissant. Dommage que le manque de traduction entache un poil le tout mais ce n’est pas une raison pour bouder cette petite ville qui a d’autres charmes à proposer comme son chantier naval ou encore, des temples par-ci par-là.

8 Réponses

  1. des expos sympa, prendre son temps et pouvoir faire et oganiser son planning de la mort c’est canon j’aime ! impressionant les navires et sous marin !

  2. Je me rappel de cette lance de Longinus, elle avait déjà été exposé pour un anniversaire de la gainax ou d’evangelion, il y a quelques années.
    Assez classe.

    Ces gros bateaux de l’époque, c’est vraiment impressionnant. Avant c’était vraiment le concept du « plus c’est gros mieux c’est ».
    Plus grand, plus gros, plus lourd, plus d’armure, plus de canon, plus d’équipage … plus de mort.
    Je suis plus pour « plus d’optimisation, plus d’efficacité » à la base, mais quand tu imagines ces mastodontes d’après des reproductions, tu ne peux être qu’impressionné.

    • xellos, quelqu’un a piraté ton compte et pour une fois, ne dis pas de la merde O_o

      • Désolé, c’est ma demi soeur de 8 ans en petite culotte qui a utilisé mon ordinateur. Ca ne se reproduira plus. (je l’ai puni)

        Sinon je pense que je te l’ai déjà dis, mais : Ayanami elle sert à rien !!!
        Non mais sérieux, c’est le perso le plus inutile du monde. Mais va te marier avec Shinji, faites des enfants et aller vous jeter dans un feu avec toute votre famille !!!
        Je te crache au visage perso insignifiant. C’est en partie ta faute si tout ça, ça lui est arrivé T_T . Toi aussi Shinji je te crache au visage. Avec ton eva de merde, jamais là quand on a besoin de toi. Va fusionner avec ta mère, sale œdipien. Je te déteste !!! pourriture. Et après ça va jouer les héros, genre tu veux sauver des gens ? Mais retourne te masturber avec ton walkman sur les oreilles !!!

        Sinon Mari elle est cool, ça va, je lui en veux presque pas… mais la prochaine fois que tu piques l’eva d’Asuka je te marave.

        • ah oui je préfère, j’ai eu peur quand même. Et sinon, je suis d’accord avec toi. Pour une fois…

  3. assez impressionant , l’histoire du navire est pa mal mais comme tu le sais , les katanas mont tou particulierement interesse . Il ont l’air d’une finition sublime , il y a eu bcp d’exemplaires ou un seul de chaque .

    • c’est de l’exemplaire unique je pense. L’exposition doit bouger de ville en ville et ce sont toujours les mêmes pièces. Peu de chance qu’elles soient à vendre. ^^

  4. Une expo faite pour moi 😀

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