Conclusion made in Taiwan

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Une courte étape que ce détour par l’île de Taïwan ! Arrivé dimanche pour repartir vendredi, c’est à peine 4 jours et demi sur place. Trop peu ? Non, juste ce qu’il faut pour voir l’essentiel d’une ville de moyenne taille comme Taipei. Trop peu si on veut partir en vadrouille dans la campagne Taïwanaise ou si l’on veut aller dans les recoins cachés de la ville, prendre son pouls plutôt que se contenter d’un examen de surface.

C’est vrai qu’on s’est contenté des endroits connus, touristiques, de ce qu’il fallait voir au détriment de ce qu’il fallait découvrir. La découverte est l’apanage des explorateurs et l’exploration urbaine sous une chaleur de plomb demande plus de volonté que nous n’en avions. Le hasard et les déambulations, c’est agréable et surprenant mais c’est aussi chronophage. Pour autant, le célèbre et réputé n’est pas incompatible avec le beau et l’agréable. Bien au contraire dans la plupart des cas. En se renseignant un peu, on évite les déconvenues et les mauvaises surprises.

Que ce soit les temples, la Taipei 101, le zoo, les centres commerciaux ou l’excursion à Jiufen, tout m’a plu. Et pourtant, j’estime être assez critique, au point qu’on m’a déjà reproché de ne rien aimer (si si souvenez-vous). Est-ce que mon niveau d’exigence a baissé ? Est-ce que la Corée a eu sur moi un effet dévastateur, qui aurait drastiquement castré mes attentes en matière d’étonnement et de divertissement ? Je ne crois pas. Shanghai a servi de ville « mercurochrome » et m’a soigné du traumatisme.

Non, la raison de cette satisfaction est plus simple et plus évidente. J’ai bien aimé Taipei parce que c’est bien. Et puis c’est tout ! La ville est plus uniforme que Shanghai. Les disparités entre le vieux et le neuf, le riche et le pauvre sont floues et si j’avais aimé les fractures nettes à Shanghai, j’aime l’égalité de Taipei. Le moderne n’est pas ultra moderne et l’ancien n’est pas ultra ancien. Tout s’accorde bien ensemble, dans un fouillis de surface qui n’est pas si bordelique une fois nos yeux habitués au décors. Les immeubles paraissent décrépis ? Ne vous fiez pas aux apparences. Certains, comme notre propre immeuble, ne sont pas reluisant d’extérieur mais sont ultra clean une fois dedans. Le ravalement de façade n’est juste pas la priorité des propriétaires. On a une impression de « vieux », de « vécu » ou de passé, le même genre d’impression que j’avais pu avoir à Okinawa.

Taipei est une ville basse. Physiquement parlant. Les immeubles d’habitation sont rarement immenses et les très hauts ne sont pas extrêmement nombreux. On s’en rend bien compte sur mes photos prises de la Taipei 101. Les rues ne sont pas non plus des 4 voies comme en Corée, mis à part les autoroutes suspendues (comme au japon) et les axe principaux. C’est rigolo de voir les différences de design des panneaux d’indication, comme les petits bonhommes vert qui nous indiquent quand traverser. A Taipei, le bonhomme vert est animé et marche, accompagné d’un décompte. Plus le décompte approche de zéro, plus il marche vite. Le décompte, autre bonne idée pour savoir si on a le temps de traverser (il y en a aussi à Shanghai).

Le reste des routes est un mélange de voies classiques et de ruelles typiquement asiatiques, sans trottoirs, où les restaurants, les magasins et les stands de nourriture partagent un espace de vie commun avec les piétons et les véhicules. On tombe donc assez souvent sur une rue ultra vivante alors qu’on quitte une ruelle presque déserte. C’est aussi le cas dans d’autres villes asiatiques donc pas de surprises à ce niveau là. La surprise est olfactive et auditive. Ces ruelles sont bruyantes mais sans que ça crie forcément. C’est vivant sans être le foutoir, comme c’est le cas à Shanghai dans certains coins ainsi qu’à Seoul. Par contre, on a rarement été mis en appétit en humant les petits restaurants ou les échoppes. La faute a cette odeur de tripes tellement forte et concentrée, mélange de merde et d’égout qui ne nous évoque un bon plat mais plutôt une fosse à purin. Que voulez-vous, on est pas né dedans. Né dans le purin ? Naaaaan, né dans ce climat, cet environnement, ces odeurs !

Circuler à Taipei est plutôt simple. Il y a beaucoup de bus mais comme vous vous en doutez, ce n’est pas toujours évident de les utiliser. Quel est leur parcours ? Où le prendre ? Où descendre ? Comment fonctionne-t-il ? Autant de question dont il n’est pas facile de trouver des réponses. Le plus simple reste donc comme toujours le métro ou le taxi. Le taxi n’est pas excessivement cher et nous l’avons pris pour nos trajets Taipei-aéroport. Mais en ville, ça nous semblait un peu superflu. Le métro et ses 12 lignes devrait logiquement vous amener assez près des lieux touristiques. Notre station n’était quand même pas à coté de l’appartement et la vingtaine de minutes de marche que nous faisions pour y aller nous réveillait autant qu’elle nous mettait dans l’ambiance. Le métro est un excellent moyen de voir le niveau de propreté, de logique, d’exigence et de respect d’une ville et d’une population. Celui de Taipei est dans la mouvance de ceux qu’on a déjà pris en Asie, à quelques différences près.

Le système de paiement est similaire au système japonais. On regarde la gare de destination et son prix est indiqué. La machine pour acheter son billet est tactil, on choisit le bon prix, le nombre de ticket et voilà, on reçoit nos jetons.

Nos jetons… Original. Point de carte en plastique sans contact comme à Shanghai, point de ticket en papier comme en France ou au Japon mais un jeton de caddie bleu marine. Pour rentrer dans la station, on l’approche du portique et il s’ouvre, sans contact. Et pour sortir, on le glisse dans la fente prévue à cet effet. Plus résistant qu’une carte, c’est plus écologique mais aussi plus petit et plus facile à perdre. Les stations de métro sont top. Un grand quai central ouvert sur le reste de la station en hauteur, avec dans la plupart des cas, des portes le long des voies et des marquages au sol pour faire la queue.

Les wagons sont aussi très bien pensés. Plus large que tous les métros que j’ai déjà vu, ils sont aussi très long et aménagés à la japonaise (avec quand même quelques sièges dans le sens de circulation). Ce qui étonne quand on rentre dedans, c’est le plafond très bas. A quoi bon faire des métros trop haut, la population est de toute façon plus petite que nous. L’affichage est en chinois et en anglais ainsi que les annonces orales. Vraiment top ! Les indications de sortie sont sur le modèle japonais, c’est à dire qu’un panneau récapitule les numéros de sortie avec les points importants qui y correspondent (magasins, bâtiments administratifs, arrêt de bus, etc). Je ne vois rien à redire à ce métro.

Pourtant, le moyen de transport qui semble le plus utilisé à Taipei est le scooter. A chaque feu, ce sont facilement 10 à 20 scooters qui patientent en première ligne. Il y a même pour eux un espace délimité par un rectangle blanc au sol, avant ou après le passage piéton. Malgré ce nombre phénoménal de deux roues, ce n’est pas du tout le bordel sur la route. Pas de zigzag, pas de coup de klaxon, pas de passage en force entre les piétons qui traversent… On dirait que la sécurité prime avant tout, logique quand il y a tant de monde vulnérable sur la route. Les aménagements ne manquent pas, avec de vrais grands parking à scooter et des rues avec des dizaines de petits garages, à peine aussi grand que deux espaces pour voiture. Il faut bien les entretenir ces scooters. C’est la politique du petit commerce quoi. Plein de petits artisans/commerçants et pas trop de grands groupes.

Ce qui nous a surpris à Taipei, c’est l’obscurité qui y règne le soir. La Taipei 101 est éteinte à 22h, de même que tous les immeubles illuminés pour faire joli. Les rues piétonnes du quartier de la mairie sont plongées dans le noir après 21h30. Les immeubles de bureau sont aussi éteint, pas comme dans de nombreuses villes ou l’on voit des bureaux avec des lumières de secours allumées ou des bureaux allumés pour faire joli. L’éclairage public n’est pas très fort non plus, à tel point qu’on peut voir les étoiles.

Alors Taïwan/Taipei, c’est validé ou pas ? Pour moi, oui. Et pour mon ami seb aussi. La ville est agréable à parcourir même si ce n’est pas la plus belle que j’ai vu. Il y a des choses vraiment jolies, intéressantes et différentes de ce qu’on a déjà vu ailleurs. C’est l’asie au sens large du terme. Des bouts de Japon, des bouts de Chine et un peu de Corée, aussi bien dans la ville et les monuments que dans les gens ! Car si la ville est agréable, c’est aussi grâce à ses habitants. Mais il faudra attendre pour en savoir plus sur eux. Sachez juste que c’est le jour et la nuit avec les habitants/touristes de Shanghai.
Comme pour Shanghai, je conseillerais de venir 3-4 jours pour se faire une idée. L’avion depuis Hong-kong ou Shanghai n’est pas excessif et le voyage dure moins de deux heures. La vie sur place est un peu plus chère qu’en Chine sans être du niveau général du Japon. Transports (taxi et métro), nourriture (restaurant midi et soir) et sorties compris, j’en ai eu pour à peine plus de 90 euros pour 4 jours et demi. Des prix abordables, une ville intéressante, des gens et une culture différents, un climat semi-tropical et un intérêt renouveler par rapport à la chine… Qu’attendez-vous pour venir à Taïwan ?

 

3 Réponses

  1. ça donne envie d’y aller toutes ces descriptions !
    A voir pour caler dans un futur voyage!

  2. en France aussi il doivent éteindre les enseignes lumineuses la nuit. tu vois tout change :-)

  3. Je suis moins enthousiaste que toi mais j’ai fait HK avant et ça joue beaucoup dans l’avis final ^^
    Je pense qu’un gros weekend 3 jours est suffisant, voir 4 jours grand max.
    Prenez une easycard vous aurez 10% de ristourne sur les trajets en bus et métro. Sans oublier que vous pouvez réglé certaines activités. Cette carte n’est pas aussi répandu que l’octopus à HK mais c’est déjà bien.
    Évitez les bus, tout est très mal indiqué, les chauffeurs ne sont pas aimables (contrairement à tous les autres personnes à qui j’ai demandé de l’aide). J’ai même été obligé de demander un renseignement en japonais à un chauffeur (qu’il a très bien compris).
    Ma conclusion, préféré HK si vous devez choisir que faire avec 5 jours devant vous. Mais si vous avez quelques jours, n’hésitez, sans être inoubliable, Taipei est une ville originale à découvrir par 32° début octobre !

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