Faire ses courses

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Dis moi ce que tu manges et je te dirai si tu mourras d’un arrêt cardiaque. Tel pourrait être la devise de la plupart des pays développés ou l’opulence de nourriture va souvent de paire avec opulence de gras. Si la tendance s’inverse petit à petit parce que c’est un terrain marketing à ne pas laisser de côté, il faut bien avoué, que lorsque l’on fait ses courses en France, on peut facilement prendre 10 kg rien qu’en regardant son caddie (oui je sais, ce n’est pas une généralité). Je n’ai pas ce genre de problème car je suis maigre comme un clou mais certaines personnes vérifient plutôt deux fois qu’une la composition de ce qu’elles achètent.

Ces gens-là seraient bien malheureux au japon car ils ne comprendraient rien aux étiquettes. Fini les pourcentages de sucres, de sel et le nombre de E354 ou E974 ! Fini même le nom de ce que l’on veut acheter d’ailleurs. Car faire ses courses au japon, c’est un peu comme acheter des cadeaux de Noël déjà emballés. On imagine que ça fera plaisir, mais on ne sait pas ce qu’il y a dedans. Si on a de la chance, le papier cadeau est transparent et on voit quand même ce que c’est (le doute est quand même permis certaines fois), sinon, on ne connaitra le menu qu’au moment de le déguster.

Mais avant de parler exemples et comparaisons occident/asie, éclaircissons certaines choses. Je vais vous parler de supermarchés. Pas de combini (mini supermarché ouvert tout le temps, avec un peu de tout pour dépanner mais peu de choix dans chaque type de produits) ni d’hypermarché (je n’en ai pas vu encore). L’endroit où je fais mes courses ressemble plus à un grand carrefourmarket. Son nom : Livre keisei. Pourquoi livre ? j’en sais rien, ils n’en vendent pas. Car dans un supermarché au japon, on ne vend que de la nourriture. Vous voulez des produits d’entretien, du savon ou des lames de rasoir ? Y’en a pas. Pour ça, c’est le magasin d’à coté et il ne vend que ça. On ne mélange pas tout !

Quand je fais mes courses, je suis un peu malheureux. Pas parce que je n’aime rien, loin de la, mais parce que je dois revoir mes habitudes françaises de jeune feignant. Je ne fais pas la cuisine en général. En France, j’achète des préparations surgelées, des boites de conserve, riz pate et la sauce qui va bien. Je ne suis pas du genre à faire le marché, prendre des légumes frais, les préparer pour faire des plats trop bon. Je suis trop feignant pour ça. N’imaginez pas non plus manger un pot-au-feu si vous venez à la maison !

Au japon, point de plat surgelé (ou est ma poëlé savoignarde et mes pennés bolognaise !!!) et point de boite de conserves ! Pas de petits pois, d’haricots verts ou de flageolets à l’horizon. Pas plus que de cassoulet ou de ravioli. Je m’en doutais bien sur, que rien de tout cela serait trouvable mais quelques légumes conditionnés en conserve m’auraient fait plaisir quand même. Du coup, si on veut des choses un peu élaborées, il faut les faire soit même et acheter ses légumes. Je ne saurai pas dire si ils sont plus cher qu’en France ou pas, vu que je n’en achète pas. Mais quand je les vois, j’ai la même pulsion que lorsque je les vois en France : les laisser à leur place et changer de rayon, en allant voir les fruits par exemple.
Généralement, à ce rayon, je vomis du sang et je perd connaissance. 1,50 euro la pomme, on imagine mal faire une compote. Vous noterez que je dis LA pomme et non pas le kilo. Ce n’est pas juste pour souligner le prix exorbitant de ce fruit si banal mais aussi pour mettre en avant la méthode de vente des produits. Tout est presque vendu à l’unité. Rare sont les fruit et légumes a être vendu en lot ou au poids. Si c’est au poids, c’est déjà pesé bien sur. Je ne me souviens que des oranges et clémentines vendues en filet, des pommes vendues par deux ou quatre dans des barquettes.

La vente à l’unité ne touche pas que les fruits et légumes, les boissons aussi en souffrent. Les canettes et les bouteilles prennent un rayon entier réfrigéré. Faites un test en France : regardez le prix d’une canette dans un distributeur automatique. Prenez la même canette dans un supermarché en pack de 6 et comparez les prix. En pack, c’est bien sur moins cher. A cause du lot et du fait que vous l’ayez pris au supermarché. Au japon, il n’y a pas de pack (sauf quelques bières mais c’est tout) et le prix est le même qu’au distributeur, soit entre 130 et 150 yens en moyenne. Point de pack de bouteilles d’eau non plus.

Maintenant qu’on sait tout ça, le reste des différences se situe dans les produits qu’on trouve. Tordons le coup aux préjugés, on trouve bien des pâtisserie au japon et en ce moment, ce sont les buches qui sont de sorties. Par contre, les produits laitiers sont rares. Yaourts et fromages se battent en duels sous le regard amusé des bouteilles de lait. Les viandes sont conditionnés en petites portions, contrairement aux pièces de viande que l’on trouve dans les boucheries des quartiers commerçants. Remarquez comme elle est bien grasse, comme dans les dessins animés. Et comme on trouve des pates avec la viande sur la photo ci-dessous.

Autre point un peu pénible, le rangement. Ca serait trop simple de tout ranger par catégorie de produits, dans un endroit bien défini, Ici, on en met un peu partout. Certaines promos sont dans la viande, d’autre dans les plats préparés, d’autres près des légumes. C’est sur que ça force à faire le tour du magasin…

J’ai dit plats préparés ? N’imaginez pas des surgelés, je vous l’ai dit, il n’y en a pas. Enfin, si, il y en a. Des gioza, des raviolis chinois, des nuggets… ce genre de choses quoi. Pas des vrais plats en somme. Parce que les vrais plat préparés, ce sont des bentos comme on en trouve en combini. Des plats dans des barquettes plastique à réchauffer au micro-onde. Une sorte de plateau-repas trouvable en supermarché quoi. Pour les plus riches, il y a même des sushis.

Bon, et les rayons bizarres alors, ils sont où ? Et bien, ils sont pas très loin. Il y a le rayon pour faire ses onigiri, ces boulettes de riz entourées d’une feuille d’algue nori. Un grand choix d’algues est disponible, avec des tailles et des formes différentes. On trouve à coté les poissons séchés en sachet qui servent à… grignoter devant la télé ? J’en sais rien en fait. J’en ai pas pris cette année mais j’en ai déjà mangé au resto.

Il y a le rayon curie, ou vous pourrez choisir la puissance du piment, la préparation, le poids, tout cela faisant bien sûr varier le prix. Personnellement, j’achète mon curie au 100 yens shop où c’est moins cher, plus consistant et vraiment bon.

Pas loin, le rayon des sauces vous tend les bras. 20 000 sauces soja, sauces à viandes, sauces à légume et à plein d’autre chose j’imagine. Y’en a tellement que même en prenant au hasard, on peut tomber sur deux sauces identiques sous deux marques différentes, alors que vous les avez pris à deux extrémités du rayon.

Le rayon pates est monopolisé par les pates instantanées. En sachet ou en « bol » (je sais pas comment appeler ça autrement), à l’unité ou par 5 (enfin un lot \o/), viande, poisson, nature… faites votre choix. C’est pas cher et rapide. Les pattes plus classique font tristes mines. Pas étonnant, à 2,40 euros les 600 gr, à faire cuire et préparer sois-même, autant prendre de l’instantané.

Le riz, féculent associé à l’asie, n’occupe pas non plus un grand rayon. Pas besoin car il n’y en a pas 36 sortes et qu’il est vendu par 1, 2, 5 ou 10 kg. Mon préféré étant le 5 kilos qui coute 23 euros. Pas donné si je compare avec mes souvenirs français (mais ils me jouent peut-être des tours). Petit parenthèse sur le riz japonais : ne pas oublier de le rincer 3 ou 4 fois avant de le cuire à l’autocuiseur, sinon, vous avez un riz gluant ! Un bon rinçage vous donnera un riz collant comme il faut pour manger avec des baguettes.

Il y a aussi le rayon des truc dont je sais même pas ce que c’est. Pourtant, on voit bien le produit mais impossible de mettre un nom dessus. Un jour je testerai, juste pour voir… enfin, pour goûter surtout.

J’ai trouvé du nutella ! En France, vous pleurez sur la taxe nutella qui va, ô mon dieu, augmenter le prix de vos bourrelets. Regardez le prix du plus petit pot que l’on trouve en France et revenez me parler après !

Je parle pas du rayon poisson car il n’a rien de spécial et je passe vite sur le rayon gioza et brioche fraiche qui fait mon bonheur à chaque fois.

Une fois votre petit panier rempli, il faut bien payer. C’est le moment vraiment pénible quand je suis en France. Déjà, parce qu’il faut payer et avouez que c’est plutôt chiant. Mais en plus, il y a la queue, les caissières font la gueule et te parlent à peine. Sérieux, sur 10 caisses, il y en a toujours trois d’ouvertes !!! Ca sert a quoi d’en mettre autant si c’est pour les laisser vide ? Les caissières… que voulez-vous que je vous dise.

Au japon, si il ‘y a plus d’une personne qui fait la queue, on ouvre une autre caisse. Cas concret : quelqu’un devant vous est en train de payé, on ouvre une caisse pour vous. OK ? Ca calme ? Ca parait géniale trop bien mais c’est uniquement possible parce qu’il y a 10 combini/supermarché par quartier et qu’ils sont ouverts tard et le dimanche aussi.

Etre caissier au japon (il y a plus d’homme qu’en France), c’est un métier, ça s’apprend. Comment parler au client, comment prendre son argent, comment lui rendre sa monnaie, lui dire combien il nous donne, combien on lui rend. S’essuyer le doigt qui prend la monnaie dans la caisse sur un morceau de mousse fixé sur la caisse (truc de fou quoi !), bref, une quantité de petite chose qui vous fait sentir, vous client, important !

Arrivé à la caisse avec son panier, le caissier prend chaque article pour le scanner, normal, mais au lieu de le laisser en vrac sur un espace prévu à cet effet, il les range dans un autre panier. Pourquoi faire me demanderez-vous. Pour que vous puissiez prendre ce panier et alliez sur une rangée de tables prévu pour ranger ses articles dans les sac plastiques. Vous libérez la caisse plus rapidement pour le client suivant comme ça. C’est juste hyper logique quoi ! Mauvais point par contre, les sac plastiques. Au moindre petit achat, on a un sac. J’en ai une collection qui me sert pour les poubelles qui heureusement, sont triées pour être recycler.

Du coup, mon alimentation est quand même pas mal à base de riz-pate, préparés de 50 000 façons différentes grâce aux sauces, épices, viandes, œufs. Les giozas et les brioches à la viandes sont aussi pas mal. Ca me revient à 20 euros par semaines, sachant que je mange pratiquement tous les jours chez moi, sauf quand je pars toute la journée, dans ce cas, je mange le midi dehors.

PS : ok, j’ai écrit un roman. Désolé.

26 Réponses

  1. Je suis impatient de venir scouater chez toi un week end quand tu reviendra.
    Tu nous fera du super bon miamiam avec l’entrainement que tu subis :p

  2. Jean-Sébastien

    Un petit mot car c’est quand même plus plaisant quand on laisse un petit commentaire, ton blog est vraiment super sympa, je prépare actuellement mon premier séjour avec madame pour deux semaines en août .

    Et je suis sur que les informations de ton blog nous seront d’une grande utilité !

    À bientôt !

    • Merci, en effet, c’est cool de voir qu’il y a de vraies personnes derrière les statistiques. Heureux en tout cas de pouvoir aider les futurs visiteurs de ce très beau pays, que je découvre encore aujourd’hui un peu plus. 😉

  3. Y a du beurre de CACAHUETE , jy crois pa

  4. J’aime beaucoup ton article sur les courses! Je suis encore jamais tombée sur un supermarché au Japon, mais j’ai peut-être pas fait assez attention.

    • Merci :-)
      J’en ai pas vu beaucoup dans le centre de tokyo, pas dans les coins touristiques en tout cas. Il faut aller dans les coins un peu plus reculé, ou les vrais gens vivent.

  5. Salut le pot de nutelat coûte 390 yens mais sa fait combien en euro

    • Je me permets de répondre à la place du bloggueur pour cette question, 1€ c’est environ 100Y, donc 3.9€ à peu près

      • On était a presque 107 yens pour un euros il y a quelques jours ! J’étais un peu moins pauvre du coup. :-)

    • un peu moin de 3,90 euros ^^

      • Pour un produit qui vient de l’autre bout de la planète, c’est pas si cher…
        Ici, 400g de nutella à 2,70 €. Pour 3,90 €, tu as un pot de 750 g ! :)

        Pour le riz, le truc c’est que nous on ne l’achète généralement pas en si gros conditionnement : Le paquet de 500 g coûte autour de 3 € pour du Lustucru, un peu moins pour une marque distributeur. Au kilo, on est donc à peu près pareil…

  6. Lous, cela fais un peut plus de 3.50€

    Tu nous fais tout un roman en nous disant que c’est vachement cher pour t’en sortir à 20€ par semaines ?! C’est une blague ? c’est pas cher du tout lol

    Bref tout sa pour dire que c’est JUSTE carrément plus pratique qu’en France ^^’

    • oups pardon j’ai pas vu la réponse

    • c’est parce que je fais pas vraiment à manger non plus, sinon, ça serait pas pareil !

      • Bah je préférerai manger ce que tu mange à 20€ par semaine que ce que je mange pour +/- 60€ par semaine!! :p

  7. Non mais le coup des tables en bout de caisses pour ranger ses courses c’est juste l’évidence, pourquoi on a pas ça chez nous ^^

  8. « l y a aussi le rayon des truc dont je sais même pas ce que c’est. Pourtant, on voit bien le produit mais impossible de mettre un nom dessus. Un jour je testerai, juste pour voir… enfin, pour goûter surtout. »
    Vu que tu as la couverture de la sécu française, il faudrait que tu sois malade 2-3 fois, ça ferais de l’action ! Tu aurais un nouvel article « Comment se débrouiller dans un hosto sans parler japonais » J’imagine très bien par geste, expliquer une bonne gastro ! Très drôle …
    20€ par semaine (3 €/j) tu dois manger du riz/pate à tous les repas :/

    • oui mais préparé de plein de façon différente ! Les seules chose qu’ils me manque pour avoir les même repas qu’en france, c’est des pommes de terre !

  9. Pour info le sac de 5kg de riz au chinois est d’environs 20€ (donc c’est juste légèrement plus chère au Japon).

    Je me rappel aussi lors de mes voyages aux USA que ma cousine aimait qu’on lui rapporte du Nutella et de la Vache qui rit, qui sont aussi là-bas hors de prix.

    Vers Nippori tu avait quelques supérettes de ce type (un peu éloigné ou planqué 😀 ) mais elles existaient et faisait le bonheur d’airv :p

    Je me rappel aussi que lorsqu’on voyait les émissions de TV avec de la viande, elle était en effet très « grasse », mais apparemment ils la consomment tel qu’elle, d’un autre coté ils n’utilisent pas de beurre ou peu d’huile pour cuisiner donc ça compense surement :p

    J’essayerai moi aussi de m’y mettre !

    Merci pour ton retour d’expérience, c’est toujours très instructif.

  10. De toute façon c’est pas bon. Et c’est radioactif.

  11. Super, est ce que l’on trouve facilement du thé, du café, du chocolat?
    Je pars dans peu de temps et je devrai me débrouiller pour manger, tes infos sont très appréciable, j’aurai l’air moins bête à la caisse.

    • Le japon est le pays du thé donc tu en trouveras facilement, ce qui n’est du tout le cas avec le café. Je n’en bois pas mais je me souviens avoir vu du nescafé et quelques paquet de café mais c’était pas la foule des grand jour. Quand tu dis chocolat, du pense tablette ? La encore, on trouve plus de chocolat « fantasiste » type kitkat etc et pour le nutela, c’est hors de prix et en tout petit pot. Je jetterai un oeil plus attentionné la prochaine fois que je vais faire mes courses.

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