Futaba no sato – Mitakidera

Classé dans : Hiroshima | 4

Aujourd’hui c’est dimanche. Si si, je  vous assure c’est dimanche. Et si vous lisez cet article un autre jour que dimanche, c’est que vous êtes tombés dans une faille spatio-temporelle et qu’on peut plus rien faire pour vous. Désolé, vous êtes foutu et du coup, vous ne nous intéressez plus, moi et mes stats (ouais, « les stats » c’est mon nouveau compagnon, parce qu’il à le même nom que le vampire dans la saga littéraire d’Anne Rice).

Mais je m’éloigne déjà de mon idée de base. Dimanche donc, c’est férié. On travaille pas, on fait la grasse matiné, on prend son petit dej au lit et dans le meilleur des cas, on profite d’un après-midi ensoleillé pour parcourir la campagne environnante. Si vous vivez en ville, faites travailler votre imagination, projetez-vous dans un monde idyllique et facétieux, avec des elfes et des nymphes, vous verrez, c’est agréable.

Pour moi, c’est tous les jours dimanche et si je suis pas à la campagne, j’en suis jamais trop loin. Hiroshima, c’est comme Kyoto mais avec la mer en plus. C’est plein de montagnes basses et de forêts autour. N’imaginez pas des nymphes dans celles la parce qu’avec le feu d’artifice de 45, elles seraient susceptible de pas être très jouasse à l’idée de vous croiser, vous et votre sourire niais de touriste.

Ouais, ce sourire que j’ai moi-même quand mes pieds foulent un sentier en terre. Cette semaine, j’en ai foulé de la terre, c’est pourquoi je compile d’un coup deux après-midi de balade champêtre. Mais ne partez pas, vous verrez, c’est bien quand même.

J’ai d’abord fait un tour du coté du « chemin de l’histoire », autrement appelé Futaba no sato. Chemin de l’histoire, ca change un peu de « La paix », le symbole de la ville. On retrouve le concept à toute les sauces : parc de la paix, musée de la paix, sentier de la paix, pagode de la paix, vinaigrette de la paix, eau de toilette de la paix, tampax de la paix, j’en passe et des meilleurs. C’est louable et ça provoque chez le vacancier des pulsions d’apaisement.

Futaba no sato se trouve derrière la gare d’hiroshima. C’est un parcours qui passe par plusieurs temples, dans la rue aussi bien que dans les petites montagnes proches. Autant me promener dans la forêt, j’adhère, autant longer les routes et les chantiers proches, je suis pas fan. Surtout que ce jour la, il faisait chaud. Je me suis donc consacré à la partie sauvage du chemin.

Grace à un bon plan, je trouve facilement le temple qui sert de point de départ au chemin vers la pagode de la paix. Il se trouve au dessus d’un temple avec… un escalier. Qu’est ce qui ressemble le plus à un temple d’après vous ? Bingo, un autre temple.

Donc je me casse vers la montagne et les petits torii qui couvrent de nouveaux escaliers. Il faut baisser la tête mais bien lever les jambes car les marche sont hautes. Une position assez désagréable. Et ça monte, ça monte, ça monte… ça me rappelle un certain mont. Des autels sont placés tout le long de l’ascension, qui se fait dans le calme et dans le silence. C’est simple, je n’ai croisé personne.

De temps à autre, un panorama s’offre à vous, de même que des fondations de constructions détruites depuis longtemps ou des panneaux rouillés. Une fois au sommet, on ne voit rien. Il faut continuer un peu sa route pour arriver à la pagode de la paix et avoir un terrain dégagé. Mais la vue sur la ville vaut les quelques efforts consentis. Toujours cette brume omniprésente qui voile l’horizon mais rajoute un petit quelque chose à l’ambiance.

Et la pagode de la paix alors ? Kezako ? C’est ce truc moche que vous avez peut-être aperçu depuis le quai de la gare d’hiroshima. Oui ce dôme argenté au milieu des arbres. A chaque fois que je l’ai vu, je me suis demandé ce que c’était avant d’oublier d’aller le voir l’année d’après. Ne tournons pas autour du pot, je la trouve définitivement moche. Pourquoi argenté ? On dirait un décors de mauvais film de SF pré-VFX ! Heureusement que le symbole qu’elle représente n’est pas aussi kitch car elle doit apporter le repos aux âmes des défunts de la Bombe-A. Elle contient les cendres de deux bouddhas et des milliers de pierres symbolisant des prières.

Allez on continue le chemin, mais pas trop longtemps parce qu’on retourne vers la ville et que j’ai pas super trouvé le chemin qui retourne dans la prochaine montagne. Ok, il y a des plans sensé vous aider à trouver la route de Futaba no sato. Mais toute personne étant déjà venu au japon sait très bien que ces plans sont des schémas de schémas et que s’y retrouver est loin d’être évident. Surtout quand on est au milieu d’un dédale de rue pavillono-HLM. Mais j’ai encore eu une belle vue depuis le sommet d’une colline.

J’ai bien trouvé la route vers des temples plus « citadins » mais comme je l’imaginais, ils étaient peu intéressants donc je rentre à ma maison.

 

Mitaki-dera

Si nous étions à l’Est de la ville jusqu’à présent, direction cette fois, le parfait opposé avec le Mitaki-dera, à l’Ouest. Si la faignantise me caractérisait, j’aurais pris le tramway jusqu’à la gare d’Hiroshima avant de prendre le train vers Mitaki. Heureusement, c’est la radinerie qui me va le mieux. Dépenser 320 yens (nan mais 2,60 euros quoi) pour aller vers l’Est et revenir vers l’Ouest, sachant que je suis pile au milieu, c’est contre-productif. Donc j’y vais à pied. C’est long quand même et il fait super froid avec ce vent à la con ! La ville de l’eau porte bien son nom et il me faut passer 3 rivières (la même qui se divise en amont en fait) pour arriver sur la bonne rive, la bonne montagne. Le cadre est joli, l’ambiance plus intimiste, dans la même veine qu’Arashiyama. Une petite ville dans la cité.

Le temple Mitaki-dera est certe un temple (honnêtement je sature un peu) mais aussi le point de départ d’un sentier de randonnée. C’est vrai que j’utilise souvent le terme « sentier de randonné » à la légère, pour parler le plus souvent de chemin de promenade. La, c’est vraiment de la randonnée. J’en trouve le début assez vite, paumé dans l’enceinte du temple qui me servira de point d’arrivé.

Direct, on est dans le bain : le chemin est paumé, étroit, boueux par endroit, glissant le plus souvent, mais surtout complètement dans la nature à peine dégagée. Comme d’hab, je suis armé face à ça grâce à mes basket dites « semelles lisses » et à mon jeans. Ca grimpe pas mal mais pas de marches pour le moment. Je vais pas en croiser beaucoup aujourd’hui de toute façon.

Au bout de quelques temps, j’arrive à un croisement. Gauche ou droite. A gauche, ça monte doucement, à droite on est proche de l’escalade boueuse. Je file à droite forcément. Heureusement que la végétation est la pour s’accrocher car ça glisse avec la pluie qu’il y a eu la veille et comme c’est raide, c’est casse gueule.

Mais j’arrive en haut pour découvrir… que dalle. Deux pauvres cailloux et des arbustes. Même pas de vue dégagée. Je me serais pas fait un peu niquer la ?

Je le prends comme ça en tout cas et redescend avec encore plus de prudence que pendant l’ascension. L’autre chemin est plus cool, du moins au début. Il y a bien quelques passage plus ardus mais pas de quoi crier à l’aide. On passe entre les pilonnes électriques et les rochers qui surplombent la vallée, m’offrant au passage la vue parfaitement opposée à celle observée à Futaba no sato. Je suis pile en face.

Mais je suis pas au sommet et certaines partie du chemin me plongent au coeur d’un jeu vidéo d’aventure, un Uncharted ou un Tomb raider. C’est fun et j’espère voir au moins un ours pour lui latter les couilles ! Nan mais c’est bon, j’en ai pas vu…

j’arrive enfin au sommet. Ca fait classe de dire ça… le sommet… à 356m d’altitude. Ah oui, c’est moins classe comme hauteur, c’est sur. Mais je profite de la vue, une nouvelle fois, sous un angle différent. Je vois mieux le port par exemple, avec ses lignes droites artificielles. A force de regarder la carte de la ville, je me la représente clairement dans mon esprit et c’est étrange de la voir en vrai, tel qu’on la voit « vu du dessus ». Si il pleuvotait dans la vallée, il neigeote (du verbe neigeoter bien entendu) au sommet. Donc oui, il ne fait pas chaud.

J’ai un choix à faire maintenant. Il est 16h pratiquement et à 18h, il fera nuit. Même un peu avant vu le temps couvert, voir carrément avant si l’on est dans une forêt ! Soit je fais demi tour pour rependre un chemin que je sais redescendre vers la vallée, soit je continue par le chemin qui longe la crête de la montagne. La curiosité l’emporte et je file sur la crête. Je ne sais pas ou je vais, si c’est loin, si c’est long, si je vais redescendre sur le bon versant mais je m’inquiète pas trop. Il y a peu de chance pour qu’un seul chemin se dessine et si je traine pas, la nuit ne me surprendra pas. Ca va, je suis pas en haute montagne non plus.

Cette partie de la forêt porte les stigmates de tempêtes passées, arbres couchés et bambous cassés bordent le chemin. C’est d’ailleur sympa de voir des parcelles de bambou au milieu des arbres plus classiques. J’avance, j’avance, j’avance, j’avance, je descend un peu et j’avance, j’avance, j’avance…

Je croise un vieux ! Le seul être humain que je verrai dans cette montagne ! Il en chie grave le pauvre et je pense qu’à l’heure qu’il est, il est toujours dans la montagne. RIP.
Mais moi, j’ai pas le temps pour taper la causette alors j’avance, j’avance, j’avance… j’avance beaucoup en fait. Je suis soulagé quand je trouve un chemin qui descend du bon coté de la montagne et me précipite dedans. Toujours avec ces bambous en bordure de chemin. Il y a des parcelles gigantesque de bambous et je suis super déçu que le chemin ne les traverse pas ! Enfin, une vrai forêt de bambou et on ne fait que la longer.

J’arrive à un coin en chantier, fermé par une petite branche en bois d’arbre. Personne à gauche, personne à droite, je vais voir. Un petit parc sera aménagé ici, avec une rivière, des bancs, etc. Pour le moment, la rivière est uniquement sur le papier.

Je continue ma descente et, ô joie, je traverse une parcelle de bambou. J’aime ce décors ! Pas besoin d’en dire plus.

Mais l’heure tourne alors j’avance. Je suis en fait super proche de l’arrivée, qui se trouve être le temple Mitaki-dera, mon point de départ. J’arrive par la fin de la visite, pour les visiteurs lambda mais ce n’est pas moins bien. Cette partie du temple est très belle avec ses statues, son temple sur pilotis, sa cascade, etc. Et surtout, il n’y a personne ! C’est très agréable !

Après 4h de marche pas toujours simple, j’ai hate de rentrer mais pour ça, j’ai encore une heure à pied… Au moins, j’ai visité d’autres parties de la ville.

Allez, maintenant, éteignez moi votre ordinateur/smartphone et allez en faire autant !

4 Réponses

  1. Ahahah il s’est même pas fait attaqué par un ours zombie.
    J’ai fais ma promenade hier moi :/
    Lac gelé, chemin de randonnée enneigé, renard zombie, biche zombie, cheval zombie.
    Et au moins j’ai pas vue de temple.
    Carrément mieux qu’Hiroshima ! Ça sert à rien le Japon

  2. Les décors me font souvent penser à ce qu’on eux voir dans les Ghibli (chemins rocailleux, et très boisé).

    Par contre la foret de bambou nous emporte par contre dans les film chinois (genre le « Secret des poignards volants »).

    La place sur la fin avec les petites statues donne vraiment envie d’aller voir.

    • « Par contre la foret de bambou nous emporte par contre dans les film chinois (genre le « Secret des poignards volants »). »
      J’ai pensé à la même référence ciné en voyant les photos !

      Pas de petite écolière, par contre un beau pylône électrique finalement c’est bien le japon, le pays des pylônes électriques anarchiques ^^ Dur dur de ne pas pouvoir enterrer les lignes, eux qui aiment l’ordre ça doit les traumatiser non ?

  3. Ca manque de tentacule. Et de p’tite culotte. C’est pas le vrai le Japon ça !

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