Hanami raté, les parcs d’himi

Ce qu’il y a de bien au japon, parmi d’autres choses bien sur, ce sont les saisons bien marquées. La vieille rengaine française « y’a plus d’saison ma bonne dame » n’a pas sa place ici. L’hiver est mordant avec des chutes de neige (selon la région du pays, le nord étant froid et le sud plus doux), un printemps florissant avec le Hanami, littéralement « regarder les fleurs de cerisier », un été chaud et humide et enfin un automne doux et coloré avec le Koyo, le rougeoiement des feuilles de momiji. Si on va un peu plus loin, il y a même une saison des pluies (juin-debut juillet) et une saison des typhons en septembre.

Si j’ai eu l’occasion d’admirer le koyo cet automne, je dois bien avouer que j’ai raté la tempête de neige de tokyo et que kyoto n’a pas eu d’équivalent. Dommage pour moi et je le regrette encore un peu. Aucune chance pour que je rate les chaleurs de cet été et la saison des pluies sera sans doute sympa là où je serai.

Il me restait donc une saison que je ne voulais suuuuuurtout pas raté ! Le printemps et la floraison des cerisiers ! Je n’ai jamais pu y assister jusqu’à maintenant car je n’avais pas la liberté de prendre plus d’une semaine de congés en avril lorsque je travaillais (sic). Pourtant, c’est un incontournable de la vie au japon. La fleur de cerisier (sakura) est un vrai symbole, une association logique quand on parle de japon. Ici, c’est une vrai fête ! Les gens se réunissent dans les parcs pour pic-niquer sous les arbres, en famille ou entre collègues (le stagiaire ou le petit nouveau est généralement envoyé pour réverser une bonne place sous les arbres et y campe le temps qu’il faut !), on boit, on mange, on fait beaucoup de photos et on se détend en profitant de ce spectacle éphémère.

Car c’est bien un spectacle de courte durée, deux semaines entre le début de la floraison et sa fin. Cette évanescence est sans doute une raison de l’engouement suscité. Ce qui est rare est précieux, ce qui est éphémère est beau.

Pour ne pas rater la pleine floraison des cerisiers, ce moment ou la majorité des arbres ont leur fleurs d’écloses, il existe une météo de la floraison diffusé à la télé ainsi que diverses cartes sur internet, afin de suivre l’avancé de la floraison. Par exemple, c’est en janvier à okinawa et en mai à Hokkaido.

Le Hanami est quelque chose d’important dans mon voyage. Un évènement unique qu’il ne faut pas rater. Pourtant, je suis bien parti pour réussir à totalement foirer ce rendez-vous. Explication.

Le hanami est variable et ne se déroule pas toujours aux même dates. Selon la rudesse de l’hiver et l’avancé du printemps, les dates changent mais il est reconnu que c’est le plus souvent début avril que cela se passe. J’ai réservé mes logements en me disant qu’un retour le 1er avril à tokyo coïnciderait avec le début ou le milieu du hanami, me laissant au pire une semaine de vagabondage dans les parcs de la ville. Si le hanami était plus tôt, j’arriverai pour la pleine floraison ou pas loin. Si il était plus tard, j’en profiterai encore plus.

Le soucis, c’est que cette année, il est beaucoup plus tôt, à tel point que la pleine floraison était le week-end dernier (samedi 23 et dimanche 24) à Tokyo. Est-ce que je suis à Tokyo ? Non bien évidemment. Ca, c’est le premier foirage. Tokyo est une ville importante car il y a beaucoup de parcs et de très jolis endroits pour profiter des sakuras. On peut varier les décors en gardant la beauté de tout ces arbres en fleur.

Dommage mais bon, cette floraison n’étant pas au même moment partout, je vais peut-être en profiter à Himi ou dans une ville importante autour ? Un tour sur la carte et les prévisions m’informent qu’à himi, la floraison débutera le 1er avril… Mais ouiiiiiii , merciiiii de tout me faire rater ! Et si je partais quand ça commence ? C’est pas une bonne idée ? Pour aller à tokyo ou ça sera presque fini en plus ! J’aurais voulu le faire exprès, j’aurais eu des scrupules !

Quand j’ai « appris » ça, j’ai fait un tour dans des parcs de la ville, le premier étant sur la colline qui domine la côte. Un temple est à son pied, perdu et solitaire alors que le parc au sommet commence déjà à avoir de la visite. Pas étonnant quand on voit qu’il est prêt pour le hanami, des lanternes accrochées sur presque tous les arbres. Par contre, les fleurs ne sont encore que des bourgeons. Vu le vent froid qui souffle à cette hauteur, pas étonnant qu’ils ne sortent pas leur pétales. J’ai pourtant vu, un peu plus dans les terres, des arbres presque entièrement en fleur. Tout espoir n’est pas encore perdu.

Le lendemain je vais donc dans un autre parc, le long d’une rivière, un peu reculé par rapport au rivage. Assez bizarre de voir un parc au milieu de la campagne avec un pont à l’architecture aussi spéciale. On aime, on aime pas, en tout cas, on se demande d’où il sort. Déception sur déception. Le parc n’est pas génial voir carrément triste et en plus, il n’y a pas une fleur de cerisier en vue. La rivière ici ressemble à de la boue, les mares aménagées ressemblent à des mares de boue et toute la nature présente est encore engourdie par l’hiver. Je préfère encore rentrer chez moi au chaud en passant par les rizières. Même si elles sont jaunâtres, au moins, elle ne sont pas en avance, elles.

Alors maintenant, qu’est ce que je vais faire ? Pleurer de nouveau sous la douche sur mon sort ? Non bien évidemment. Je vais parier sur la chance pour changer, dans un premier temps. J’avais prévu d’aller la semaine dernière faire des ballades dans les villes touristiques majeur de la région, Kanazawa en tête. J’aurais été bête d’y aller la semaine dernière alors que plus j’attendrai, plus j’aurai de chance d’avoir des fleur éclosent dans ces villes. Plus je serai proche de début avril, plus il y aura de fleur. Je vais donc être patient et faire d’autres choses en attendant.

Si par malheur, je n’avais pas de chance (ce qui serait étonnant quand même  -_- ), j’irai mi-avril faire un tour à Sendai !

Ce nom vous dit quelque chose mais vous ne remettez par bien. Laissez-moi vous rafraichir la mémoire. 11 mars 2011, une vague ravage les côtes et ses villes. Dans le lot, il y a Sendai, une grande ville de la préfecture de Miyagi. Depuis, la ville s’est réparée et la vie suis son cours. Comme elle est plus au nord de Tokyo, le Hanami se déroulera à partir du 8 avril jusqu’au 18. Ca tombe bien, je connais pas Sendai.

Si je ne devais retenir qu’une chose à tout ça, c’est que je me suis mal organisé ! c’est qu’à chaque situation un peu mal partie, on peut trouver des solutions qu’on n’avait pas envisagé au début. Je n’avais clairement pas prévu d’aller à Sendai mais après tout, pourquoi je n’irais pas ? Nous verrons bien comment ces deux prochaines semaines vont se dérouler.