Ne vous laissez pas envoûter par ce nom aux relents de spiritueux, de cocktail synonyme d’une douce descente dans la débauche et l’exaltation des sens, proche de la luxure et du tantrisme émotionnel, un nom qui collerait à tout stupéfiant hallucinogène capable de vous faire voyager dans des étoiles chimériques et mortelles, astres volubiles et volatiles inaccessibles aux non initiés, aux non drogués. Non, ne vous laissez pas duper par le clinquant mélange de jetset et de star system, deux mondes de paillettes et de poudre aux yeux, de la poudre blanche cela va de soi. Ne vous emportez pas car derrière ce nom se cache le nom d’une compagnie aérienne low cost, celle-là même qui m’a permis de venir à Okinawa à moindre coût.
Quand on prépare un voyage au Japon, le premier réflexe si l’on doit bouger dans le pays, est de prendre un JR pass. Vous pourrez ainsi prendre tous les trains des lignes JR, du métro au bus en passant par les ferrys et les trains à grande vitesse, les fameux Shinkansen. C’est réellement idéal dans la plupart des cas mais dans d’autres, c’est une épine dans le pied.
Le Shinkansen est rapide, c’est sûr, mais si vous devez faire, au hasard, Tokyo – Fukuoka, vous allez perdre une grosse demi-journée juste pour le voyage (5 heures). Ou pire si comme moi vous allez jusqu’à Okinawa, vous voudrez prendre le ferry et ne pas payer. Ça sera long, très long. Moi, je ne suis pas éligible au JR pass car je suis « résident » au Japon donc, je n’ai pas de problème de conscience. Au pire, j’ai le choix entre le Shinkansen hors de prix ou les trains moins chers mais super longs et avec plein de changements.
Puis j’ai découvert la magie de l’avion et ces pépites que sont les compagnies low cost. En France, on les connait bien car elles se sont développées il y a maintenant de nombreuses années et proposent maintenant pas mal de destinations (en France ou à l’étranger). La concurrence y est sévère et on se retrouve avec une alternative sérieuse au TGV et à la SNCF plus généralement. Mais je ne pensais pas que le Japon aurait aussi ce type de compagnie. Remarque, elles sont assez récentes pour la plupart (2 ans) sauf une, Skymark, qui s’est lancée en 1998. Les deux autres compagnies sont Peach (filiale de ANA) et celle qui tient la tête de cet article, Jetstar (filiale de Japan Airline). Je n’ai jamais pris de compagnie low cost en France donc je ne jouerai pas au jeu des comparaisons France/Japon. Je vais plutôt comparer avec ce que je connais, c’est à dire les compagnies traditionnelles que sont Air France, Jal, Korean Air etc.
Parmi ces trois compagnies, je n’ai pas choisi Jetstar par hasard. Le prix a été décisif forcément mais il n’y a pas que ça. Les trois sites internet sont super clairs et il est facile de réserver. Pas de quoi faire pencher la balance. Par contre, sur Jetstar, on peut choisir le poids de son bagage directement quand on prend son billet. Si c’est possible sur les autres compagnies, soit je l’ai raté, soit c’est assez loin dans la commande. Le poids de base étant de 20 kilos, libre à vous d’en rajouter par tranche de 5 kilos pour un prix avoisinant les 1500 yens (de mémoire). C’est très abordable et de toute façon moins cher que de payer un excédant de bagage une fois au comptoir.
Une fois votre billet commandé, vous recevrez quelques jours avant le départ un mail récapitulatif des horaires de check-in, d’embarquement, etc. Vous pouvez soit imprimer vous-même votre carte d’embarquement, soit attendre de le faire à l’aéroport sur des bornes automatiques ou auprès du personnel de la compagnie. J’ai pas d’imprimante bien entendu alors je l’ai fait sur les bornes proches du comptoir du check-in.
C’est super simple d’utilisation. Vous entrez votre numéro de réservation, le nombre de bagage à enregistrer et votre carte d’embarquement s’imprime. Vous n’avez plus qu’à donner votre bagage pour qu’il soit pesé et passé aux rayons X. J’avais pris un billet pour 25 kg de bagage et après avoir pesé chez moi, j’avais bien 2 kg de marge. Sur leur balance, j’étais à 25,6 kg. Euuuuuh, elle fume quoi votre balance ? C’est passé quand même mais prudence… Low cost oblige, il y a des économies réalisées un peu partout. Par exemple, le tapis à rayon X n’est pas juste derrière le comptoir, tout automatisé. Vous devrez vous-même amener votre valise aux agents de contrôle 10 mètres derrière. Je pensais n’avoir rien de suspect dans ma valise mais les agents ne partagent pas cette idée et je le comprends quand on me demande si je peux ouvrir ma valise. Et merde, qu’est ce qu’il y a encore ?
Un briquet. J’ai un briquet dans ma valise et c’est pas autorisé. Dans ma valise qui va en soute, je peux pas avoir de briquet ? Cette blague n’est pas drôle. Et bien gardez-le ce briquet, je fume pas de toute façon, c’est mon briquet de secours en cas de gazinière fatiguée. A priori, c’est tout ce qui les dérangeait. Je peux donc tranquillement aller attendre dans la salle d’embarquement, après le classique mais non moins contraignant passage au détecteur de métal et rayon X pour mon bagage en cabine. Je vous rappelle pas qu’au Japon, cette procédure est un vrai bonheur. Le personnel est gentil, souriant, poli et parle bien anglais. On est loin des gueules de six pieds de long de leurs homologues français. Je veux pas tirer sur l’ambulance et toujours taper sur la France mais ne venez pas me dire que les contrôles douaniers aux aéroports français sont une partie de plaisir.
Toujours dans l’optique de baisser les coûts de fonctionnement, l’avion que je vais prendre n’est pas relié par une passerelle au hall d’embarquement. J’imagine que c’est moins cher de le garer au milieu de l’aéroport et de faire venir des bus pour servir de navette car c’est exactement ce qu’on a. Une seule personne valide les billets avant de nous laisser monter dans les bus, tout se déroule dans le calme et assez vite. C’est beau quand tout se déroule comme prévu !
Vol intérieur oblige, on a pas un gros zinc. C’est même à se demander si tout le monde rentrera dedans ! Deux hôtesses s’occuperont de nous pendant le trajet. Pas besoin de plus pour un vol de deux heures seulement. Pas de repas, boissons payantes, rien de surprenant. L’avion est neuf. Du moins, il parait neuf. Les sièges ne sont pas inconfortables, j’ai de la place pour les jambes mais pas d’écran. On a dit low cost hein !
Si les trains sont réputés toujours à l’heure, j’ai le plaisir de vous dire que les avions aussi, au décollage comme à l’atterrissage et à la minute près ! Départ à 14h55, arrivé à 17h55 ! Et à 18h15, j’étais avec ma valise à la sortie de l’aéroport. C’est super rapide ! J’ai même pas attendu 5 minutes pour récupérer ma valise.
Honnêtement, je ne vois aucune raison de ne pas prendre l’avion pour les longs voyages comme le mien. Pour 16 000 yens (126 euros), j’ai un aller-retour à Okinawa avec un supplément bagage. Le service est impeccable et n’a rien à envier aux compagnies classiques. J’imagine que Peach Airline et Skymark ont le même niveau de qualité. Je vous invite d’ailleurs à lire l’article de Shifty sur la compagnie skymark afin d’avoir toutes les cartes en main si vous devez un jour choisir une compagnie low cost au Japon.
2 Réponses
Shifty
Très bon article 😉
Je ne connaissais pas JetStar.. à priori, leur service est au moins aussi bon que celui de Skymark.
La seule différence que je vois concerne le poids des bagages: c’est Skymark, c’est limité à 15kg avec une franchise de riend du tout (500 yens) pour 10kg supplémentaires.. donc ça va ^^
Et oui, comme tu le dis, l’avion est LA solution pour les longues distances, et vu la qualité de service (comparé à EasyJet par exemple..), ça serait dommage de s’en priver !
albatruc
C’est la qualité japonaise avec le prix lowcost. Le meilleur des deux mondes !