Kanazawa

Quand on voyage dans un pays et qu’on prend le temps de se renseigner un peu dessus, il y a des villes dont les noms vous reviennent forcément aux oreilles. En parlant du japon, je ne fais pas référence aux classiques tokyo, kyoto, etc, etc. Non, je pensais plus aux petits bleds que les touristes vont voir pour le coté « traditionnel » du japon. Les villes que l’on visite en faisant un arrêt entre deux étapes majeures de son voyage. Le genre de ville que j’ai pas fait les années précédentes parce que j’avais autre chose à foutre que de perdre une journée à voir des jardins, des châteaux et des musées !

Aujourd’hui, j’ai trop de temps donc ce sont pour moi aussi des étapes presque incontournables, si tant est que le voyage pour y aller soit un peu abordable. Dans ces villes qui reviennent souvent, il y a kanazawa. Avant le mois dernier, j’aurais été incapable de vous la situer sur une carte et encore moins de vous dire ce qu’il y a d’intéressant à y voir.

Le destin a fait en sorte que mon coin paumé se trouve assez proche géographiquement parlant de kanazawa. En termes concret, ça veut dire que je vais mettre deux heures avec 45 minutes d’attente à Takaoka. C’est pas grave, je suis parti tôt et j’arrive un peu après 11h sur place.

J’avais évoqué en janvier le design moderne et pour certains repoussant, de la gare de kyoto et que personnellement je l’aimais bien. Mais ça, c’était avant de découvrir le hall de la gare de Kanazawa.

Lumineux, design, classe, moderne mais sans renier son héritage avec cette porte en bois que je qualifierai en toute simplicité, de toute beauté ! De loin, on croirait voir un vaisseau, une vague soutenu par cette porte. Tout s’intègre parfaitement. C’est vraiment du beau travail d’architecture et la gare de Kyoto me parait moins belle d’un coup.

Mais trêve de lambinage, je suis pas la pour faire le guide Michelin de l’architecture moderne. Place aux visites. J’ai vu beaucoup de choses mais à chaque fois les photos seront plus parlantes que les mots donc, je vais pas m’attarder sur tout.

Déjà, si certains site de touristiques vous conseillent de prendre un bus pour aller aux différents lieux célèbres, ne les écoutez pas. En 15 minutes à pied, vous êtes au château et à partir de la, tous les autres coins intéressant sont collés. C’est sans doute plus rapide que d’attendre le bus.

Si je suis venu si tard à Kanazawa (je quitte himi demain), c’était avoir l’espoir secret de pouvoir assister aux prémices de la floraison des sakuras, les cerisiers japonais. Plus j’attendais et plus j’avais de chance de voir les arbres en fleur. Et j’ai bien fait d’attendre ! Car certains arbres, les plus précoces sont déjà bien fournis. Malheureusement, ils ne sont pas majoritaire et la plupart sont à peine en début de floraison. Les espèces ne doivent pas être les mêmes ce qui donne des zones fleuries côtoyant des zones mixtes ou des zones sans fleurs. Au château, c’est quand même timide.

Le château d’ailleurs est moyennement intéressant. C’est pas nul mais pas inoubliable non plus. Le truc, c’est qu’il est en cours de reconstruction. Petit à petit, il reprend sa forme d’origine mais c’est très long. Actuellement un morceau est  en train de s’agrandir avec l’ajout d’une porte et d’une nouvelle zone. Tout est très bien expliqué à l’aide de schémas d’époque et d’image de reconstitution. Le parc autour ne vaut pas la peine d’y perdre son temps, surtout quand votre prochaine visite sera sans doute le parc kenrokuen, l’un des trois plus beau jardin du japon voir LE plus beau selon certains.

L’entrée coute 300 yens et le simple fait de dire Konichiwa m’a transformé, aux yeux de la caissière, en étranger bilingue. Elle m’a donc enchainé en japonais façon violence verbale. Elle voulait juste savoir d’où je venais pour me donner la brochure dans ma langue natale. Donc une brochure en français existe.

Autant le dire tout de suite, ouais, le jardin est super beau. Et il sera juste magnifique dans 7-10 jours, quand tout sera en fleur. Je me suis rarement dit : « wouaw, c’est arbre est super beau ! ». Ca va quoi, un arbre c’est un arbre. C’est beau quand il prend feu dans la cheminée. Et bien non, ça peut aussi être beau en terre et je me suis fait cette remarque plusieurs fois.

Certains endroits du jardin sont des zones à part entière, bien distinctes des décors proches. Et pour la plupart de ces endroits, j’étais content de voir des sakuras mais en même temps, je regrettais qu’ils ne soient pas en pleine fleur. Un endroit comme celui ci-dessous sera juste à tomber quand tout sera fleuri !

Et je parle même pas de la zone entière consacrée aux cerisiers, qui est aujourd’hui mi-figue, mi-raisin. Entre les arbres totalement en fleur et les arbres totalement à poil.

Kenrokuen n’est pas immense non plus, mais il y a de quoi se balader et faire le tour plusieurs fois pour peut-être voir sous un autre angle un cadre que l’on a déjà vu. C’était bien !

Rien à voir avec la nature cette fois, je suis aller au « musée du 21ème siècle ». Un musée d’art moderne avec une grande partie gratuite et une partie payante, qui vous donne aussi accès aux expo temporaires. Là, mon karma foireux m’a rattrapé. Une œuvre de l’exposition permanante m’intéressait particulièrement. Une œuvre de Leandro Erlich qui représente une piscine.

Rien de spécial à première vu, une piscine classique. Sauf qu’il n’y a que 10 cm d’eau et le dessous est vide ! On peut aller dedans et réellement se croire avec de l’eau au dessus de la tête ! Du dessus, on voit les gens en dessous comme si ils vivaient dans l’eau et d’en dessous, on à l’impression d’être dans l’eau sans être mouillé. Génial !!!

Ouais génial, sauf que la partie d’en dessous est fermée pour cause de préparation d’une nouvelle expo. C’est sur que sans cette partie, c’est juste un piscine. Dégouté quoi. Le reste du musée est sympa mais assez inégal. Ca dépend de votre sensibilité à certaines formes d’art. Le « Green bridge » est sans intérêt (c’est un mur végétal quoi), la « people’s gallery » est un couloir peint avec des sièges à bascule (bof), « the man who measures the cloud » est original, « l’origine du monde » était comme la piscine, fermé.

Par contre, j’ai adoré le « blue planet sky ». Une salle carré avec un banc aménagé tout autour dans le mur, légèrement incliné vers l’arrière pour vous mettre dans la bonne position. Celle qui vous fera lever le nez vers le ciel. L’artiste James Turrel a tout simplement mis un cadre au ciel ! Dans le plafond, un carré est ouvert et permet d’admiré le ciel. On croirait vraiment que le ciel est mis dans un cadre photo. C’est finalement « tout bête » mais j’ai trouvé ça génial. Et puis l’endroit est reposant, fermé sur l’extérieur et calme.

L’exposition temporaire était une expo photo/peinture/calligraphie. J’ai aimé que la partie photo à vrai dire. Le reste m’en touche une sans faire bouger l’autre. Je parle de mes testicules bien sur.

Il ne me restait que deux tout petits quartiers à voir avant de rentrer : le quartier des samouraï et le quartier des geishas. Vous pouvez enchainer les deux car seule la rivière les sépare. Le quartier des samouraïs (Nagamachi district) est vraiment tout petit tandis que le quartier des geishas (Higashi chaya district) est plus vaste mais aussi beaucoup plus fréquenté par les touristes. Rien de spécial à dire sauf que c’est très joli, avec des boutiques très jolies et très cher.

Je comprends maintenant pourquoi ce nom, kanazawa, revient souvent quand on parle de tourisme au japon. Parce que c’est une ville typique de ce qu’on recherche en venant au japon, peut-être dans le cliché du japon historique mais jamais dans l’artificiel comme ça peut l’être dans d’autres coins.

Je regrette pas d’avoir attendu le dernier moment pour venir, je regrette juste la météo encore trop fraiche pour avoir des fleurs. Mais comme prévu, je vais aller à Sendai du 12 au 16 avril pour vivre le Hanami et ne pas rater mon printemps ! En attendant, demain retour à tokyo dans le même appartement qu’en octobre/décembre. Et j’ai pleins de choses de prévu déjà.