4H30 du matin. Le réveil ne sonne même pas vu que je le coupe avant. C’est pas comme si je m’étais réveillé toutes les heures pour vérifier l’heure. Le temps pour moi de fermer la valise, de revérifier que l’eau est bien coupée et de mentalement checker ce qu’il me faut absolument, que seb, mon précieux ami et chauffeur du jour arrive pour m’emmener à l’aéroport. 5h sonne à peine.
5h40, le terminal 2A est en vu. Ca tombe bien parce que c’est finalement au terminal 2C que je dois m’enregistrer. L’attente est longue avant que British airways se décide à ouvrir tous ses guichets. Bonne nouvelle, mon changement d’avion à Londres-heathrow se fera dans le même terminal. Pas besoin non plus de reprendre ma valise, elle arrivera directement à tokyo. Heureusement vu que j’ai une heure pour changer d’avion.
7h50, l’avion décolle enfin. Bordel, 20 minutes de retard, c’est 20 minutes en moins pour changer d’appareil à Londres. L’avion n’est pas très grand, le vol pas très long et le petit déjeuner anglais pas très bon. Bref, pas mécontent d’arriver. Je descends de l’avion à 8h, heure locale, je suis laaaaaarge pour un décollage à 8h50. Ok, l’avion ne prend plus personne après 8h35 mais quand même, je suis dans le même terminal, ça va être rapide. J’ai déjà mon billet en plus. Pauvre petit être naïf que je suis, petite chose qui découvre le monde. C’était sans compter sur le contrôle de sécurité. La sécurité en France est bien laxiste à coté d’eux. C’est limite si je dois pas enlever mes chaussures. Mon sac à dos contient à peu prêt tout le high-tech que j’emmène donc je le sors pour les rayons X. Et merde. Mon sac et ce qu’il reste dedans leur parait suspect. Il est un peu 8h20. Une jeune femme prend mon sac, vient me voir et me dit « jcerhrehv lekvjirevj ceaurhv ? ». Mais c’est quoi cet accent ! je pige que dalle ! Mais bon, vu que c’est elle la sécurité, je lui répond juste : « oh yes », genre j’ai tout compris. Et la, elle vide tout mon sac, chaque élément étant frotté avec une pince munie d’un chiffon au bout. C’est long et je crois que ça va l’être encore plus quand elle tombera sur mon porte-monnaie comprenant la ferraille que j’accumule depuis mon premier voyage en 2007. J’ai cru qu’elle allait le vérifier pièce par pièce mais heureusement non. Mon sac vide repasse au rayon X. Ca a l’air bon cette fois. Elle remet tout dans mon sac elle-même et me laisse partir. Il me reste 5 minutes pour embarquer. Faciiiiiile. Je vois déjà les pancartes qui indiquent la porte 55C… ainsi que la navette qui y mène. Et qui passe toute les 10 minutes. A ce moment la, j’y crois encore. C’est bon, le métro automatique va arriver d’une minute à l’autre et j’arriverai juste. Tout comme les 5-6 personnes qui sont avec moi. « Passenger for tokyo, gate 55C, last call before closing door ». La navette arrive ! Et n’ouvre pas ses portes parce qu’elle va dans l’autre sens.
Grand moment de solitude partagé. Résignation. De toute façon, je suis pas pressé. Ce vol ou un autre après tout… La navette arrive, il y a un peu plus de monde maintenant. A sa descente, j’en vois certain courir. Ok, vous voulez la jouer comme ça ? On va courir. Je talonne un quadragénaire, lui montre toute la fougue de ma jeunesse, l’impétuosité de ma détermination ! Je sais pas qu’elle heure il est. Je m’en fou. Je cours. Putain, elle est loin en fait cette porte. AH AH Ah !!! une hôtesse de l’air tout sourire nous accueille. Contraste improbable des passagers le souffle coupé, sur les nerfs, les yeux plein d’interrogations face à une hôtesse de l’air le sourire aux lèvres, qui doit se dire « nan mais c’est bon, le coup de pression au micro c’était juste pour le fun, on a le temps en faite ». Salope !!!!
Dans l’avion, je suis coté couloir. A ma gauche un siège vide et contre le hublot, une jeune femme dort. Salope toi aussi !! Je sais déjà que j’arriverai pas à dormir moi ! Par chance, le siège vide le restera après le décollage. Ca me fera un peu plus de place pour les jambes. A peine parti, on nous propose un magnifique « english breakfast ». Nan mais j’en veux pas. L’hôtesse est gênée et m’explique que rien ne sera servi avant 9h maintenant. Je m’en fou, je viens d’en prendre un y’a une heure. C’était dégueulasse, je vais pas en reprendre un maintenant.
C’était long. Malgré les films sur mon ipad, ceux sur la micro télé de l’avion, malgré mon livre et malgré mes vaines tentatives pour dormir. Les lumières ont été éteintes rapidement et presque tout le vol se passe dans la pénombre. Le personnel de vol nous apporte régulièrement de quoi nous désaltérer. Avant d’atterrir, un vrai repas nous est servi. C’est pas comme si il était 3h du mat heure locale. Inverser le petit déjeuner et ce diner, ça n’aurait pas été mieux ?
4h40. Bon, ça y est, je suis au japon. J’ai bien rempli dans l’avion les papiers à remettre à l’immigration et à la douane. C’est à l’immigration que je montre pour la première fois mon visa. Je vois l’agent remplir des papier, vérifier que je ressemble bien à ma photo. Comme d’habitude, ils reprennent mes empruntes digitales et ma photo. Il me remet ensuite ma carte de séjour ainsi qu’un papier en anglais avec différentes consignes. La personne qui passe à coté de moi à l’immigration a aussi un visa vacance-travail mais lui ne compte rester que 3 mois sur les 6 autorisés. Amateur.
Je récupère ma valise sans attendre et me dirige vers la douane. Habituellement, on me pose pleins de questions et on fouille ma valise. Cette fois, c’était un peu différent. Je m’approche du douanier, lui donne mon passeport. Il me demande si ce sont mes seuls bagages tout en fouillant mon passeport, à la recherche du stickers que l’immigration met habituellement. Il tombe sur mon visa et me dit :
« vous vivez au japon ? ». Et moi de lui répondre : « A partir de maintenant, oui ».
« Bonne journée monsieur », en me rendant mon passeport. C’est la classe ^^
6 Réponses
Xellos
C’est pas 12 mois le contrat travail-vacance ?
« à partir de maintenant, oui », j’imagine le douanier : « et ben, on est pas dans la merde » :p
neomiiii
« face à une hôtesse de l’air le sourire aux lèvres » elle pouvait pas se retenir quand elle savait que vous alliez rater votre avion \o/
albatruc
xellos : si c’est douze mois mais je vais être raisonnable et rentrer le 15 sept… normalement.
neomiiii : ca aurait pu expliquer en effet mais même pas. Elle était contente de sa blague !
Skaree
http://www.avventurosamente.it/vb/attachments/110-pioneristica-e-bushcraft/1077d1199376284-nuovi-nodi-nelson_ah_203.jpg
tu en as des choses a relire!
albatruc
Heureusement que j’ai une nouvelle correctrice pour éviter que vous saigniez des yeux (dans les futurs best-of « articles »).
JH
ah ouais j’ai aussi eu droit au même traitement en arrivant à la douane à Londres sur l’Eurostar. Pince et gant etc… par contre c’est moi qui a dû tout ranger >:O