Suite de mon tour d’horizon des habitants de l’Asie avec un grand A. Des habitants aussi différents que peuvent l’être les européens mais qui, dans l’esprit de pas mal de monde, sont tous semblables. Il était temps de remettre les choses à plat et cette série d’articles est là pour ça.
Comme toujours, mon avis n’engage que moi mais ne tombe pas du ciel non plus. Il s’appuie sur ce que j’ai vu, vécu et ressenti et sera influencé par mon expérience, mon passif, un peu mes préjugés et beaucoup par mes observations. C’est très personnel, absolument pas une généralité et il se peut que vous ne soyez pas d’accord sur certaines choses. Une même situation vécu par deux personnes différentes pourra donner deux avis totalement opposés et pourtant tous les deux vrais. Je me répète mais tout le monde n’a pas lu tout ce que j’ai écrit avant. C’est parti.
Les taipeyotes : J’ai toujours rangé Taiwan dans la partie Chine de l’Asie. Pourquoi ? Parce que je suis inculte principalement. Il n’est jamais trop tard pour apprendre. Partant de cette ignorance et venant de Shanghai, j’avais peur de ce que je pourrai trouver sur cette île. On sait que les peuples insulaires sont… différents des continentaux. Plus indépendant et souvent plus fières, ils sont en tout cas très attachés à leur terre. Ces traits forts mêlés aux traits encore plus forts des chinois de Shanghai, je vous laisse imaginer ce que ça pourrait donner.
Mon premier contact avec une taipeyote fut le passage à la douane. Pas top niveau mise en confiance et mon capital sympathie, qui était neutre/chinois, commençait déjà à virer clairement vers le côté chinois de ma neutralité. Pour l’anecdote, je vous laisse regarder par la.
On va dire pour la défense de cette pauvre petite que tous les occidentaux se ressemblent, que sur mon passeport, j’ai les cheveux long et que j’avais plus de poils au menton. J’étais jeune et beau, maintenant, je suis juste moins jeune.
Second contact avec un taipeiyote : le chauffeur de taxi qui nous emmène de l’aéroport à notre appartement. Pas bavard mais efficace. La route ne nous en apprend pas beaucoup sur la population locale donc la surprise reste entière.
C’est à notre première sortie que l’inéluctable vérité s’est imposée à nous. Les Taipeiyotes sont à des années lumières des Shanghriotes. Ecoutez moi ce silence dans les rues ! Pas de voix fortes, pas d’avertisseurs sonores, aucune anarchie visible. On est bien dans un autre pays, si proche soit-on du continent.
Si on devait rapprocher les Taipeiyotes d’un autre peuple, ça serait les japonais. Avouez que c’est plutôt flatteur. Physiquement déjà, leurs traits sont plus proche des japonais que des chinois. On ne peut pourtant pas nié qu’il y a un métissage mais il en ressort le meilleur des deux nationalités, la plupart du temps. Du coup, j’ai trouvé les Taïwanaises assez belles et les Taïwanais, dans la même lignée. Désolé, je regarde pas les hommes donc je peux pas être plus précis. Les chinoises ne m’avaient vraiment pas attiré alors si mon attention est retenue par les taipeiyotes, ça veut tout dire. Comme partout en Asie, la jupe est à la mode alors que de leur côté, les hommes s’habillent normalement, pas de rigueur japonaise au niveau de leur garde robe.
Au niveau du comportement, je pourrais aussi faire un parallèle entre leur conduite sur la route et leur attitude avec les autres. Ca semble fouillis au premier abord alors que tout est à sa place et s’imbrique parfaitement. Je vous avais dit qu’il y avait énormément de deux roues sur les routes, à tel point qu’il paraissait probable que chaque foyer ait son scooter/vélo. Ca pourrait être l’anarchie sur la route et c’est presque le contraire. Les gens sont responsables, font attention, ne coupent pas la route aux piétons, ne klaxonnent pas et surtout, ils sont respectueux. Ils s’arrêtent en priorité sur les espaces qui leur sont réservés aux feux rouges, ils respectent les panneaux de signalisation bref, on est pas loin d’être au japon. La seule différence reste leur vitesse. Notre chauffeur de taxi n’a pas fait trainer sa course par exemple et les deux roues ne sont pas des tortues non plus. Adieu les scooters électriques de Shanghai.
Et en dehors de la route, c’est pareil. On est pas bousculé quand il y a de la foule, on ne se bat pas pour avancer, personne ne s’arrête en plein milieu du chemin et il en ressort une sensation de fluidité très agréable. Ne pas avoir envie de gifler tout le monde a un effet apaisant. Même quand nous étions dans les ruelles de Jiufen, je n’ai jamais pesté contre les gens. Pourtant, il y avait du monde et peu d’espace.
Dans le métro, les gens font la queue pour monter et attendent que les usagers descendent. Ils ne restent pas devant les portes une fois monté et la circulation dans les rames est facile. Quand il y a foule, des agents de gare régulent la montée dans les rames et quand il disent qu’on ne monte plus (chaque agent fait barrage devant la porte la plus proche des escaliers/escalator) personne ne tente de monter quand même. Français, prends-en de la graine !
Dans les restaurants, tout s’est très bien passé. On a vu que tout était un peu plus cher qu’à Shanghai mais ce n’était pas non plus la ruine, bien loin des prix français. Soit on nous parlait anglais (quartier chic ou personnes jeunes) soit on arrivait à se faire comprendre très facilement. Il n’y a pas eu de quiproquo ni de grands malaises. Au mc do, c’est facile de commander aussi et cette fois, on trie les déchets de son plateau, comme au japon.
Ce qui nous a fait un peu bizarre par contre, c’est de retomber dans l’anonymat total. Nan mais c’est vrai, à Shanghai, la plupart des gens nous dévisageaient, même quand ils ne nous prenaient pas en photos alors qu’à Taipei, les gens se fichent royalement de nous. Il a fallu perdre le réflexe d’être une star et quand quelqu’un venait nous voir avec un appareil photo, c’était pour que nous prenions la photo, pas pour être dessus. Dans un sens, c’est quand même vachement mieux comme ça. Dans un autre sens, jouez les « stars » (restons sérieux tout de même) est plutôt drôle. Au début en tout cas.
On est pas resté très longtemps non plus à Taipei donc dire que tout était très bien avec les Taipeiyotes seraient sans doute abusé. On va plutôt dire que tout nous paraissait très bien. 4 jours, c’est trop peu mais si il y avait eu des soucis de comportement flagrants, ça nous aurait sauté aux yeux. Sans que les gens soient des modèles d’ouverture, je ne les ai pas senti distant les uns avec les autres ou même avec nous.
Si je devais faire un résumé simple, je dirais que les Taipeiyotes sont un excellent mélange entre les Shanghriotes et les japonais, aussi bien physiquement que dans leur manière d’être. Respectueux mais ouvert, un peu comme les coréens mais leur ressemblance physique avec les japonais et le fait qu’ils parlent mandarin me poussent à oser ce mélange sino-japonais.
Ce court séjour à Taïwan était donc un succès à tous les niveaux et il mériterait sans doute un approfondissement dans le reste du pays, un peu plus longtemps aussi.
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