Mairie, 2eme round

Avant de parler de mon passage dans la marie de ma campagne, je vais vous en parler justement de ma campagne. A la base je cherchais un magasin de télé d’occaz (ba quoi, juste pour regarder !), qui se trouve juste trop loin pour y aller à pied, mais pas assez pour ne faire que ça dans la journée.

J’ai donc pris le train pour aller deux stations plus loin, encore plus dans la campagne. Le train, c’est du genre vieux train, avec de vieilles stations ou il faut passer sur les voies pour changer de quai. Ils ont de la gueule ces trains, et ils fonctionnent mieux que les RER en france. je suis tombé d’ailleurs sur la sortie de l’école et un paquet d’enfants, de 8-10 ans, rentrent chez eux en train, tout seuls. Vous qui avez des enfants en france, vous les laisseriez prendre le métro seul à 8-10 ans ?

Je suis pas doué pour m’orienter, meme avec une carte. Et comme un abruti, j’ai pas « marqué » l’emplacement du magasin sur ma carte, juste une zone. Cette zone, c’est une gigantesque cité, le long d »une nationale bordée de divers boutiques. Celle que je cherche n’est pas du coté de cette zone donc je décide de traverser cette cité, parce que les citées, ça me fait pas peur. Des immeubles à perte de vue, bien rangés et bien numérotés. Dans les espaces vides, un chemin piétonnier est aménagé avec quelques espaces verts, trois écoles sont aussi installées. Pour ne pas se perdre, il y a des plans un peu partout et ce n’est pas du luxe. De suite, je remarque que tout est très propre. Les immeubles, les parties communes, les aires de jeu… Chez moi en France, c’est propre, mais il y a quand même un ou deux graffitis, des papiers, canettes qui peuvent trainer. Mais ici, rien de tout ça. Par contre, si on se plaint de la laideur des paraboles sur les balcons, les climatiseurs et autre lave-linges sur le calcon sont pas mal non plus. Le linge qui sèche aussi d’ailleurs !

De l’autre coté de la cité, il n’y ai rien à part une voie ferrée… J’ai jamais trouvé ce que je cherchais mais j’ai trouvé ce que je ne cherchais pas. Une édition collection de la version hd de ico et shadow of the colossus. J’aurais pas fait le trajet pour rien. Apres ca, je decide d’aller à la mairie pour faire ma paperasse obligatoire. Je reviens deux stations de métro en arrière et parcours une petite ville toute paisible ou des mômes encore plus jeunes rentrent de l’école seuls encore une fois.
Pour déménager, je devais déclarer à la mairie de ma ville de départ, que je m’en allais. Comme n’importe quel japonais le ferait. Je suis donc allé dans la mairie de quartier avant de déménager pour faire cette déclaration et avoir en retour mon « moving out notice », papier indispensable pour m’inscrire dans ma nouvelle mairie. Tout s’est très bien passé, je suis retombé sur la personne qui parlait anglais, elle m’a fait mon papier, en traduisant au passage ma nouvelle adresse en kanji et m’a indiqué la procédure à suivre après mon déménagement. Facile. Surtout que le formulaire à remplir pour quitter la mairie est le même que celui que j’avais rempli début octobre, avec juste des informations en plus à indiquer.
Ce papier avec moi, j’arrive dans ma nouvelle mairie. C’est grand mais moins que celle d’arakusa. Par contre, les employés sont aussi prévenants.  Je montre mon « moving out notice » à quelqu’un qui me conduit devant un formulaire à remplir. Mais merde, c’est toujours le même !!!! Trois passages à la mairie et trois fois le même formulaire, faut pas déconner ! Je pensais qu’avec mon « moving out notice », ils auraient déjà toutes les infos, ça sert à quoi si je dois tout ré-indiquer encore une fois ? Ok,  j’ai pas le choix, je le remplis.

Une fois fait, je vais à un guichet ou un pauvre employé, le seul qui doit baragouiner anglais (il galère et il a un putain d’accent donc je galère à le comprendre aussi), me fait remplir des cases que j’ai laissé vide (ouais je connais pas l’année actuelle dans le calendrier de l’empereur). Je pense que c’est bon, il va bien mettre l’adresse sur ma carte de resident maintenant. Mais nan. Il attaque une partie de bras de fer avec moi et ce, avec une unique question : « vous avez une assurance santé ». Je lui sors ma carte d’assurée, celle qui me déleste de quelques centaines d’euros en échange de la tranquillité d’esprit. Il a du mal a comprendre le concept d’assurance privé. II va voir son supérieur, parle et revient pour me dire que je dois souscrire à l’assurance maladie japonaise. Ba nan, j’ai pas envie de raquer encore. Je lui demande combien c’est, financièrement parlant. Mais il galère tellement à parler et à comprendre que ses seules réponses sont « ok ? ». Nan pas ok, mais si j’ai pas le choix !

Il remplit enfin ma carte de résident avec l’adresse en kanji, que je dois vérifier. Comme si je savais lire les kanji. Je lui dis que c’est bon parce que je lui fais confiance moi. Et la, il abandonne complètement la partie. Je m’attendais à devoir faire d’autres papiers pour l’assurance, filer des tunes… Mais nan. Il me dit juste que c’est bon, je peux y aller. Sérieux ? Tu m’emmerdes depuis 10 minutes à savoir comment ça se passe si, par exemple, j’ai mal au ventre et que je vais à l’hôpital, et la, t’abandonne ! Merde, tu m’as fait baliser pour rien en fait ! ‘foiré. A la mairie d’arakusa, on m’avait pas fait chier autant donc j’imagine qu’il a pas capter pour mon assurance. Ou alors, si je dois aller à l’hosto, on me laissera agoniser sur le pas de la porte.

Après ces émotions, j’ai besoin de voir les environs proches de l’appartement. Est ce que je suis à la ville ou à la campagne ? Un peu des deux en fait. La ville a poussé le long de la voie de chemin de fer et de l’autoroute. Mais si on sort un peu de ces deux lignes, si on s’écarte du chemin, on se retrouve tout de suite dans une campagne urbaine, avec ses petits champs, ses marécages, ses sentiers et ses temples perdus (comme j’ai pu en trouver deux).

Des maisons un peu classe poussent un peu partout, nous faisant passer d’un style architectural moderne à un style plus ancien. Tout se mélange.
La promenade fut longue durant cette journée mais m’a fait prendre conscience que je ne vis plus à Tokyo.