Maman, j’ai raté l’avion.

Voyager, c’est faire les aventures. Pas besoin de voyager loin, sortir de chez soi est déjà une aventure pour certains. On ne juge pas la richesse d’un voyage à la distance parcouru mais aux difficultés que l’ont a surmonté, à l’expérience que l’on a emmagasiné et aux leçons apprises.

Mais pour voyager et avoir tout ça, il faut commencer par… voyager. Je parle du trajet d’un point A à un point B, pas du voyage dans son ensemble. Sans vouloir me la péter, autant en terme de voyage que de Voyage, je commence à maîtriser un peu, je prend la confiance et j’y vais un peu à la cool maintenant quand je dois bouger. Encore plus quand il s’agit d’aller au Japon comme actuellement. Comme le dirait la sécurité routière, c’est sur les trajets qu’on connait le mieux qu’il y a le plus de chance que l’on ait un accident. Putain, ils avaient raison ses cons.

Pourtant, le Paris-Tokyo avec escale à Istanbul, je le connais pas. Je connais le Paris-tokyo dans son aspect « point A to point B » mais c’est plutôt vague tant il y a de trajets possible. Ca m’a quand même pas empêcher d’être trop « chill out », confiant, sûr de moi et peut-être un peu arrogant dans l’excès de « nan mais tout ira bien, comme d’hab ».

Le petit coup de pied sauté carpé que je me suis pris dans les dents sur cet aller Paris-Tokyo m’a bien remis les idées en place du coup.

J’ai pris cette fois la compagnie Turkish airline en lieu et place des classiques British Airways, Air France ou JAL/ANA, et ce afin de réduire le coût du billet. 560 euros avec une escale d’une heure quinze à Istanbul, c’est royal. Mais j’ai la mémoire courte des fois. Si j’avais relu mon blog, genre le poste sur mon départ l’année dernière, j’aurais bien vu qu’1h15 pour une escale, c’était trop court, vu que j’avais été super juste avec 1H30 de marge lors de mon escale à Londres. Mais naaaaaan, bien sûr, on se relis pas, on y croit à fond et on veux déjà être sur l’archipel.

J’arrive à Roissy à 8h30 pour un décollage à 11h30. Et quand je dis que j’arrive, c’est dans la salle d’embarquement. Genre je suis au taquet, j’ai prévu les possibles couilles du RER B, les files d’attente à l’enregistrement et aux rayons X. Au final, y’avais personne et ça a été super rapide. Pas grave, j’attends 3h, le temps de voir que les autres compagnies aériennes qui embarquent autour de moi sont super à la bourre. Genre le personnel au sol attend des retardataires jusqu’à 30 minutes après l’heure de décollage prévue. Et les gens en retard ne sont bien sûr pas du tout pressé. Ca donne des envies de meurtre sérieux. Surtout quand c’est mon avion qui est finalement en retard à cause de gens pas pressé ! 1h de retard dans la vue. AAAAAAAAAHHHHHHHHH !!!!

J’ai dis que j’avais combien de temps pour changer d’avion ? 1h15 ? Ah ouais, c’est tendu nan ? Mais c’est pas grave, on verra, je m’inquiète pas ! Le pilote rattrappe 30 minutes et quand l’avion pose ses roues, j’ai 45 minutes devant moi. Je compte aussi sur le fait d’etre attendu par le prochain avion. Sauf qu’une fois sur le tarmac, le pilote nous fait le coup du métro ligne 13. J’avance, je m’arrête. J’avance, je m’arrête… j’enrage un peu là, vu le temps qu’on perd. Oh surprise, il se gare au milieu d’un parking, pas du tout près du terminal, nous obligeant à prendre un bus, histoire de bien perdre le temps que je n’ai pas.

Dans le terminal, j’ai 15 minutes pour trouver le chemin, passer les contrôles, trouver la porte d’embarquement et courir. J’entends une hôtesse qui demande qui va à Narita donc je me signale et à ce moment, on l’appel sur sa radio, elle me montre une direction et disparait. Ok, des fois, dans la précipitation, on est moins attentif, trop concentré sur sa montre et du coup, on voit pas qu’on fait de la merde et qu’on va vers le douanier qui gère les vols intérieur. Ce même douanier qui ne regarde pas du tout mon billet d’avion avant de mettre un coup de tampon « made in turquie » sur mon passeport et qui enrage (et moi donc connard) que je me sois gourré. Tort patagé sur ce coup, j’ai pas fait gaffe et lui non plus. Sauf que je perd du temps !!! C’est l’heure du départ merde. Je trace, aux rayon X, je grille toute la fille d’attente mais je peux pas zapper les 5 personnes qui sont déjà en train de mettre leur affaires dans les boites qui vont bien. Ces 5 personnes qui vont bien sur sonner au détecteur de métal, être palpé, enlever les chaussures, etc. Le sort s’acharne ou c’est une légère impression ?

Je passe, je cours jusqu’au panneau d’affichage ! Vol de 17h15 retardé à 17h30, il est 25. Je cours jusqu’à la porte d’embarquement pour enfin… voir qu’il n’y a plus d’avion. Voilà, pour la première fois de ma vie, j’ai raté mon avion. Tout reste à faire donc, à commencer par trouver un bureau qui pourra me dire où changer mon billet. Assez simple, je trouve et la jeune femme me dit que le prochain vol est dans 24h. Ah ah ah pauvre gourgandine, tu me prendrais pas pour un con là ? Je sais très bien qu’il y a des vols bien avant car je les ai vu quand j’ai réservé le mien, et je doute qu’ils soient tous plein. Elle m’indique le vrai bureau pour changer de billet (elle ne fait que renseigner en fait). Je fais la queue et une fois mon tour arrivé, j’explique que j’ai raté mon avion. Pas de bonjour, mais un « Pourquoi ? ». Qu’est-ce que ça fait plaisir d’être bien accueilli ! Pourquoi ? Parce que j’avais une heure de retard au départ connard ! Mais comme toujours, je suis super calme et souriant. Ca m’avancera à rien d’être énerver de toute façon, tout coincé que je suis à Istanbul. Sans rien demander de plus, on me donne un billet pour le vol de 00h50, ce qui me fait 7h à attendre.

7h pendant lesquelles le temps va se contracter avant de se dilater, au grès de mes occupations, de mes micro-siestes et de mes balades quand les boutiques de duty free. C’est quand même long 7h en fait, surtout qu’il n’y a pas de connexion internet d’ouverte. Je suis forcé de voler celle du starbuck, qui me demande mon numéro de téléphone pour m’envoyer un code… relou. Je fais plutôt de courte session de 5 minutes, les 5 minutes que le système accorde aux gens pour pouvoir donner leur numéro de téléphone en ligne.

Dans le vol Istanbul-Tokyo, pas de surclassement mais l’avion semble plein. De japonais en plus ! Je suis dans la rangée du milieu, j’ai pas de place et le vol me parait d’une longueur interminable. 12h, après mes 4h d’attente à roissy, les 3h de vol et les 7h de transit à Istanbul, j’arrive à saturation.

Est-ce que je suis en mesure de faire une critique constructive de Turkish airline… pas sûr. Le personnel était pas super aimable au départ de paris mais ça allait sur le vol pour Tokyo. La bouffe est bonne, il y a des écrans individuels, des fleurs dans les toilettes… Dans l’ensemble, ça va en fait. Les personnes que j’incriminerais, ça serait plutôt le personnel au sol au départ de paris, qui a du enregistrer des passagers alors qu’ils auraient pas du. J’ai bien vu sur les vol avant le mien comment ça se passait. Des « Ceci est le tout dernier appel pour le vol truc en direction de machin » il y en a eu 20 à chaque fois. Ils auraient du partir à l’heure et tant pis pour les retardataires, un peu comme pour mon vol depuis Istanbul en fait. Parce qu’à attendre tout le monde au départ, ça met tous les passagers avec une escale, dans la merde ! J’étais loin d’être le seul à potentiellement rater ma correspondance (j’étais pas le seul à changer mon billet en tout cas).

A l’arrivée, ma valise m’attendait avec les bagages de mon nouveau vol, j’ai même pas eu à attendre ! Serait-ce chauvin de souligner encore une fois l’efficacité japonaise ?
Quel bonheur de retrouver ses marques, ses habitudes, ses repaires et que tout soit siiiiiiimple !!!! J’ai pas l’impression d’être parti et c’est cool !

Ce voyage commence donc sous les meilleures auspices !!!