Matsushima

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Nous arrivons à la dernière visite de ce séjour à Sendai. Enfin, j’arrive à la dernière visite parce que vous, vous visitez que dalle ! C’est pour ça que vous me lisez d’ailleurs, au boulot, coincés dans votre bureau après une heure de transport en commun. Je suis un peu votre dealer d’évasion, le réceptacle de votre envie de nouveaux horizons.

Je vais pas me faire des amis aujourd’hui. La dernière fois que j’ai critiqué un lieu réputé, y’a eu des tweets, y’a eu une surfréquentation du blog et une totale incompréhension de mon second degrés. Car quand je critiquais Miyajima, c’etait beaucoup de second degrés et une remise en question d’un lieu qui est quand même un poil sur-côté. Mais que j’apprécie quand même (fallait lire les trois articles pour le comprendre hein !).

Miyajima était l’une des trois plus belles vues du japon. Sans être matheux, il en restait deux à voir. Ô joie, ô chance ultime, l’une d’entre elles se trouve à côté de Sendai ! Je vous l’avais bien dit que j’avais bien fait de choisir cette ville pour le hanami ! Direction la mer après une petite demi-heure de train pour me rendre à Matsushima.

Personnellement, j’admets ma totale ignorance du lieu. Je crois même n’avoir jamais entendu ce nom ni avoir vu un site le conseiller. Remarque, aucun ne conseille de visiter Sendai non plus. Mais je me suis renseigné quand même. Je sais ce qu’il y a à voir et pourquoi c’est une des plus belles vues.

C’est la vue de la baie qui a charmé un grand nombre de touristes, japonais je présume. Une baie remplie de petites îles recouvertes de pins. Eeeeeet… c’est tout. Une baie, avec des îles, avec des pins. Voilà voilà. Mais ça peut être joli attention. Pas d’appréhension, ouverture d’esprit, curiosité toussa toussa !

Je sors donc de la gare, avec beaucoup de monde en ce jour ensoleillé mais venteux. Genre venteux froid. La place devant la gare est une place pour les bus et pour les restaurants. Les bus, je comprends, les restaurants, je comprends aussi. Mais y’en a pas mal quand même. C’est touristique après tout donc c’est normal. Je suis le flot de touristes qui se dirigent vers le front de mer. Ce n’est pas très loin et en même pas 10 min, tout le monde fait face à l’immensité de l’océan. Au passage, on a croisé encore plein de restaurants. Ça fait beaucoup quand même. D’ailleurs, les bâtiments en face de la mer ne sont que des restaurants… Nan mais vous êtes sérieux là ? Y’a plus de resto que de touristes !

Mais on s’en fout, regardons la mer et cette vue incroyable. Cette vue avec… l’embarcadère pour les bateaux qui font le tour des îles. D’ailleurs, c’est pénible de sentir le regard des rabatteurs qui vendent les tickets pour ces bateaux. 3 guichets, 5 rabatteurs, le compte est bon.

Nan mais sinon elle est où la vue trop belle ? Je vais au bout de l’embarcadère histoire de voir ça sans être emmerdé par les bateaux. On est emmerdé par les mouettes à la place mais elles sont chez elles en même temps. Si elle veulent me chier dessus, qui suis-je pour leur ôter ce droit. Si elles étaient chez moi, je me gênerais pas par exemple. Même ici, je vois rien de génial. La vue est plus belle chez mes parents en Bretagne en fait.

Mais je désespère pas, j’ai rien visité encore. Je vais de ce pas attaquer par le temple Godaido, un unique bâtiment construit sur une île collée à la côte. C’est un peu le symbole de la ville. Deux petits ponts vous y emmènent et en plus c’est gratuit. Faut pas être bourré pour marcher sur ces ponts par contre. Je sais pas si ça a toujours été comme ça ou si c’est depuis le tsunami de 2011 mais on a que deux planches pour marcher. Une dans un sens et une dans l’autre. En dessous, c’est la flotte. C’est pas comme si trois planches de plus allaient coûter un bras hein. Je leur paye s’ils veulent. Le temple est joli. Voilà. Que dire de plus ? La vue est belle ? Bof, sans plus. L’île vue de la cote est pas géniale, avec les immeubles et la route collée et la vue de l’île n’est pas géniale non plus.

Tant pis, je passe à une autre île, légèrement en retrait et reliée à la côte par un pont de 200 mètres. Un chemin parcours cette île et je suis curieux de voir ça. Pour y aller, on longe un peu la côte et un parking. J’ai eu le moment le plus « What the fuck » de ce voyage, alors que j’attendais de pouvoir traverser une rue. De l’autre coté de la rue, 4 restaurants sont collés les uns aux autres et devant chaque restaurant, une dame avec une pancarte tente de ramener le client dans son restaurant. La première dame me regarde et me fait des signes, comme à un chien en m’appelant « Onisan ! Onisan » qu’on peut traduire par « grand frère » ou plus généralement comme un « titre » affectif genre copain quoi. Donc cette dame m’appelle et me fait signe. Moi, je traverse pas quand le bonhomme est rouge donc j’attends. Mais elle continue et j’ai envie d’éclater de rire. Parce qu’on dirait qu’elle va mourir si elle a pas de client et qu’en plus, ses 3 camarades se mettent à faire pareil. Ma popularité a explosé en trois secondes. Je suis passé devant elle en les snobant totalement. Je suis pas un chien.

Me voilà devant ce pont. 200 yens pour le traverser, on va dire que c’est pour l’entretien. Il avait pris cher avec le tsunami. J’arrive sur l’île et il n’y a pas grand monde. C’est cool ça. En même temps, y’a rien à voir. C’est moins cool ça. L’île est vraiment petite, les chemins sont bien balisés et la vue depuis cette île est comme le reste de la côte. Bof quoi. En plus, la moitié de l’ile est fermée pour cause de rénovation des chemins. Ouais, c’est de la merde en fait !

Retour vers l’embarcadère à bateau. En face se trouve LE grand temple de la ville, le temple Zuiganji. Une allée de pins et de grottes me guide jusqu’à l’entrée. C’est payant bien entendu, alors je regarde le prix : 700 yens. Euuuuh vous vous touchez la nuit. Non non c’est pas une question, je vous le dis, vous vous touchez la nuit les moines zen. En plus, de la porte d’entrée, je vois bien que le premier bâtiment est en rénovation et couvert de bâches ! Je vais pas encore payer pour un truc à moitié fermé, ça va, j’ai déjà donné depuis le mois d’octobre. Vous êtes un des temples les plus chers que j’ai vu et vous êtes en rénovation. Ça sera sans moi et si il y avait des choses à voir quand même dans ce temple, tant pis pour moi.

 

Il est un peu daubé ce coin depuis que je suis arrivé. Je m’emmerde, y’a rien de super beau, rien d’extraordinaire, c’est tout juste sympa. Je tente un dernier endroit parce que faut tout tenter, même quand la situation me dit que je devrais déjà me barrer plutôt que de perdre mon temps. Une autre île est proche de la côte et accessible par un pont, Oshima island. Forcément je vais voir. Je sais que le pont a été détruit en 2011 mais ça fait deux ans quand même et c’est un tout petit pont, donc il doit être reconstruit maintenant. Ah ba nan. C’est fermé. C’est fermé depuis deux ans et ça se voit. C’est Bagdad sur le chemin qui mène au pont, du moins, ce que j’en vois.

Ok, je devrais partir… mais je retourne à l’embarcadère, en passant devant le zoo aquatique désert. Personne en vue depuis l’entrée, si ce n’est la guichetière. Super niveau ambiance. Vos animaux sont vivants quand même ? Je n’y vais pas, même si ça aurait pu me tenter pour sauver cette journée.

A l’embarcadère, j’hésite à prendre le bateau. J’ai 5 minutes avant le prochain départ, après je devrai attendre 1h. Honnêtement, après toutes les déceptions de la journée, j’ai pas envie de raquer pour voir des cailloux depuis un bateau plein de touristes. En plus ça caille et puis merde, je le dis :

MATSUSHIMA, C’EST DE LA MERDE !

Et c’est pas du second degrés. Je me casse à Sendai et le temps d’y arriver, il commence à pleuvoir. J’ai bien fait de ne pas prendre ce bateau !

Pour passer le temps, je m’installe dans un « Mister Donuts ». Je suis pas un habitué de la cool attitude, genre je me pose dans un café pour lire le journal et faire genre boire du café c’est trop « in » sur les terrasses de Paris. Mais là, j’avais envie de donuts. Et je voulais un thé. J’ai donc pris un donuts full chocolat et un donuts full chocolat + pépites de chocolat dessus ! Et un thé citron. Le thé était bon mais les donuts… bah faut pas les prendre au chocolat car même sur les donuts, le chocolat japonais n’est pas bon. Ils ont tellement de sortes de donuts que dans le lot, il doit bien y en avoir des bons.

Le lendemain, j’ai rien fait de particulier. J’ai glandé en attendant mon car pour rentrer à Tokyo. Rien de bien fun à vous dire donc si ce n’est que, passer 2 jours à Sendai n’est pas une mauvaise idée. Plus, c’est du luxe et vous risquez de vous ennuyer. Le printemps ou l’automne sont les meilleures saisons pour les paysages que vous découvrirez. Il y a sans doute d’autres endroits à voir (la statue géante !!!!) mais les guides touristiques sont tellement avares en infos que c’est véritablement de l’archéologie qu’il faut faire pour avoir un renseignement.

Quoiqu’il arrive, je regrette pas ce long week-end.

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