Quoi ? Encore le mont Takao ? Nan mais c’est bon, tu nous soules avec la nature la ? Tu fais de la repompe de sujet déjà traité et ça t’empêche pas de dormir ? Tu nous laisses presque une semaine et tu reviens avec un doublon ? Est-ce que tu te foutrais pas un tout petit peu de notre gueule ?
Alors, oui et non. Oui je me fout de votre gueule, clairement. Je me fais un post facile sur ce coup la. Et j’en ai même pas honte en plus. Et non parce que même endroit ne veux pas dire même décors ni que je vais raconter les mêmes choses, bande de coquinoux !
Souvenez-vous en novembre, j’avais profité du rougeoiement des érables pour monter au sommet du mont takao par le chemin 1, pour ensuite tenter de redescendre par le chemin numéro 6. Tenter uniquement car ce chemin était fermé à la descente. Je m’étais promis de revenir au printemps pour grimper ce sentier qui m’avait claqué la porte au nez ! Je n’avais pas prévu de le faire si tôt après mon retour à tokyo mais le destin m’a poussé au cul.
J’ai en effet rencontré deux d’entre vous (ismath et Arnaud pour ne pas les citer), en plus d’un ami qui venait d’arriver. Pas de photo, pas de dédicace, je sais rester très simple (et modeste) face à la célébrité. Quand Arnaud m’a dit qu’il irait au mont Takao le jeudi suivant notre rencontre, je me suis un peu greffé à sa sortie, sachant bien qu’il n’oserait pas me refuser sa compagnie. L’excursion aurait pourtant pu être avorté de la pire des façons par un élément incontrôlable : la météo. Le temps est pourrie depuis des jours et en effet, ce sont des trombes d’eau qu’on se prend sur le coin du nez depuis mon arrivée.
Mais miracle, il fait grand soleil le jour J et avec ce regain de clarté arrive le regain de chaleur. J’ai du mal a me passer de mon manteau d’hiver, sachant que la semaine d’avant j’avais mon écharpe (je l’avais presque dans la maison).
Premier constat en arrivant au pied du mont, le paysage est moins triste qu’il y a 4 mois. Les momijis ont beau être jolis quand ils sont rouges, c’est quand même le signe d’une nature sur le déclin. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse et le rouge laisse sa place au vert flashy ! Sous le soleil, ça a le mérite de mettre de bonne humeur. Si ce n’est pas la nature, ce sont les japonais eux-même qui gonfleront votre moralomêtre. Il règne ici une atmosphère de convivialité et de bonne humeur général que l’on doit retrouver j’imagine, dans tous les chemins de randonnée très fréquentés du monde.
Nous somme donc allé directement par le chemin numéro 6, laissant le numéro 1 et son allée bétonnée pour les petits vieux qui tienne à préserver l’arthrose de leurs articulations. Car le « trail 6 » est beaucoup plus sauvage et casse cheville mais aussi beaucoup plus intime (nous avons le droit aux « konichiwa » des autres randonneurs par exemple) ! Définitivement, selon le chemin que vous emprunterez pour monter, vous n’aurez pas du tout les mêmes ressentis. Le sentier numéro 6 est conseillé un peu partout car c’est le plus joli et j’approuve ce conseil. Vous y longerez le ruisseau Biwataki jusqu’à la grotte Iwayadaishi où vous pourrez y lire la légende associée. Ah ba non. Vous pourrez pas vu que c’est en japonais. Vous ferez donc comme nous, imaginant/devinant une histoire à partir des dessins qui vous seront proposés. Dans mon histoire, le petit bonhomme qui ressemble à un moine se fritait avec des animaux. Le rapport avec les grottes ? Aucun mais pour moi, un moine ça se bat comme Kwai chang caine. En vérité, c’était bien un moine (Kobo Daishi) mais il a juste soigné une mère et son enfant pendant qu’ils s’abritaient de la pluie dans la grotte. La légende est moins fun que mon imagination.
En continuant, on tombe sur la chute de Biwa. Vous emballez pas malheureux ! Moi aussi je me suis emporté quand j’ai lu la « chute ». C’est une chutinette en fait, une petite chute toute mignonne, pas la grosse cascade comme celle des cinq pics dans « saint seiya ». Mais c’est très joli quand même, avec le temple qui lui est associé. Si vous avez de la chance, vous pourrez voir des moines y faire leur méditation sous la chute. C’était pas notre cas. On a déjà le beau temps, on allait pas espérer les moines non plus !
Le reste du chemin est très classique, avec des parties vraiment belles où les racines des arbres prennent l’air, où la mousse tente d’être plus éclatante que les jeunes pousses des arbres et où le sentier se résume à un enchainement de cailloux au milieu du ruisseau. Si vous cherchiez la nature, vous êtes définitivement au bon endroit !
Jusque la, vos jambes seront préservées des efforts d’une vraie ascension. Ca grimpe doucement pendant ces 3,3 km et on ne s’en rend pas forcément compte. C’est pour mieux vous faire revenir à la réalité dans la dernière partie du chemin. Ce que vous n’avez pas fait avant, vous le ferez maintenant en condensé. Comprenez par la qu’un escalier en bois d’arbre vous fera regretter vos fanfaronnades intérieures. Vos cuisses vont chauffer et votre souffle sera court. Mais soyez fort ! Le sommet est à porté bras.
Le sommet n’a pas changé. Toujours autant de monde, dont beaucoup pic-niquent avec un matériel qu’on ne pense trouver que dans un camping. Vous iriez prendre votre réchaud pour grimper une petite montagne vous ? Eux oui, en plus des classiques bento, ces boites où les mamans mettent le repas du midi des enfants et des maris. D’ailleurs, qu’est-ce qu’ils font tous la ces gens ? J’ai déjà du me poser la question mais je me la repose : vous n’êtes pas sensé travailler le jeudi ? Il ne m’ont pas répondu bizarrement. J’ai pourtant posé la question à haute voix dans ma tête.
Ah si, une chose a changé. Souvenez-vous que j’avais été surpris de trouver le mont Fuji, loin loin derrière les vallées. Cette fois, je ne suis pas surpris de ne pas le voir, ou à peine. La pluie de la veille et la chaleur du jour lèvent une brume opaque sur le paysage et pour ne rien arranger, un nuage a décidé de faire chier son monde. Dommage pour arnaud.
L’heure tourne, faut peut-être redescendre. Je préconise le sentier numéro 1, pour ses temples plus que pour son béton. Il serait dommage de ne pas voir les tengus dans leur habitat naturel alors qu’on est juste à coté.
En descendant tranquillement, arnaud me fait remarquer que, bordel, ce chemin est super pentu ! Et il a raison en plus. On doit user de nos muscles nouvellement acquis pour ne pas se faire entrainer par notre propre masse. Ca me saute plus aux yeux que lorsque je l’ai monté. Et dire que les petits vieux prennent ce chemin en priorité…
Le temps est passé super vite mine de rien. C’est étrange de retrouver un endroit que j’ai découvert pendant ce voyage mais sous un jour totalement différent. J’ai l’impression que c’était hier mais non, déjà 4 mois me séparent de la première ascension. Entre l’automne et le printemps, laquelle est la meilleure pour monter ? Difficile à dire car les paysages sont dans les deux cas très jolis. Vous aurez plus de chance de voir le mont Fuji et les différents panorama sur tokyo et yokohama en automne par contre. Plus on approche de l’été et plus la brume d’humidité bouche la vue. Y retournerai-je dans 4 mois ? Certainement pas. Par contre, je suis bien tenté par le mont Fuji. Il faudra que je garde quelques affaires d’hiver pour me préparer affronter ce sommet. Au mois d’aout peut-être ?
2 Réponses
Arnaud
T’aurais quand même pu mettre une majuscule à mon nom !
albatruc
C’est corrigé !