Okinawa

Okinawa. Dites-le à haute voix pour voir. O-KI-NA-WA ! Ça sent pas un peu le soleil, juste à le dire comme ça ? N’entendez-vous pas le bruissement des feuilles de palmier sous la brise marine. Le crissement du sable sous vos pieds nus, la peau léchée par un soleil de plomb ? La réalité ressemble un peu à tout ça.

Sur certaines parties de l’île en tout cas. Car pour le moment, je n’ai vu que Naha, la ville principale de l’archipel d’Okinawa. Je vais être un peu bref dans la présentation de l’île et vous faire part de mes premières constatations car à l’heure à laquelle j’écris ces lignes (minuit quarante), je ne suis ici que depuis quelques jours (en vrai ça fait une semaine mais j’écris trop en avance !). Bien peu pour lancer des vérités absolues mais bien assez pour noter des différences avec le reste du Japon. Et il faut bien que je vous vende un peu de rêve, nan ?

Situons un peu le lieu déjà, carte à l’appui s’il vous plait.

C’est flagrant, l’archipel est bien au sud du Japon, plus proche de Taïwan ou de Shanghai que de Tokyo. Le climat y est tropical avec une température moyenne annuelle de 22°c et une température de l’eau qui descend rarement en dessous de 20°c au plus fort de l’hiver. Il y fait chaud mais surtout très humide. J’ai beau être habitué à la chaleur à force de venir l’été au Japon, je dois bien admettre que j’ai quand même été surpris en arrivant. Tropique oblige, plusieurs typhons passent chaque année sur l’archipel mais pas de panique, quand on a l’habitude, ça passe tout seul. C’est en septembre-octobre de toute façon.

La végétation y est luxuriante, même ici à Naha, préfecture de l’archipel. C’est le premier choc par rapport au reste du Japon. Des palmiers, des baobabs, des ananas et toutes sortes de plantes à grandes feuilles caractéristiques des climats chauds et humides envahissent les rues de la ville. C’est le bordel en fait. La nature a tous les droits et comparé à la rigueur et au sérieux de l’entretien japonais en général, cette débauche de liberté surprend. Mais c’est un ensemble en fait. Les gens paraissent aussi plus libres, dans le sens plus cools, détendus et relax. On vit au rythme du soleil ici, et on ne peut pas être à 200% et en costard par un temps pareil. Je ne crois pas avoir vu de costard d’ailleurs. A part des vieux et des jeunes en chemise à fleurs, pas facile de trouver un juste milieu qui ne soit pas un touriste.

Même physiquement, les okinawaiens sont différents. Plus bronzés, assurément, mais aussi un peu plus en chair et avec des traits qui diffèrent. C’est pas flagrant mais on sent qu’il y a des influences d’autres pays asiatiques comme la Chine, la faute à un passé commercial avec les pays alentours. Des fois, je m’attends presque à ce qu’ils parlent une autre langue que le japonais. Bon, ils parlent quand même un patois local, l’Okinawa-ben, mais ça c’est pas rare. Chaque région du Japon a son langage un peu typé. Perso, j’ai pas l’oreille pour remarquer s’il y a de grosses différences.

En fait Okinawa, c’est ça : plein de petites différences qui, prises une par une, ne sont pas énormes mais qui, une fois réunies, changent le paysage de manière palpable. Les constructions sont différentes, les voitures sont moins propres, les scooters sont légions, il n’y a pas de poubelle près des distributeurs de boissons, pas de 7 Eleven, les gens fument dans la rue…

On est au Japon mais pas le même Japon. C’est un peu troublant. Comme le fait de ne pouvoir se déplacer facilement. Si on met de côté le monorail, il n’y a pas de chemin de fer. Ne restent que les bus pour se déplacer dans l’île et dans mes souvenirs de 2008, c’était long, lent et plutôt rare comme moyen de transport. Sans oublier le fait que pour trouver un arrêt pour un bus précis, ça peut être la foire. Mais j’aurai pas trop le choix pour certaines destinations, comme pour le 2ème plus grand aquarium du monde, au centre de l’île (3h aller, 3h retour >_<).

En 2008, on avait fait le choix de quelques jours relax avec hôtel de luxe au bord de la plage. Avantage : la plage au pied de l’hôtel, le rêve. Inconvénient : loin de tout. Genre vraiment loin de tout !
Là, je fais le contraire avec une guesthouse en centre ville. Avantage : proche de la vie et de presque tout. Inconvénient : proche de presque tout sauf de la plage. Pour ça, il va falloir prendre le bus. C’est un choix mais je pense que je préférerai me promener en ville plutôt que de buller deux semaines sur la plage. Je ferai un peu des deux quand même. Si je peux, selon le prix et l’organisation que ça demandera, je ferai peut-être quelques jours sur des îles moins peuplées de l’archipel, avec de vraies plages paradisiaques. Rien n’est sûr.

Pour le moment, Okinawa c’est sympa. Naha n’est pas une très belle ville mais il y a un parfum spécial qui y règne, le parfum d’une ville sous les tropiques, d’une ville qui a quand même subi l’influence de la base militaire américaine mais qui sait parfaitement ne pas vous le rappeler.

Je verrai bien comment évolue mon avis au fil des jours qui viendront et des visites que je ferai. Y’en a pas tant que ça donc, je vais prendre mon temps.