Perfume 4th Tour in DOME « LEVEL3 »

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Dans ma vie, je ne me suis fait casser la gueule que deux fois. Il suffit d’être un peu malin pour éviter les emmerdes et d’être encore plus malin quand l’esquive n’est plus possible. Dans ce cas là, la couardise est généralement la meilleure solution même si c’est pas super glorieux. Nan mais ça va, ne me jugez pas ! Dans la vie, y’a les forts, les malins et les forts/malins. Je suis pas super fort mais j’essaie d’être malin.
Sauf que les deux fois où je me suis fait littéralement casser la gueule, avec une  violence inouïe, être malin ou fort n’aurait rien changé. Y’a des adversaires qui sont level 99 mais ils ont de tel bonus de statistique que même à niveau égal (ce qui serait quand même un miracle), vous ne pourriez même pas effleurer cet adversaire, si tant est que vous ayez la force mentale suffisante pour l’approcher.
Bah les deux fois, c’était exactement ce genre d’adversaire. Avouez que c’est pas de chance nan ?

Vous avez tout faux. C’est pas comme si je m’étais baladé dans la rue et, oh merde, je me fais défoncer. Et pareil le lendemain. Ca, c’est de la malchance ! Mais quand on va soi-même chercher la bête dans sa tanière, on appelle ça de la folie, de la bêtise, de l’inconscience… de l’amour, du rêve, de l’envie, beaucoup d’attente et enfin la récompense de se faire mettre la tête en vrac !

Oui, j’ai cherché cette violence ! Depuis longtemps ! Depuis 6 ans, petit à petit, cette petite flamme a grandi en moi, mettant en ébullition cette irrépressible envie de claque dans la gueule, faisant monter en pression ma soupape de retenue de la folie jusqu’à la faire éclater, jusqu’à ce jour béni où les Perfume ont donné leur deux concerts au Tokyo Dôme ! Un passage à tabac par concert, tel à été ma punition.

Oui, les Perfume m’ont fait mal. Oui, j’ai rarement ressenti autant de plaisir pendant un concert, peu importe la langue ou le pays. Oui, mon niveau d’exigence en matière d’entertainment et de qualité artistique/visuelle/musicale a augmenté de 3 000 %. Et bien entendu, venir au Japon pour ces deux concerts n’était pas raisonnable mais putain… au diable la raison quand on a vécu deux lives comme ça !

Je vous fait pas l’historique mais les Perfume, pour moi, ça date de 2008. Coup de cœur musical, découverte d’un style nouveau et le début d’une succession de petites pépites auditives au fur et à mesure des années. C’est rare d’aimer presque toutes les chansons d’un groupe mais c’est pas loin d’être le cas pour Perfume. Perfume, c’est ma madeleine de Proust japonaise. Certaines chansons me ramènent directement à l’époque où j’ai découvert et que je suis tombé amoureux du Japon. Inconsciemment, j’associe les émotions de l’époque avec les chansons que j’écoutais durant ce temps. La nostalgie ne joue plus sur les morceaux qui sont sortis après 2008 donc, c’est en toute objectivité que j’aime ce groupe.

Perfume, ce n’est pas juste A-chan, Nocchi et Kashiyuka, les trois voix du groupe, l’image sensuelle, drôle et classe mise en avant pour le bonheur de tous. Il y a aussi le compositeur Nakata Yusutaka (un grand nom de la musique électro japonaise), la chorégraphe Mikiko Mizuno et l’équipe artistique « Rhizomatiks » qui a créé une bonne partie de l’aspect graphique du groupe (robe, site internet, habillage de concerts, etc. J’ai vu une expo sur eux en Septembre, avec leur travail pour le groupe). C’est l’alchimie entre tous ces gens qui fait de Perfume le groupe qu’il est et qui donne tant de puissance aux sons, aux videos et aux concerts !

Les deux concerts au Tokyo Dôme étaient ma motivation pour revenir au Japon. On est tous d’accord pour dire que, ce n’était vraiment pas raisonnable. Mais à quoi bon être raisonnable quand on a la possibilité de vivre quelque chose d’unique ? De vivre un petit bout de passion ? Et d’avoir la possibilité de peut-être vivre plus que ce qu’on imagine ? La Raison avec un grand R, c’est une paire de menotte bien douillette qu’on sort pour s’empêcher d’avancer. J’ai bien fait de m’écouter, définitivement.

Le 24 décembre, vous prépariez votre réveillon, en famille tranquillement. Le foie gras sorti, le champagne au frais et les huitres ouvertes. Moi, je me dirigeais vers le Stade de baseball de Tokyo, comme 49 999 autres personnes, pour l’évènement électro-pop de l’année. 4 dates, 4 dômes. 2 à Osaka et 2 à Tokyo. D’où le nom de la tournée d’ailleurs : Perfume 4th Tour in DOME « LEVEL3 ».
Noel au Japon, c’est la fête des couples (comme je le dis ici), du coup, il y a foule de couples et foule de sexy mères Noel. Des bonnets un peu partout et beaucoup beaucoup de monde. Pourtant j’arrive à 17h30 pour un début de live à 18h mais l’organisation pour rentrer dans le dôme est tellement fluide et carrée qu’on rentre en 3 minutes ! Cette fois, je suis presque tout en haut de la tribune du dernier étage, presque tout au fond en face de la scène. Genre d’où je suis, je vois ça :

Loin, vu que le Tokyo Dôme est très grand, mais la position haute sera un bénéfice pour ce premier concert, une première vision du spectacle en quelque sorte. Un peu après 18h, extinction des lumières. Le quart de sphère s’illumine sur le son de « Enter the sphere », la chanson d’intro de « Level 3 », le dernier album du groupe. On ne pouvait que s’y attendre et ça fait plaisir que soit réellement ça. Level 3 est pour moi, un des meilleurs albums du groupe. Il y a trop de chansons qu’on imagine surpuissante en live et « Enter the sphere » en fait parti. C’est clairement la chanson d’intro parfaite. Sur la sphère est projeté une video avec plein d’effets, les trois filles en format géant dansent  avant qu’elles apparaissent au sommet pour commencer à chanter. Puis elles disparaissent dans la sphère. La video continue sur la musique et les filles apparaissent dans des bulle gonflées, chacune sur une des trois avancées de la scène. pfffff, c’est juste l’exemple parfait de la mise en scène général qu’il y a eu tout le long du concert. Des video projetées, des éléments mobiles, une occupation de la scène exemplaire, des lasers partout (sérieux ça défonce d’où je suis en hauteur !). Rapidement, le quart de sphère s’ouvre pour faire apparaitre la scène centrale et le trio.

Avant de parler des chansons, je vais parler des MC, ces petites parties où les filles parlent et interagissent avec le public. Nan mais oui, les musiques c’est important mais les MC, c’est généralement chiant alors si j’en parle, c’est que cette fois, c’était cool, même pour ceux qui ne comprennent presque pas le japonais. Les filles sont drôles, vraiment. Pas juste dans les mots, mais aussi dans les situations, dans le ton, dans ce qu’elles font, dans leur interaction avec les gens du public. Car elles prennent vraiment à parti des gens dans le public, leur pose des questions, cherchent des personnes en particulier comme ceux qui vont se marier ou qui sont récemment en couple. Normal en ce soir du 24 décembre. Elles s’amusent aussi à se parler sans micro, chacune sur une extrémité de la scène. On les entend à peine et c’est vraiment drôle car elles en rigolent et on se rend compte de l’immensité du lieu ! Elles nous demandent aussi de crier leur nom chacune l’une après l’autre. Juste pour le trip d’avoir 50 000 personnes qui crient leur nom ! On imagine la grosse vague d’énergie qu’elles se prennent. Je passe sur les moments où elles nous font danser, où elles divisent le public en trois pour nous donner un nom de team et nous faire crier. Bref, j’ai aimé la personnalité des filles comme elle nous est apparue, les rires spontanés de A-chan, la retenue de Kashiyuka et la simplicité de nocchi. Doraemon-kashiyuka était ridiculement cool !

Niveau musique, c’était un enchainement de gifles, d’où le fait que je me sois fait casser la gueule musicalement. Nan mais regardez moi cette setlist ! :

Je sais même pas par où commencer. Il y a trop de hit ! Mais la vrai première grosse claque, celle qui m’a vraiment coupé le souffle au sens propre, genre les larmes étaient pas loin (ridicule ? Sans doute mais putain… faut le vivre quoi !) fût « Party maker ». Sur l’album, c’est déjà la meilleure, mais là… nan mais là… la puissance de la musique, les effets de la lumière, les filles qui sont dans le quart de sphère sur des plateformes mouvantes, dansant avec des projections d’elles-même, les moments où la musique repart deux fois plus fortes après une interlude plus calme, poussant le public à se donner deux fois plus, à frapper des mains encore plus fort, transformant le Tokyo dôme en un mix entre boite de nuit et de caisse de raisonnance à énergie humaine. L’énergie que les gens déploient sur ce genre de chanson est largement proportionnelle à l’amour qu’ils ont pour cette chanson. Et « Party maker » est très très appréciée !

Je ne parlerai pas de Computer city et Electroworld, deux anciennes chansons qui sont pour moi mythiques, les piliers de l’electro-pop, les bases de ce qu’est le groupe aujourd’hui. J’ai adoré ces chansons instantanément quand j’ai découvert le groupe et les entendre maintenant en concert, c’était… indescriptible. Je peux pas passer pour autre chose qu’un fou en disant ça et je comprends parfaitement que vous ne compreniez pas. Pourtant, je ne suis pas un fanboy. J’achète les album et quelques singles, j’ai pas de poster, pas de t-shirt (maintenant si), je n’ai aucun produit dérivés… bref, j’aime la musique quoi ! Et il n’y a pas meilleur lieu, pas meilleure façon de vivre la musique que dans un concert ! Voila pourquoi j’avais parfois le souffle vraiment coupé ! Bien plus que quand j’écoutais des idols, pour ceux qui pensent encore que je suis juste un fan d’idol.

Spending all my time, One room disco, chocolate disco, my color, Spring of live, Daijoubanai… même Dream land, calme et douce correspond finalement bien pour le finish, avec laché de ballons sur la foule. Je pourrais tenter de décrire les effets visuels les plus impressionnants (projection animé sur les robes, scan 3d du public utilisé pour faire une animation video, passerelle mobile ou mouvante, etc) mais il y a des choses qu’il faut vivre plutôt que de les lire. Ce premier concert était énorme mais il y a quand même un petit bémol.

Lors du concert des AKB, j’avais été surpris de la bonne qualité de la sono. Rien de fou mais c’était bon par rapport à la taille de la salle. Les 4 piliers chargés d’enceintes y étaient pour beaucoup. Cette fois, le son est un peu léger. Il n’y a que deux piliers d’enceintes et c’est vraiment trop peu. La spatialisation n’est pas génial, là ou je suis placé en tout cas. J’ai un peu l’impression d’avoir un son mono et pas assez péchu. Mais en contre partie, je profite parfaitement des effets lumineux avec ma vue dégagée sur toute la salle.

Je suis sur un nuage en sortant… et je remets ça le lendemain, avec Seasher qui a pris une place aussi. Je suis mieux placé cette fois, plus bas et plus proche de la scène mais aussi des enceintes. En fait je vois ça de ma place :

En gros, j’ai pas besoin de regarder les écrans pour voir les filles sur l’avancée du centre. Par contre, les effets de laser sont moins percutant ici. C’est un mal pour un bien vu que le son est beaucoup plus présent, avec les vibrations et qu’en plus le public qui m’entoure est aussi plus vivant, plus énergique et qu’on s’engrène tous ensemble à sauter, bouger et se lâcher. La playlist est la même que la veille, c’est un peu dommage car j’aurais aimé entendre « Nee » par exemple. Mais bon, au moins, je sais quand je vais me refaire gifler. Les MC changent un peu mais sont toujours aussi drôles. RAAAAAHHHHH entendre « Polyrhythm », nan mais j’arrête, je vais paraître pour un dingue.

Comme je l’ai déjà dit, on peut ne pas aimer certains groupes, certains artistes. Mais ca n’empêche pas d’être objectif sur les qualités de ces derniers. Je n’aime pas les boysband coréens mais je reconnais que ce sont de bons danseurs.
Ce serait être de mauvaise fois de nier que la prestation en danse, la prestation scénique, la qualité des effets visuels et technique était juste éblouissant ! Du grand art, un énorme show, 3h de plaisir, de rire, de joie, de partage avec tout le public. j’ai fait beaucoup de concerts ces dernières années, de plein de style musicaux différents et vraiment, ces deux concerts de Perfume étaient les meilleurs que j’ai fait !
C’était même plus qu’un concert, c’était un show extrêmement carré et surprenant. Le mot claque est vraiment ce qui correspond le mieux.

J’adorais les Perfume pour leur musique et l’aspect graphique, je les aime encore plus maintenant pour les même raisons et pour la simplicité/authenticité de ses membres. Je savais qu’elles étaient cool, drôles et naturelles, mais entre le savoir et le voir, il y a une différence.
Est-ce que j’ai bien fait de venir au Japon juste pour ces concerts ? Bien entendu ! Et avec tout ce que je vis, tous les gens que je rencontre depuis un peu plus d’une semaine et toutes les expériences que j’emmagasine, les Perfume étaient définitivement une bonne raison de venir ! Et j’espère que vous aimerez aussi ce groupe unique en son genre.

 

9 Réponses

  1. Ça me rappel leur concert a Paris et un peut ma relations avec ce groupe qui dure depuis 2005 :p je les adores depuis tout ce temps et c’est encore pire depuis leur concert. En te lisant c’est c’est exactement le même ressenti que j’ai eu. Elles sont géniale elles déchire tout \o/

    En tous cas c’est une set liste de ouf et finir sur dream land ça doit juste être trop bon :) vivement la sortie du blu-ray

  2. Comme le dit Maneki, on retrouve des choses du concert de Paris et c’est génial à vivre. Le playback n’est absolument pas un problème avec une telle mise en scène. On en redemande ! J’ai hâte de le voir à mon tour en vidéo.

  3. Ça ne vaudra carrément pas le concert de Paris :normal:

  4. Le concert de paris était top, mais le Tokyo Dome c’est une autre dimension, j’aurais été au japon j’y serais allé !
    L’expo de shinjuku (septembre) était sympa et uniquement sur le thème du dernier album. Je pense que sur les 13 années du groupe ils pourraient faire une expo plus « rétrospective », ça serait assez intéressant.

    • Ah ah ah il est même pô au Japon !!!!
      Pardon, j’ai pas fait exprès… ^^

  5. Ton dossier est très impressionnant et bien fait. Les photos sont superbes.
    Bravo !

    • Merci beaucoup, c’est juste le texte d’un passionné pour des gens qui peuvent aimer/connaitre/découvrir/adorer/détester. Donc, je fais de mon mieux entre le fanboyisme et le recul honnête. :)

  6. Merci pour le partage d’expérience. (j’en ai eu les larmes au yeux ^.^ )
    J’ai voulu allez les voir a Paris mais… j’ai eu de gros prob de santé juste a se moment la Grrr (mais ça va mieux 😉
    Allez au Tokyo Dome doit vraiment être une énorme expérience pour un fan.
    J’aimerais vraiment le vivre un jour.
    Merci encore 😀

  7. Merci pour cet article passionné… à juste titre! Perfume est un groupe excellent, et leur team (producteur & chorégraphe en tête) fantastique.
    J’ai toujours été sceptique avec la J-Pop, mais Perfume sont vraiment éblouissantes: musique, performance, lives & clips… et réelle sympathie! J’ai découvert il y a 6 mois; je ne cesse d’écouter depuis.
    Bonne continuation! J’espère que vous vous ferez casser la gueule comme ça plus d’une fois 😉

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