Comme vous le savez maintenant, j’ai quitté pour de bon kyoto il y a quelques jours. Il est donc temps de faire un bilan de ces 6 semaines en immersion historique.
Car vivre à kyoto, c’est vivre en dehors du temps, en dehors de ce que l’on croit connaître du japon. C’est même en dehors de ce mélange de modernité et de tradition (auto-gifle). Vivre à kyoto, c’est savoir prendre son temps. Du moins, pour moi qui vit un peu en dehors de toutes obligations sociales, c’est comme ça que je l’ai ressenti.
Si je compare avec mon séjour passé dans la capitale, où tout va vite, aussi bien les gens que les aiguilles de ma montre, c’est une bulle d’oxygène d’être au milieu d’un environnement qu’on peut enfin appréhender.
Kyoto est une ville, non pas une mégalopole. La différence, est de taille. Physiquement parlant. Tokyo est sans fin, c’est déroutant, on est perdu, noyé dans cet horizon sans fin de building, ou que l’on regarde. Kyoto a un début et une fin, visible et palpable. La ville est entourée de montagnes, frontière naturelle avec un environnement non maîtrisé par l’homme. L’avantage est certain. Il est facile de bouger partout dans la ville. A pieds, en vélo, en bus ou en métro, les distances s’affranchissent sans perte de temps. Déambuler dans les artères principales, dévier dans une ruelles, flâner sur les bords de la rivière, la nature toujours au coin de l’oeil, c’est une des forces de la ville.
Vous me direz, il y a surtout les monuments, temples ou musées, ces bouts d’histoire, témoins des époques passées. Certes, c’est intéressant mais on ne vient pas vivre à kyoto pour ça. C’est un bonus collatéral. C’était pourtant la raison de ma présence. Je suis quand même, malgré ce que j’en dis, qu’un touriste.
Le tourisme a été le fil d’ariane de mes 6 semaines. Mais entre chaque étapes journalière, j’ai apprécié chaque moment volé. Volé aux passants, volé aux commerçants, aux moines, aux touristes, aux lieux même.
L’euphorie des ruelles de Higashiyama, le calme du parc Maruyama, la vie commerçante de Shijo dori, l’intimité de Pontocho, la bouffé d’air de la forêt… autant d’ambiances différentes qui participent à la singularité de la ville.
L’appartement que j’occupais était parfaitement situé. Nul doute que ça facilite la vie. Être au cœur historique de Gion, c’est un privilège que je n’aurais pas pu m’offrir sans l’effort financier que les propriétaires de l’appartement m’ont accordés.
Tout cela ressemble à une déclaration d’amour dites-moi. Peut-être bien. J’en suis surpris moi-même. Je ne suis pourtant pas un adepte de la vie calme, vivant en banlieue parisienne et travaillant à paris, c’est pas le calme qui caractérisait ma vie. Mais j’ai aimé ça. J’ai aimé pouvoir être dans une forêt, dans une montagne 1h après avoir visité le centre ville, pouvoir m’asseoir sur un banc au bord de la rivière pour bouquiner. Merde, je crois que je vieillis.
Seulement voila, parfois, il faut un peu plus de vie que ce que kyoto a à offrir. Tout est une question d’équilibre. Et pour redistribuer les poids sur la balance, il y a Osaka, bouillonnante, énergique, coeur palpitant de la région, soutenu par une Kobe qui n’est pas en reste niveau ambiance, pour le peu que j’en ai vu. En une heure, vous êtes au dans une ambiance vivante, au milieu des néons, des galeries marchandes, des rabatteurs… le japon des reportages quoi.
Kyoto serait peut-être moins attrayante sans cette proximité. Comme je l’ai dit, il faut avoir un certains équilibre. 6 semaines dans une ville calme c’est bien, mais plus ? Est-ce envisageable ?
La question reste entière mais la réponse n’est pas non.
J’y ai fait aussi de très belles rencontres, des gens avec qui je compte bien rester en contact, malgré la distance ou les décalages horaires. Peut-être que ça joue aussi dans ma perception de ce séjour. On associe toujours des sentiments agréables à des lieux, des odeurs, des sensations. Serais-je aussi enthousiaste sans ces moments que j’ai partagé ?
Le résultat est la en tout cas. J’ai bien aimé kyoto.
Maintenant, il est temps pour moi de découvrir hiroshima et sa région !
Je profite aussi de ce post pour regarder en arrière. Plus de 4 mois sont passés. Un tiers du parcours est fait. Je ne sais pas ce qui est le plus effrayant. Que 4 mois soient déjà passé ou qu’il ne me reste QUE 8 mois ? 8 mois c’est énorme me direz-vous et dans l’absolu, c’est tout à fait vrai. Mais tout est une question de perception. Dans votre vie de tous les jours, tout est rythmé. Métro boulot, repas, boulot, métro, etc. SI on voit plus large, les semaines sont rythmées par les week-end. C’est le repère, le point fixe. En reculant encore d’échelle, l’année est découpée en période de travail et de vacance. En revenant de vacance, on se dit que les prochaines sont loin mais à peine le temps de se perdre dans tous les autres repères temporel proche, que vous êtes déjà de nouveau en vacance.
Moi, mes repères sont tout autres. Ce sont les étapes géographiques de mon voyage, les dates de concerts, les périodes où les amis viennent au japon. Chaque période entre ces dates passent aussi vite que vos jours de travail avant le week-end. « Il ne faut pas penser comme ça » me direz-vous. « Pense à tout ce qu’il te reste à voir ! ». C’est ce que je fais.
L’adage : « Le voyage importe autant que la destination » est on ne peut plus vrai dans mon cas car à l’heure d’aujourd’hui, je ne sais pas où je vais à la fin de ce voyage. Mon but inavoué avant de partir était de ne pas revenir au point de départ. Ne pas reprendre ma vie où je l’avais laissé comme si rien ne s’était passé. Que tout change, en gardant tous les bons cotés quand même. Mon but n’est pas non plus de rester au japon, j’ai tué cette option en n’apprenant pas la langue, je le sais.
Alors, où me mène ce voyage ? Dans ton cul ? Non, ça c’est sur, il n’y mène pas.
J’ai moins de 8 mois pour le savoir.
11 Réponses
tartiflette77
Cette année je retournerai dans la partie sud de Kyoto
Sushi
J’ai beaucoup aimé mon passage à Hiroshima, j’aime beaucoup la ville, et puis Miyajima et le temps d’Itsukushima quoi (le mont misen est sympa aussi, bien que ca m’ait tué les jambes ^^). On avait été au j-hoppers et c’était très bien, le tramway pas trop loin (mais bon comme des cons le jour de notre arrivée « allé on va au j-hoppers a pied, ca fait pas loin, quelques ponts a traverser et c’est bon » résultat on a mis 1 heures avec nos valises bien lourdes (plan avec des échelles bizarres etc). Franchement pour mon prochain voyage j’y retourne, une ville qui m’a beaucoup plu.
mica
bel article comme toujours. Pour ceux qui est de » l’avenir » si je puis dire , vis au jour le jour t’as 8 mois , arrivee vers les 3 , 4 mois restants la tu pourras te poser la question fatidique . Pour l’instant , t’es dans un pays etranger avec aucune obligation donc profite en a fond.
Skaree
« car à l’heure d’aujourd’hui » erf >_<
Hiroshima c'est encore plus calme que Kyoto… tu vas y rester combien de temps la bas?
albatruc
j’y reste 3 semaines. C’est loin d’être la première fois que je viens donc je suis pas dépaysé.
Light
Mon dieux sa fait un choque que tu laisse kyoto derrière toi, c’était vraiment super :'(
J’en suis tout ému ^^’
neonero
« Je ne sais pas ce qui est le plus effrayant. Que 4 mois soient déjà passé ou qu’il ne me reste QUE 8 mois ? »
Le fait qu’il te reste que 8 mois, clairement.
Une fois ton voyage achevé c’est là, j’en suis sûr, que tu tirera tes réponses des enseignements que tes différentes expériences t’auront apporté.
SaniZette
« Alors, où me mène ce voyage ? Dans ton cul ? Non, ça c’est sur, il n’y mène pas. »
ou comment ruiner la poésie d’un post en une seule phrase. Ok, fallait le quota de blague vaseuse. Ok, ya des lecteurs avec des attentes. Mais enfin tout de même!
albatruc
Si je l’avais pas fait moi-même, quelqu’un s’en serait chargé, crois-moi… >_<
Marion
La blague vaseuse c est de se faire appeler sanizette…
albatruc
Si je ne connaissais pas sanizette, j’aurais pu mal prendre son commentaire mais la, c’est de la friendly joke 😉