Séisme

Maj : voici une carte en temps réelle des séismes. Choisissez le jour et regardez ou ça bouge : Carte des séismes.
L’occasion pour moi de voir que la secousse qui m’a réveillé vendredi matin (7 décembre) était de magnitude 4,8 et l’épicentre était dans la préfecture ou je vis. Rassurant n’est-ce pas ?

Si le japon existe, en tant que lopin de terre, c’est grâce aux mouvement des plaques tectoniques. Leurs collisions ont fait sortir de terre ce petit archipel mais en contre parti, ses habitants doivent vivre avec une terre qui vit, qui bouge.  On a beau le savoir, c’est quand même une expérience troublante.

Le japon est sujet à de réguliers séismes et ce n’est pas une surprise si vous en ressentez un quand vous y allez en vacance. La première fois que j’ai ressenti une secousse, c’était en 2008, dans l’hôtel hilton de shinjuku. A l’époque, le taux de change était très favorable et le prix de la chambre accéssible. Je ne sais plus à quel étage nous étions mais un soir, on a clairement senti l’immeuble tanguer de longue minutes. Déjà, à cause de la secousse puis à cause de la stabilisation du bâtiment. Les immeuble doivent bouger pour absorber le choc et mettent un certains temps a s’immobiliser. Dans la rue, les voitures s’étaient arrétées, mettant une sorte de pause dans la ville.  Ce n’était pas effrayant car pas très fort et on se serait cru sur un bateau plus qu’autre chose.

Les autres années (2010 et 2011), il y avait eu de petites secousses presque imperseptibles, sauf une en 2011, où nous étions au restaurant. On s’est juste dit : « tiens, ça tremble ».

Avec se passif, quand on me demandait avant de partir : « t’as pas peur des séismes ? », il m’était difficile de répondre « si si carrément mais je suis un warrior, un pays en mode vibreur, je suis prêt à le vivre ». Non, je n’avais pas peur, ni des séismes, ni de la centrale de Fukushima. A l’été 2011, j’étais au japon, c’est pas maintenant que je vais avoir peur. Si ça pète, vous serez pas plus à l’abri que moi, sauf que moi, je n’aurai pas le temps d’être effrayé.

Bref, depuis que je suis arrivé au japon, d’un point de vu purement « tremblement de terresque », j’ai l’impression d’être dans un autre pays. Ca bouge plus souvent. Jamais très longtemps ni jamais très fort mais assez pour me dire que ça tremble bien ! Je ne regarde jamais la puissance des secousses ressenties, tant que personne ne s’inquiète, c’est que tout est normal.

Mais voila, depuis deux jours, nous avons deux secousses par jour, de plus en plus violentes. L’immeuble dans lequel je vis, craque de partout, les secousses font bouger l’eau dans les bouteilles (plus que dans jurassic park) mais voila, c’est tout. Rien de catastrophique pour autant.. Les meubles ne tombent pas, on ne se tient pas aux murs pour se déplacer, on est loin de cas extrêmes ou des drames télévisuels.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, une secousse à quand même réussi à me reveiller. Je sais pas combien de temps elle a duré ni sa véritable force mais ce n’était pas un rêve. Seasher était aussi réveillé.

Ce vendredi, à 17h18, un séisme de 7,3 sur l’échelle de Richter a frappé le japon à 300 km au nord de tokyo, au même endroit qu’il y a presque trois ans, ce triste jour de mars. Nous, on était à Odaiba, dans une rame de métro souterrain, à quai. On l’a senti bien sur car la rame a tanguer, vraiment comme un bateau mais les suspensions ont tout amorti. Les gens se sont un peu regardé mais le métro est reparti assez vite. Il y a eu des ralentissements après mais on ne se doutait pas que ça avait été fort. Pour nous, ca n’était pas plus fort que ces derniers jours. En plus, personne ne semblait affolé.

Du coup, on a été un peu surpris de recevoir un tweet sur le portable que Seacher utilise, nous demandant si ça allait. Un ami français et un ami japonais se posaient la question. Ba ouais, ça allait bien. Et en arrivant à l’appartement, en regardant sur le net, en effet, ça a bien tremblé et une alerte au tsunami a été lancé. La télé en parle un peu mais il est déja 18h30 quand on regarde donc ce n’est plus la grosse alerte sur toute les chaines (car il a du y en avoir une).

Sur une vidéo de BFM TV, un journaliste français à tokyo avait un air très dramatique qui pouvait laissé penser que c’était pire que ce qu’il y a vraiment eu. Les vidéos qui filtre sur internet montrent que ça a bougé, c’est très net mais les japonais sont restés très calme et je pense que ce sont les occidentaux, moins habitué, cela va de sois, qui paniquent et dramatisent un peu. On ne va pas leur reprocher mais l’écho que cela envoie aux autres pays en est déformé. Le japon n’est pas un pays du tiers monde et la population tout comme une grande partie des constructions (mais pas toutes, loin de la) sont préparées. Voici quand même une vidéo prise ce vendredi dans un magasin d’électronique de tokyo, pour vous donné une idée de la force d’un séisme de 7,3.

Lien youtube

Je suis presque déçu de pas l’avoir ressenti pleinement. Attention, un séisme, ce n’est quand même pas rien et il y a des risques pour la vie des gens. Je ne jubile pas quand il y a des séismes même si j’en plaisante sur les réseaux sociaux. Je garde à l’esprit le coté mortel de ce type de catastrophe. Des gens ont sans doute eu très peur, ayant en mémoire un passif plus lourd que le mien.

Je sais que ce n’était pas le dernier que je ressentirai, un séisme fort appelle des répliques et de toute façon, en un an, j’aurais de quoi faire. Donc, à mes proches, n’ayez pas peur tant que je donne des nouvelles. A tout ceux qui pourraient être freinés à l’idée de venir au japon, à cause des séismes ou des centrales nucléaires, je leur dirai qu’il vaut mieux venir maintenant avant que tout explose, s’écroule ou brûle. La peur n’évite pas le danger et ça vous fera des choses à raconter sur votre blog/site.

On a tendance depuis 2011 à résumer le japon aux catastrophes et je trouve ça dommage. J’espère, par ma petite contribution, donner une autre image du pays au « grand public ». En même temps, je suis pas sur que le grand public vienne sur mon blog.

Ps : je vais éviter les photos de séisme en illustration, ça serait ni respectueux ni en adéquation avec ce que j’ai vécu.