En France, on le connait sous le nom d’Albator 78 et d’Albator 84. La faute à une sombre histoire de localisation et d’année de diffusion. Personnellement, j’étais pas né pour la première diffusion et j’allais bientôt l’être pour la seconde donc, ce n’est pas ma génération du tout. Ca ne devrait pas m’empêcher de connaître cela dit mais allez savoir pourquoi, cette série ne m’a jamais vraiment attiré. Je connais comme tout le monde, de nom, un peu l’univers aussi et quelques personnages emblématiques mais ça ne va pas plus loin. Mon souvenir le plus vif, c’est un jouet qui appartenait à un de mes grand frère, une figurine en caoutchouc d’albator qui à force d’être resté plier dans une caisse à jouet, avait la jambe définitivement plié sous un angle inhumain. Pauvre capitaine Harlock.
Oui parce que ça va bien 5 minutes les Albator. Il s’appelle pas Albator, il s’appelle Harlock. Pourquoi changer de nom ? Parce que Harlock ressemble trop à Haddock ? Parce qu’on s’en fout et qu’on fait ce qu’on veut en France ? Allez savoir. Le soucis, c’est que maintenant, dans la mémoire d’une génération de préquadragénaire, c’est albator qui est gravé.
Et tant pis pour l’œuvre originale de Leiji Matsumoto, mangaka de métier et créateur d’univers par la même occasion. Outre Captain Harlock (première apparition en 1969 dans Dai-kaizoku Harlock), on lui doit aussi Galaxy express 999 , Super submarine 99 (deux séries que j’ai vu), Space battleship Yamato, Gun frontier, et plein d’autre œuvres originales ou dérivées de ces grandes séries. Son style est, comme celui d’Akira Toriyama, tout de suite reconnaissable ! Avouez que quand vous avez vu les clips des Daft punk (formant le film Interstella 555), vous vous êtes tout de suite dit : « c’est le mec d’Albator » ! Et oui, c’était bien lui ! Un grand monsieur qui aime l’espace, les vaisseaux historiques et les épopés fantastiques. Un monsieur qui joue presque plus sur l’ambiance de ses mangas que sur une histoire complexe et alambiquée.
Je ne vais pas vous raconter l’histoire de Captain Harlock car je n’ai jamais vu d’épisode. Je m’en souviens pas en tout cas. Je pourrais la lire remarque… allez wikipédia ! En 2977, les 50 milliards de chinois terrien ont colonisé l’espace et vivent abruti par un monde médiatique, sans rêve et sans but donc totalement heureux. Dirigé par un gouvernement unique et un premier ministre incompétent, personne ne s’inquiète de l’invasion prochaine du monde par les Sylvidres, une race extra-terrestre de femme plantes guérrières. Personne sauf le capitaine Harlock et son équipage pourtant considérés comme des pirates, et quelques scientifiques. A bord de leur vaisseau Arcadia (Atlantis en français), ils vont se dresser contre la menace et protéger la terre.
Facile quoi. Sauf que ça devient vite le bordel en creusant un peu. La première série animé a été faite pendant la parution du manga (en 1969) dont il est tiré et sortira plus vite que le manga. Résultat : la série sera fini avant le manga, prenant de vitesse l’écriture de l’histoire par le Leiji Matsumoto. Le manga n’a donc jamais été fini, bloqué en plein milieu de l’histoire. L’histoire sera pourtant développé dans d’autres mangas et animé, approfondissant les liens entre les personnages, dévoilant les origines de Harlock et de son vaisseau. Ou plutôt ses vaisseaux car il n’y a pas moins de 7 Arcadia différents, avec deux design bien distincts. Un vert et un bleu. Sachant en plus que chaque design a été vert et bleu, que parfois il s’appelle Death shadow…
C’est vraiment le bordel cette série en fait, y’a pas a dire. Pourquoi j’en parle d’ailleurs ? Ah oui ! Parce que ça :
En 2010, Toei animation annonce la mise en chantier d’un remake de « Space pirate captain Harlock » au travers d’un film d’animation, engouffrant 30 million de dollars dans sa production. C’est à ce jour le plus gros budget pour un film du studio. Même sans être fan ou même vraiment connaisseur de l’univers, j’ai tout de suite été séduit ! Comme le manga et l’animé, tout est une question d’ambiance et de classe. Un space odyssey avec le pirate le plus charismatique qui existe (oui, même dans One piece, on trouve pas aussi classe, et j’adore One piece), en image de synthèse sublime… je suis client.
Mais 2010, c’était loin et la sortie du film l’était encore plus.
Jusqu’à maintenant en tout cas car le film est en salle ici au japon. L’occasion de se faire encore une fois une sortie au cinéma entre amis. Contrairement à moi, ils ne sont plus jeunes et connaissent donc un peu mieux que moi Captain Harlock.
On a choisi d’aller voir le film mais aucun d’entre nous ne parle japonais (même si Ismath l’apprend en ce moment). Naïvement, on s’est dit que ca serait un film majoritairement action et que de toute façon, le contexte suffirait à comprendre, comme pour Dragon ball kami to kami… Bah non…
On a voulu le voir en 3D plutôt qu’en 2D parce que les films d’animation sont généralement bien fait en 3D et que, quitte à payer cher, autant payer vraiment cher.
On ne va pas tourner autour du pot, le film est vraiment bien. Et pourtant, on a pas compris grand chose, pour ne pas dire qu’on a rien compris. Notre conversation au sortir du cinéma ressemblait un peu à : « mais pourquoi il a fait ça à ce moment ? J’ai pas compris pourquoi il se passe ça quand il fait ça ! C’est qui lui par rapport à lui ? Comment ils en arrive là alors qu’ils font ça ? »
Plein de questions donc car en fait le film est bourré de rebondissements, d’histoires croisées, de sauts dans les souvenirs et dans tout ça, on s’y perd carrément. Et c’est une bonne chose à priori, qu’un film d’animation de ce type pousse à suivre attentivement et tente de ballader/surprendre le spectateur. Je dis pas que c’est réussi parce qu’en comprenant la langue, tout est peut-être très prévisible mais pour nous…
Techniquement, c’est très réussi même si on sent quand même une touche un peu « cinématique de jeux vidéo ». On est pas dans l’hyperréalisme d’un « Avatar » mais plus dans du « Final fantasy advent children » par exemple. La réalisation est vraiment bonne ! Faire un film en image de synthèse permet des plans et des mouvements de caméra qu’un film en prise de vue réelle ne peut pas faire, ou au prix d’un surcout d’effets spéciaux. On passe sans arrêt de plan ultra classieux sur l’arcadia, son équipage et surtout Harlock, à des plans de bataille spatiales mémorables. Le rapport est souvent de 1 versus 10 000. Pourtant, on a jamais peur pour l’Arcadia. « L’effet est foiré alors si on a pas peur alors qu’il est tout seul contre une flotte entière » me direz-vous ! Bah non. Parce que Harlock a ce grain de folie qui lui permet de faire des manœuvres suicidaires, épaulé par un Arcadia quasi mystique et indestructible. Le voir foncer dans d’autres vaisseaux avant de faire un abordage spatial avec un équipage en combinaison de combat est juste jouissif et on a mal pour les adversaires.
Au niveau de la 3D (celle avec les lunettes hein), on voit très vite qu’elle a été pensée dès les prémices de la création du film. En 3D, il y a 3 type de film :
- les films tournés en 2D et convertis en 3D
- les films tournés en 3D
- les films pensés et tournés en 3D
Il y a une vrai différence entre les deux derniers types. Un film simplement tourné en 3D sera filmé avec une caméra en 3D pour avoir l’effet directement au tournage, sans retouche en post-production. Alors qu’un film pensé et tourné en 3D sera aussi filmé en 3D mais les plans qui seront filmés auront été imaginé pour augmenter l’effet de profondeur de l’image. Cela se traduit souvent par la mise au premier plan d’un élément (mobilier, personnage, etc) qui permettra de mieux distinguer le premier plan, du second plan et de l’arrière plan. C’est cette succession de plans en profondeur dans l’image qui rendra bien l’effet que vous verrez avec vos lunettes. Sans ça, vous aurez beau filmer en 3D, vous aurez une profondeur ridicule.
Captain Harlock a été pensé en 3D et on retrouve constamment un élément au premier plan de l’image. Même pendant les batailles, des débris, des satellites, des vaisseaux viennent vous en mettre plein la vue et l’ensemble reste parfaitement lisible !
Que dire de plus si ce n’est que j’ai vraiment envie de le voir avec des sous-titres. Je veux savoir si la sensation de complexité du scénario est réelle ou si ce n’était qu’une impression. Pas besoin d’être un fan en tout cas pour apprécier car au dire de mes camarades plus connaisseurs que moi, il y a des changements en comparaison des animés d’origine. Mais quoi de plus normal pour un remake ? Quelques libertés pour redynamiser et moderniser une série qui a 44 ans, ça ne fait pas de mal. J’espère qu’il sortira au cinéma en France, mais malgré le budget, j’ai quelques doutes. On trouve bien des bandes annonce doublées en anglais alors qui sait… En tout cas, il fera parti de ma bluraythèque quand il sortira !
4 Réponses
ismath
« Contrairement à moi, ils ne sont plus jeunes et connaissent donc un peu mieux que moi Captain Harlock. »
Vengeannnnnnnce !!!!!!!! « mais pourquoi il est si méchant »!
Bon la zik est super aussi, tu oublies (comme toujours) et la voie de l’acteur du capitaine est trop trop classe !
j’ai rien compris mais j’ai adoré ^^
cyril
ahhhhhh mon albator avec les jambes tordues ;-(((((( snif disparu …………
manuella
pour une personne qui n’étais pas fan de Albator au début je trouve que tu en parles très bien.
comme je suis vieille j ai connue le 78 et le 84 même si je connais le 78 a cause des rediffusions.
j étais bien sur amoureuse d’Albator et fascinée par les Sylvidres.
je pense que c est une bonne idée de l,avoir dépoussiéré un peu ,les nouvelles générations vont adorer;surtout quand le rendu au cinéma a l ‘air si génial.
albatruc
Et j’ai appris récemment qu’il allait très certainement sortir au cinéma en France, une bonne occasion de le revoir !