Trapped

Débuté en novembre par une série de repérages, de story-boarding, d’écriture, de recherche de faisabilité, de fouilles aux éléments techniques utiles, aux achats d’accessoires, d’accumulation de connaissances, d’heures de vélo, de tournage, de dérushage, de retournage, de redérushage, de découpage, de montage, d’effets spéciaux, de bidouillages, d’effacements, de rectification et de paufinage, c’est avec un grand plaisir et un immense soulagement que je vous présente le premier épisode (pour un total de 4) de « Trapped« .

Regardez, on s’en parle après (pas la peine de vous spoiler en lisant la suite avant de voir la vidéo)

Synopsis :

Aperture science, société de recherche avancée, s’est relevé de ses cendres depuis que le dernier cobaye humain a été libéré et que Glados, l’intelligence artificielle maitresse des lieux, a repris sa place. La science appartient a ceux qui osent faire des tests !

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C’est bon ? Je peux développer sans spoiler ?

3 mois de travail régulier pour 4 minutes de vidéo, ce n’est pas ce qu’on appelle un rendement optimal j’en conviens aisément. J’ai été  dépassé par la somme colossal de choses à faire, à intégrer et à apprendre pour arriver à ce résultat.

Le postulat de départ était tout autre. Faire une courte vidéo qui présenterait de manière romancé à la sauce science fiction, mon arrivée au japon. Mais à mesure que je réalisais qu’avec un peu d’acharnement, je pouvais avec mon faible niveau de connaissance, faire un petit court métrage de science-fiction, j’ai abandonné cette idée pour faire les choses autrement. L’univers du jeu « Portal » s’est assez vite imposé de lui-même et ce, pour plusieurs raisons. Déjà, c’est un univers très développé mais avec des parts d’ombre et des évènements qui, meme si on peut difficilement les situer dans le temps,  sont défini dans une période précise. Je pouvais donc parler de l’après ou de l’avant.

L’après est plus simple car l’avant se serait déroulé dans les années 50. Ensuite c’est un jeu avec beaucoup de dialogues par personnage. Et des dialogues vraiment bien écrit, drôle et pouvant être adapté ! C’est la le point essentiel. Je suis seul. Je ne peux pas faire les voix de tout le monde, ça serait ridicule en plus d’être pénible car, je ne suis pas ingénieur du son.

Mais au fait, faire la voix de qui vu que je suis seul ? Je peux me déguiser pour faire plusieurs personnages mais ça sera ridicule et si je veux être un peu sérieux, tout sera gâché par cette multiplication de moi. C’est la qu’intervient la technologie moderne. Pourquoi ne pas prendre un personnage du jeu et l’intégrer en 3D dans le film ?

Parce que je ne sais pas faire de 3D. Parce qu’intégrer un élément en image de synthèse dans un environnement naturel et faire en sorte qu’il s’incruste bien est assez difficile pour que même maintenant dans certains films, ca soit mal fait.

La technologie m’a encore sauvé. Pas besoin de savoir faire de la 3D aujourd’hui. Un plug-in du logiciel After effect (logiciel d’effet spéciaux) permet d’intégrer et de gérer en temps réel un objet en 3D dans un environnement vidéo. Pour faire simple, normalement, il faut faire un personnage en 3D d’un coté sur son logiciel 3D, récupérer les coordonnées de la caméra qui a servit à filmer les plans réel dans lesquels on veut mettre ce personnage, incorporé ces coordinnées dans son logiciel de 3D afin que son personnage soit vu du bon angle, il faut créé des lumières sur ce personnage pour qu’il soit éclairé de la même manière que la scène réelle (sinon il s’intégrera mal), etc, etc.

Beaucoup d’étapes et d’aller retour entre les logiciels, logiciels qui demandent des connaissances pointues que je n’ai pas. Ce plug-in d’After effect permet d’importer dans sa vidéo un élement en 3D et de tout gérer directement dans la vidéo. Pas d’aller retour, tout se modifie au même endroit. C’est moins lourd, plus simple mais aussi beaucoup plus limité en terme d’animation. Impossible d’animé un humain par exemple. Cela reste basique, très basique.

C’est pour cela que mon robot est limité en mouvements malheureusement. J’aurai aimé qu’il soit plus vivant. Après, le travail d’intégration reste « le même ». Collé le plus possible a la réalité avec les lumières et les textures, la profondeur de champs, les rapports de taille, etc. Pour vous donner un exemple, voici l’intégration avant et après le travail de peaufinage .

Pour être honnête, j’avais une vision simpliste de ce qui m’attendait. Je ne pensais pas que coller à la réalité serait si difficile. Et ce n’est pas parfait malgré mes efforts, malheureusement. J’ai du tout apprendre pour ce court métrage du point de vu « effets spéciaux ». Ce n’est pas mon métier et si j’ai quelques bases avec les logiciels à force de mettre les mains dedans, je ne dois en effleurer que la surface.

Je vous passe tout le reste des effets que vous voyez ou ne voyez pas, j’ai été assez chiant déjà : )

L’autre difficulté de tourner tout seul, c’est de tourner tout seul justement et les contraintes que ça apporte. Pas de mouvements de caméra, pas de mise au point manuelle, cadrage en semi aveugle. Un vrai boulot d’amateur en somme. Vu que je suis devant la caméra, impossible de faire des traveling, des zoom/dezoom, de travailler la profondeur de champ, de gérer mes cadrages. Je suis obligé de tâtonner constamment.

Et puis, « jouer » (ouais, je suis pas un grand acteur) avec un personnage qu’on ne voit pas, qui ne parle pas et qui ne répond pas… c’est vraiment pas facile. Il fallait se souvenir de ses dialogues (rythme, longueur et tonalité) pour pouvoir répondre quand il faut, de la bonne manière et dans le ton adéquat. Une galère !

Je vous passe la partie doublage de tout mes dialogues car je ne pouvais pas parler dans ce lieu de tournage, qui se trouve être le capsule hôtel de l’aéroport d’haneda, où le calme est demandé. 3h de tournage pas plus, sinon c’était plus cher. La gestion du son avec sa spatialisation a aussi été une découverte. Placé les intervenants d’une scène par rapport au son de leur voix : a gauche, a droite, éloigné, rapproché… On y pense pas mais quand tous les dialogues sont au même niveau sonore et stéréo, ça fait bizarre, ça fait plat.

Soyons clair, non je ne me suis pas coupé les cheveux parce que j’ai fait cette « coupe ». J’ai fait cette coupe parce que j’allais me couper les cheveux, nuance. Et à postériori, j’ai presque regretté, de peur que l’attention des gens qui me connaissent soit portée dessus plutôt que sur l’ensemble. Je craignais le :  « ridicule kévin avec cette coupe » alors que je recherchais le : « ridicule ce personnage avec cette coupe ! ». Ce n’est pas moi, je joue un personnage ! c’est une fiction, ne l’oublions pas.

Tout ça pour dire que ce n’est pas simple de devoir tout faire seul. Je ne cherche pas d’excuses et j’invite tout le monde à critiquer comme il se doit ce que j’ai fait. J’estime que quand on fait quelque chose, soit on le fait bien, soit on le fait pas. Mais si on le propose au plus grand nombre, il faut assumer les retours qu’il y aura, même si on trouve ça injuste parfois. Le temps de travail et la difficulté ne doit pas impacter sur un jugement. On « note » un résultat, pas les étapes qui y ont mené.

Les 3 épisodes suivant sont déjà montés. Il ne reste « que » les effets spéciaux, le plus long bien entendu. J’ai trouvé des astuces pour aller plus vite et voir ce premier épisode fini m’a un peu remotivé. Nous verrons bien si je me remet sur la suite.

Si vous aimez, n’hésitez pas à partager. Je fais pas ça pour le clic ou pour la gloire mais bon, je l’ai pas fait pour le garder pour moi non plus.

ps : je suis resté plusieurs jour avec cette tête, parfois dans des lieux public… merci de votre compréhension et vive les bonnets/chapeaux/casquettes. ^^