Visa Working-holiday

C’est fait. On ne vous fera plus changer d’avis. Pas de retour en arrière possible, pas de faux fuyant. Vous êtes un homme/femme (barré la mention inutile) qui ne revient jamais sur sa parole. Le plus dur est donc presque fait puisque vous êtes sur de fuir vos responsabilités pour aller vous tourner les pouces sur l’archipel du soleil qui se lève.

Deux choix s’offrent à vous :

1. Le séjour petit joueur
2. Le séjour « j’ai pas peur »

Pour le séjour petit joueur, rien de bien compliqué. Vous partez comme si c’était des vacances sauf que vous restez la totalité du temps qui vous est alloué grâce à votre Visa touristique. Trois mois pour profiter au maximum de votre voyage, ça peut paraître suffisant et ça l’est pour beaucoup d’entre vous. Car cette période pose déjà quelques problèmes. Comment justifier cette absence auprès de votre patron. Le coup de la panne de réveil a peu de chance de marcher et il faudrait beaucoup de décès dans votre famille pour être en règle. Tout ceci est votre problème, soyez imaginatif ou simplement fou. Je me souviens d’un ami qui a fait un abandon de poste pour venir avec moi en 2007. Ca, c’était avoir des couilles !

Si vous êtes partant pour ce type de séjour, faites bien attention ! La, on ne plaisante plus. Vous êtes peut-être déjà en train d’avoir une poussé de testostérone, un afflux d’adrénaline, une étincelle de folie. N’y pensez pas sinon il sera… ok c’est déjà trop tard, vous êtes passé du coté des voyageurs « j’ai pas peur ». Vous vous êtes dit :

« Mais si je pars trois mois, je peux partir plus longtemps, ça me fait pas peur ! » AH AH AH mignon petit parasite ! Seul les élus peuvent vivre au crochet de la société à l’autre bout du monde. « Élu », c’est peut-être un peu fort mais « choisi », ça colle parfaitement. Car pour rester sur le sol japonais sans risquer l’expulsion définitive, il faut avoir été choisi parmi les candidats au VISA !!!!

Quelle magnifique invention que le visa, peu importe la dénomination qui suit le terme. Visa travail, Visa vacance-travail, Visa de non travail… 27 catégories en tout ! À vous de faire votre choix parmi ceux qui vous correspondent et de faire les démarches correspondantes. Moi, j’ai choisis le plus simple : le visa vacance-travail. Pourquoi celui la plutôt qu’un autre me demanderez-vous, l’œil brillant, la babine retroussée et l’oreille dressée ! Tout simplement parce que c’est le plus simple à obtenir. Il y a peu de restrictions (et peu de refus) mais une restriction peut vous fataliser. Il faut avoir moins de 30 ans pour faire la demande (et ne pas voyager avec un enfant, mais bon, pour ça, il y a les aires d’autoroute…). Heureusement pour moi, je suis jeune en plus d’être beau et riche. Et riche, il faut l’être un minimum. Ce sont soit un billet d’avion aller-retour, soit au moins 4 000 euros sur votre compte en banque que l’on vous demandera. Il y a d’autres petits détails qui sont très bien décris et expliqués sur le site de l’ambassade du japon . Vous y trouverez aussi les documents administratifs à fournir.

Une fois que vous avez bien fait vos devoirs, il reste une dernière étape à franchir avant de faire parti de l’élite. La remise de dossier à l’ambassade. L’immeuble est moche, la décoration est moche, le vigile est moche mais la secrétaire administrative est … gentille. Une fois le dossier remis, elle vérifie chaque pièce et vous demande au besoin de le compléter. Personnellement, on m’a demandé de mettre un budget à chaque étape de mon planning et de développer un peu plus ma lettre de motivation. J’ai pu le faire sur place en quelques minutes pour que tout soit réexaminé par une personne obscure que vous ne verrez jamais. Il doit s’appeler « le chef » ou « le maître de la décision ultime », des titres ronflants qui perdent tout leur sens quand on sait que la plupart des demandes sérieuses sont validées. On vous dit de suite si c’est le cas et vous n’avez plus qu’à revenir deux jours plus tard récupérer votre passeport, nouvellement taguer d »une page consacrée à votre nouvel état : celui de résidant sur le sol japonais.

Ressortez de l’ambassade, le torse bombé de fierté, avec l’envie de crier à la première bourgeoise qui passe : « ça y est j’ai mon visa ah ah ahhhhhhhhhhhhh », pour finir en courant nu sur les champs-Élysée.