Le vrai déménagement, c’est en oppositions à tous ceux que j’ai fait pendant mon année au Japon. Vous savez (vu que vous me lisez depuis presque … deux ans O_o), ceux qui consistaient à prendre ma valise de plus en plus lourde et à changer de lieux de location, passant d’un meublé à un autre meublé. Pour les retardataires, je vous invite à vous taper les 240 articles précédent ou le résumé de mon année.
Ce n’était donc pas vraiment des déménagements, au sens où tout le monde l’entend. Parce qu’un vrai déménagement, c’est ce que j’ai fait à la mi-aout avec ma copine (c’est chiant ou pas de pas mettre un prenom et un visage à ce « ma copine » ?). Pourquoi avoir déménagé déjà. L’appartement de ma copine était vraiment bien. Grand (plus de 40m2), lumineux, avec beaucoup de rangements, une salle de bain avec fenêtre, une cuisine ouverte sur le salon, une place de parking, proche des magasins mais assez éloigné de la route principale pour ne pas entendre les voitures et tout cela à moins de 50 000 yens.
Le seul vrai soucis de cet appartement, c’était la ligne de Shinkansen (train rapide) à 30 mètres des fenêtres. Certes, c’est une ligne suspendue donc assez haute mais un train à 300 km/h, ça fait du bruit et du vent. On s’y habitue très vite et au final, c’était pas trop gênant.
Non, il n’y avait vraiment aucun soucis avec cet appartement. L’immeuble n’était pas vieux, les lumières du salon et de la chambre avait une télécommande (différentes intensités, programmation de veille, etc), il y avait une climatisation, un petit balcon… mais personnellement, je ne m’y sentais pas chez moi. Dès le début pourtant, cet appart a été choisi pour être à l’aise quand je viendrai pour ce séjour.
Il a été choisi (sur plan et visité par mon beau-père) en vu de vivre en couple mais inconsciemment, je pense que ressentais simplement que j’étais venu vivre chez mes copine pendant 3 mois, rien de plus. J’étais chez elle et pas chez nous.Logique car, c’était ça en fait. Et ce n’est pas le fait que rien ne soit à moi (meuble ou déco). Je saurais pas dire pourquoi en fait. C’est comme ça. Mais ce n’est pas non plus ça la raison du déménagement. La vraie raison, c’est ça !
Un quart de chien. Oui, on a déménagé pour un chien. Car malheureusement, notre immeuble n’acceptait pas les animaux domestiques, comme cela se fait beaucoup au Japon d’ailleurs. Du coup, le fait d’adopter un animal prend encore plus de sens. C’est déjà une grande responsabilité de prendre un animal mais quand en plus il faut déménager pour l’avoir, la décision est encore plus importante. Quand on l’a prise, on avait deux choix : la laisser chez mes beaux-parents et la voir tous les jours chez eux ou déménager. J’étais prêt à déménager sachant tous les frais que ça engagerait (vous allez comprendre). On peut me traiter d’imbécile, de pigeon ou de crétin, à tort ou à raison mais j’étais près à faire ça, sachant ce que représentait ce chien pour ma copine (et j’étais loin de savoir tout à ce moment là).
Dans un premier temps (1 mois), le chien est resté chez mes beaux-parents et on allait la voir tous les jours. Et mi-aout, on a déménagé.
Il a d’abord fallu trouver un appartement. Je l’avoue, j’ai laissé ma copine faire pour la recherche. On va dire que c’était plus rapide, vis à vis de la langue, de l’écriture et des petits détails qui pourraient m’échapper. La banlieue de Morioka, c’est pas la banlieue parisienne ou tout autre banlieue de grande ville. C’est pas la place et les offres qui manquent. Par contre, quand on rajoute l’option « animaux autorisés », le choix diminue. Si en plus on veut rester pas trop loin du boulot de ma copine, c’est encore plus restreint. On voulait pas non plus avoir quelque chose de beaucoup plus petit tant qu’à faire. Mais elle a trouvé. Deux choix possibles : un petit appartement de 23 m2, pas de chambre et la cuisine qui prend de la place ou un appartement de 52 m2, qui ressemble au notre au niveau de la disposition (entrée et chambre inversés c’est tout), à 5 minutes en voiture de notre appartement et plus proche du lycée où bosse ma moitié. On s’est donc tourné vers celui-là en priorité.
Direction l’agence immobilière après un premier contact par e-mail. Le lieu est sobre, l’équipe semble jeune et nous sommes reçu comme des clients, c’est à dire avec le thé, en nous reculant nos chaises, etc. Le sourire et la politesse, pas besoin de l’évoquer car c’st normal au Japon, quoique le sourire, ce n’est pas toujours le cas quand on est client, je pense aux combinis particulièrement.
On nous explique tout sur l’appartement, avec un plan et des photos, un plan du cadastre pour bien le situer, la totale. Petite précision quand même : quand je dis « on nous explique », vous devez comprendre qu’on explique à ma copine et qu’elle me résume plus tard. Dans les cas où je suis avec elle et qu’on nous explique des choses, peu importe le lieu ou la raison, les gens parlent à ma copine et de temps en temps me regardent deux secondes. Dans ces cas là, je hoche la tête avec un « so sooo » bien placé pour faire mine que j’ai tout capté. Je ne dupe personne je pense mais ça me fait plaisir.
Du coup, on a visité cet appartement, dans une résidence de deux immeubles d’un étage, un immeuble pour les chats et un autre pour les chiens. Le quartier est récent, proche de la gare et pas trop loin d’un magasin. L’appartement était pas super propre (lino immitation parquet abimé, saleté, etc), un poil plus petit que le notre malgré les chiffres avancés, avec beaucoup moins de rangement et une cuisine plus petite. Mais ça allait donc on a dit ok. Mais un autre mec était déjà dessus avant nous. Alors on l’a tué. Et on a eu l’appartement.
Avant d’emménager, il faut prévenir tout le monde : eau, gaz, électricité, internet (la ligne et le fournisseur d’accès, comme orange et free pour la France par exemple). Je sais pas comment l’équivalent se passe en France et il serait méchant de penser que c’est galère, simplement parce que c’est globalement toujours le cas avec ces institutions. Mais ici, ça a été super simple. Un coup de téléphone à l’eau, au gaz, à l’électricité et à Internet et c’était bon. Et encore, il y avait des choses faisables sur internet. Le gaz allait être en vacance donc on a été coupé un jour avant de déménager, le technicien est passé à l’heure sans soucis. Le jour de l’emménagement dans le nouvel appart’, on avait l’électricité, le gaz est passé faire le branchement en fin d’apres midi et on recevait le technicien pour la ligne téléphonique et les box internet. Il est où le problème ? L’appartement avait été complètement nettoyé et les défauts qu’on avait vu n’étaient plus là.
J’ai jamais déménagé moi-même en France mais je regarde Stéphane Plaza à la télé. Je sais que ça peut couter un peu d’argent de prendre un appart en France. Genre quelques mois de caution, des garants, un salaire minimum, etc. Mais c’est rien comparé à ce qu’on paye au japon. Au niveau des garantis demandées, ça va, ils sont pas chiant mais les frais… Je vais pas rentré dans les détails de « qu’est-ce qui a couté combien » mais en comptant le loyer de mi-aout et septembre, on a payé presque 5 fois le loyer dont 4 en frais divers et variés. Au passage, l’agence immobilière a ouvert spécialement pour nous donner les clés alors que c’était les vacances (O-bon) et qu’ils ne devaient pas travailler. Inimaginable en France !!!
J’ai déjà déménagé d’autres personnes que moi. Pour porter les cartons des autres, je suis là. Globalement, le schéma est toujours le même. Beaucoup de cartons, un lave-linge/frigo/gros meuble bien lourd, une camionnette de 15 m3 louée et pas mal d’aller-retour. Du coup, je pars pour ce schéma pour notre déménagement (d’ailleurs je dis notre déménagement mais vous noterez que je n’ai moi-même qu’une valise m’appartenant. Ca fait bizarre du coup de dire notre). Et ma copine a du me prendre pour un dingue quand deux jours avant le jour fatidique, je lui disais encore, en regardant l’appartement sans aucun changement :
– « Faudrait peut-être faire des cartons, ranger, préparer des trucs nan ? On bouge dans deux jours quand même. »
Parce que ça ne s’est pas passé comme je l’imaginais, vous vous en doutez bien. Le mercredi, on avait les clés de l’appart et comme c’est à 5 minutes de voiture, on pouvait emmener pas mal de bricoles juste dans la Lapin. En mode vagabond. En vrac dans le coffre, dans des sacs, comme on peut, tant que ça rentre. C’est aussi la méthode dites du « je pousse pour que ça rentre, de toute façon on s’en fou, ça ressors bientôt ». Ce n’est pas une métaphore sexuelle.
Le lendemain, mon beau-père devait nous aider pour les grosses pièces, avec une camionnette. Moi, d’instinct, avant même que le cerveau ne fonctionne, je pense 15m3 pour la camionnette. Mais quand le cerveau se met enfin à fonctionner, je pense qu’on est au Japon et que tout est plus petit. Les meubles, les appartements et donc les camionnettes aussi. Et on a eu ça.
Oui marrez-vous ! Rigolez bien mais en attendant, le canapé, le lit, le frigo et le lave-linge sont rentrés ! En deux voyages mais ils sont rentrés. En 3h, c’était bon. L’appartement était vide et propre, le nouveau était plein et en bordel, le camion était rendu et il ne restait plus qu’à prendre le chien.
Le soir même, je remontais le lit ikea, on mangeait en cuisant au gaz (non on a acheté des bento mais on aurait pu), on avait de l’électricité et internet. Bon, on a quand même du acheter une lampe pour le salon car on avait pas fait gaffe qu’il n’y en avait pas. Dans la chambre et le dressing non plus en fait.
Je l’avoue, je me sens mieux dans cet appartement. Pourtant, il n’y a pas beaucoup de changements architecturaux. Mais voilà, j’ai participé à toutes les étapes, j’ai fait parti du processus, j’ai été là, j’ai vu la vie matérielle de ma copine (une bonne manière d’en apprendre un peu plus sur elle)… en gros je me suis installé réellement avec ma copine. Enfin j’ai installé ma copine et le chien, car je garde à l’esprit que je ne fais que passer malheureusement.
Le plus difficile dans ce déménagement, ça a été de payer finalement. J’ai été spectateur de beaucoup d’étapes donc c’est forcément plus simple mais je n’ai pas vu ma copine s’énerver, stresser ou paniquer. Tout s’est passé comme ça le devait et c’était idéal.
Maintenant j’ai un chien pour me tenir compagnie la journée, un chien qui ne sort pas encore à cause de ses vaccins, un quartier sympa et je paie moins cher pour aller à mon cours de japonais le vendredi après-midi. Que demander de plus ?
7 Réponses
Sushi
Ayant déménagé une bonne dizaine de fois et vidé la maison de la grand-mère (on a fait 4-5 fois l’aller-retour entre la maison et la déchetterie en camionnette 15m3 tellement y avait de conneries à jeter) et devant probablement déménager l’an prochain ou en 2016 je trouve le tien plutôt simple ^^ Niveau loyer c’est plus cher que l’ancien, sachant que vous avez des rangements en moins et cuisine plus petite ?
Sinon…. votre chien est trop meugnoooonnnnnn !!! (je suis plus chat perso, même si les welsh corgi de ma soeur sont juste adorables ^^)
wotan
j’avoue, pour la camionnette, j’ai ri !
bonne continuation en tout cas !
toto
Dafuq la camionnette
Ton niveau de japonais s’améliore ?
Bonne chance pour la suite. 😉
albatruc
Le japonais s’améliore oui. C’est très très long mais il ne faut pas s’arrêter maintenant !
xellos
Complètement chiant, je dirais que le « ma copine » est lourd à lire à force.
Qu’il n’y ai pas de photo je trouve ça normal à vrai dire, mais pas de prénom, c’est moche.
A la limite tu peux même donner un faux prénom, un nom de légume, peut importe, mais le « ma copine » c’est tellement laid
Et déménager de cette façon sans avoir fait de carton au préalable ça ne t’as pas énervé ?
Le truc le moins optimisé du monde où tu te retrouves à trimbaler 2 pauvres bidules et faire 15 aller/retour de la voiture/camion à l’apart’ quand 3 auraient suffit.
Ca doit être l’amour qui t’a permis de surmonter cette épreuve j’imagine :p
albatruc
C’est lourd à écrire aussi a force…
Franchement, je m’attendais à un gros bordel comme tu le décris mais ça a été. Et c’est le se.. oui l’amour qui m’a aidé. Bien entendu.
ismath
La camionnette m’a bien fait rire aussi.
J’ai horreur des déménagements … Je passe pourtant les 2/3 de l’année loin de chez moi et ça ne me dérange pas.
50 000 Yens c’est raisonnable je trouve pour 52m².
Enfin ça c’est bien passé, maintenant vous vivez à 3 !