Suite des visites avant un rapide bilan de Taïwan demain (pour ne pas prendre de retard et ne pas faire d’articles à rallonge). Il y a pas mal de choses à faire à Taipei et à Taïwan plus généralement mais quand on est un peu organisé (ou qu’on essaie de l’être), on rassemble géographiquement ses visites pour ne pas perdre de temps. C’est ce qu’on a fait en allant au zoo de Taipei qui à la chance d’être proche d’un téléphérique allant à un temple dans la montagne. Bien sûr, il a fallu qu’un vent fort empêche son fonctionnement (les vérifications post-typhon ne sont pas finies ?) ce qui nous laissera plus de temps pour le zoo.
Première surprise, un billet est valable pour deux personnes et quand on sait qu’il coute 60 dollars (1,5 euros), on a pas l’impression d’être volé. On se pose des questions par contre. Est-ce qu’ils arrivent à nourrir les animaux en faisant payer si peu ? Est-ce que le zoo est entretenu ? Sur quoi on va tomber encore, sachant que le zoo est dans la zone montagneuse/pauvre de la ville et que le voisinage n’est pas un modèle du Taipei moderne.
Sur le plan affiché dans le parc, on a l’impression qu’il est tout petit. Ce n’est qu’une impression qu’on découvrira à nos dépend. L’échelle n’est pas respectée et on va beaucoup marcher pour passer dans les différentes zones à thème du zoo : équatorial, australie, afrique… et en dehors de toute catégorie, il y a les pandas géants. J’en ai vu à Tokyo mais vu qu’il sont là, on va pas cracher dessus (ça serait pas respectueux en plus). Bon, le premier dormait, nous tournait le dos et à vite disparu des yeux du public. Le 2e n’est jamais apparu. Les enclos en intérieur ne sont pas très reluisants mais c’est propre.
Dans l’ensemble, le zoo est bien. Certaines parties sont en rénovation, preuve qu’il y a de l’argent quand même. Les animaux ne semblent pas malheureux même si certains ne sont pas très vivaces (rhinocéros) ou au contraire, un peu trop du genre à tourner en rond (lion). Beaucoup sont des ninjas et ne se montreront pas. L’ambiance hors enclos est tropicale avec des palmiers et beaucoup de verdure, un petit côté Jurassic park qui ne me déplait pas. Sauf peut-être à cause de ses putains « d’araignée géante des foret » (nom réel, elle font jusqu’à 20 cm de diamètre) , cousines de celles d’Okinawa mais encore plus grosses !!! Sérieux, elle était aussi grosse que ma main celle là !
Je l’ai déjà dit, je suis pas fan du concept de zoo et je suis partagé entre la nécessité de protéger certains animaux et le dégout venant du fait qu’on les protège de nous-même en leur ôtant leur liberté. Vaste débat donc. Place aux photos.
Jiufen : On me demande parfois d’où me vient l’inspiration pour pouvoir écrire tous les deux jours les envolées lyriques dépeignant mon quotidien si peu routinier. Non en fait, on ne me le demande jamais. Mais si ça arrivait, je répondrais que j’en ai aucune idée. Ca vient comme ça, sans forcer, juste en écrivant. C’est pour ça que ça part souvent dans tous les sens et que je dis de la merde. Mais certains créateurs, les vrais, ceux qui ont du talent et qui sont reconnu comme des « maîtres » dans leur domaine, trouvent leur inspiration dans des choses concrètes. Des situations vécues, des légendes, des histoires entendues, des paysages, des rêves, des images… tout est prétexte à nourrir son imaginaire et chaque détails peut être une base solide si on sait l’exploiter.
Dans la catégorie « maître », je mettrais sans hésiter le réalisateur Hayao Miyasaki. Ce grand monsieur est le réalisateur de chef-d’œuvres de l’animation japonaise comme « Le château de Cagliostro », « Nausicaa de la valée du vent », « Le château dans le ciel », « Mon voisin totoro », « Kiki la petite sorcière », « Porco rosso », « Princesse Mononoke », « Le château ambulant » et celui qui nous intéresse présentement, « Le voyage de Chihiro ». Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous invite à regarder cette petite vidéo qui vous mettra dans l’ambiance.
Un voyage onirique et coloré où une petite fille se retrouve malgré elle transportée dans le monde des esprits, obligé de travailler dans un établissement de bain public pour fantôme et autres créature de l’imaginaire japonais et qui cherchera à libérer ses parents changés en porc. Un pitch un peu barré pour les réfractaires des univers originaux mais qui sert un film profond, sensible et loin des clichés des productions pour enfants.
Si je vous parle de ce film, c’est parce qu’il est très facile de trouver à Tokyo les lieux qui ont servi d’inspiration à Hayao Miyasaki. Certains sites l’ont fait avant moi et comme il faut rendre à Guillaume ce qui est à Guillaume, je vous renvois vers son site : Okaeri japan. Je ne le connais pas mais son travail de comparaison permettra à tout le monde de voir de quoi il s’agit.
Tokyo, c’est bien mais je suis à Taiwan. Ca tombe bien, le village de Jiufen à l’Est de Taipei est aussi une des sources d’inspiration de M. Miyazaki pour son film. Il n’en fallait pas plus pour nous faire prendre le bus et aller voir de nous même de quoi il en retourne. Direction la station de métro Zhongxia Fuxing pour prendre le bus 1062 qui amène directement à Jiufen en même pas 1h. Attention, ce n’est pas le terminus. Faites comme nous, descendez en même temps que la foule et surveillez les panneaux routier car les indications sont maigres (pas de plan de ligne ni de nom de station dans le bus). On paye en entrant et si le tarif est de 102 dollars, un billet de 100 suffit à satisfaire le chauffeur.
Il pleuvait un peu ce jour-là, ce qui n’était pas pour nous déplaire. La température a un peu chuté pour être de nouveau très supportable. Les nuages bas qui frolent le haut de la montagne donnent un peu de cachet à ce lieu. Car Juifen est un village de montagne. On utilise souvent à tort et à travers des mots comme « serpenter » et « accrocher à la montagne » parce que ça fait classe et que c’est imagé. Ici, on dirait que ces expressions ont été inventé pour décrire Jiufen. La route est une piste de rally pour le pilote du car et les bâtiments du village défient la gravité. C’est une sorte de tache grise et orange dans la verdure.
Le village est touristique, on ne peut pas le nier. Mais c’est touristique pour les asiatiques alors on ne ressent pas cette lourdeur qu’inspire le touriste occidental. Enfin, que m’inspire le touriste occidental. On entend parler japonais et chinois et tout le monde prend des photos de tout. Principalement de la ruelle piétonne qui se faufile dans tout le village. On pourrait même dire que cette ruelle est le village. Des boutiques de chaque côté se battent pour attirer plus de monde que les stand de nourriture et les restaurants. On est assailli de couleurs et d’odeurs, parfois appétissantes mais bien souvent, assez désagréables. L’odeur de tripe en version ultra concentré ressemble à une odeur de fosse septique.
Déambuler dans ce décors à quelque chose d’assez… étrange. On remplacerait les vendeurs et les passant par des personnages à tête d’animaux ou par des esprits du folklore japonais qu’on ne serait pas surpris. Ca collerait avec l’ambiance générale et le lieu un peu hors du temps. Pourtant, ce n’est pas de cette ruelle en particulier que Miyazaki s’est inspiré. On a bien failli ne pas la voir d’ailleurs tellement on est pas doué il est facile de rater les ruelles dans ces ruelles.
Du coup, on est sortie du village pour aller voir ce qu’il y a autour, les autres flancs de la montagne. Un autre village par ci et un escalier par là. L’escalier me turlupine et comme à chaque fois, je veux y aller. Ca grimpe, il pleut un peu, les pierres sont glissantes et mes chaussures plus lisses que jamais. Mais je veux y aller merde ! Je laisse seb derrière moi (il a fait trois fois le tour de la montagne parait-il) et continue jusqu’à la moitié de la grimpette. Pourquoi seulement la moitié… Déjà parce que ça monte beaucoup. Je peux pas le nier. Mais aussi pour les raisons déjà citées (pluie, pierres glissantes). Et enfin, parce qu’il y a beaucoup de vent. Assez pour decoler les lunettes de mon nez. De quoi faire quelques photos et je redescend en étant encore plus prudent.
Retour dans le village où l’on va voir de plus près les autres rues, pas piétonne cette fois. Mis à part les scooters, il n’y a pas beaucoup de passage donc on est pas emmerdé. La vue sur la mer et la baie est belle et on profite de la ballade. Et devinez pas sur quoi qu’on tombe par hasard ! (cette phrase ne veut rien dire oui). La fameuse ruelle/escalier qui a fait « flash » dans le cœur de M. Miyazaki.
C’est vrai qu’il se dégage quelque chose de particulier ici. Sont-ce ces bâtiments en bois ? Ces lupiotes rouges ? Cette végétation grimpante ? Sans doute le mélange de tout ça. C’est la nuit que le mélange est le plus frappant et c’est ce qu’on ne verra pas, bien entendu. Alors, on profite, on fait des photos comme tout le monde et on kiffe !
Dans quel moment du film peut-on voir clairement la ruelle ? Aucune idée. Je ne l’ai pas revu depuis des années et ma mémoire à ses limites (poisson rouge syndrome). Ce n’est sans doute pas un copier-coller de la ruelle mais plus l’ambiance et l’atmosphère qui s’en dégage qui ont été capturé. Mais l’heure tourne et il faut déjà attendre le bus du retour car demain, nous décollons pour Hong-kong. J’aurais aimé voir la ville de nuit et gouter à cette bulle d’irréelle. Si vous devez y venir un jour, venez-y en milieu d’aprem midi pour y dormir et voir le village s’allumer.
Est-ce que j’ai aimé. Assurément ! Est-ce que je le conseille ? Bien entendu ! Est-ce que vous viendrez ? Vous avez intérêt !
11 Réponses
Skaree
t’as écrit juifen dans le sous-titre…
sinon très belles photos et bon article.
l’aéroport de Hong Kong est bien mais très long…
albatruc
Merci : )
J’ai corrigé la coquille au passage.
AFG
Bon ben maintenant je suis bien embêtée…
Sur la route de l’Asie, un gros stop à Taiwan ou à Taipei ???
Tu vois ça fait des dégâts ton blog….!
albatruc
A taipei certainement, le reste du pays est à découvrir.
J’ai plus qu’à me faire embaucher par une office de tourisme pour voyager et donner envie aux gens.oui, je rêve : )
SaniZette
J’ai kiffe la photo du maitre et du chien cette fois. Bien sur, c’est le chien qui a le plus de sex-appeal.
albatruc
C’est le chien que je prenais en photo de tte façon. Le mec voulait juste un peu de célébrité. Il a mal choisi son photographe !
cyril
sur la photo ou tu es en haut de la montagne, on dirait que ton bras est immense :-))))))
albatruc
il est à l’échelle de ma… de mon corps. Long et mince oui
Guillaume
Bonjour ^^
Je suis le webmaste d’OkJapan et je voulais te remercier de m’avoir fait l’honneur d’être cité dans ton article. Ton site est très réussi et ton voyage a l’air passionant. Je reviendrai lire la suite à l’occasion.
albatruc
Il n’y a pas de quoi.
Ton article est vraiment bien fait et le reste de ton site aussi. Il n’y a pas de raison pour que mes lecteurs ne le lisent pas (si il leur plait) pour avoir différents points de vue sur un pays, un lieux particulier ou une situation. La diversité est la clé pour se faire un avis personnel alors quand j’aime, je partage.
ismath
Bon ça y est 6 jours passés à Taiwan.
J’ai trouvé le zoo de taipei assez bof en fait, bon il faut 3 heures facile pour tout faire mais c’est assez décevant. Les Pandas sont la seule chose vraiment sympa. Par contre à coté il y a le téléphérique pour Maokong Station. Ça par contre c’est bien sympa on a une superbe vue sur Taipei et la campagne environnante. En haut il y a de belle balade à faire autour de la station, des plantations de thé. Le zoo et le téléphérique se paient avec l’easycrad.
Pour ce qui est de Jiufen, j’y suis allé en bus comme toi, le trajet est bien sympa et pas très cher (easycard). Bon j’ai fait le tour en 2-3 heures, je pense que c’est le genre d’endroit ou il faut venir en amoureux faire un petit weekend, je suis aussi d’accord que de nuit ça doit être féerique. C’est l’un des endroits ou je n’ai croisé quasiment auncun visage pale, un vrai plaisir
Dans la section musée, mon guide petit futé (que je déconseille) faisait l’éloge de ce musée … Bon alors j’ai vu beaucoup de pièces équivalentes à HK ou Tokyo ou à Guimet dont je suis un habitué. Alors il y a plein de chose à voir mais:
– Bien que dans chaque salle une personne avec un panneau « Silence » : ça gueule partout
– Il y a des groupes accompagnés tous les 10 minutes qui courent partout ça crie pas, c’est l’enfer.
– Y a un peuple de fou et pourtant j’y suis allé un mardi ou il faisait beau.
– 250 $ pour la france ce n’est pas cher, par rapport à HK c’est cher.
Bref il faut y aller parce que bon sinon coté histoire y a pas grand chose, mais armez vous de patience.
Le musée d’art moderne à Yuanshan est moyen. Il y a bien mieux à HK et 25x mieux à Tokyo (n°1 à mes yeux).
Ne pensez pas que j’ai pas aimé Taipei …
J’ai adoré:
– la bouffe dans tous les coins, à manger sur le pouce. Je suis pas sur de savoir ce que j’ai mangé mais c’était quasi toujours bon.
– Les marchés de nuit y en a partout et c’est super.
– Ma visite à Tamsui, petite ville portuaire, Terminus du métro. Bien sympa et à taille humaine.