La vie à Himi

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Une semaine déjà que je suis à Himi dans la préfecture de Toyama. Le changement avec mes 5 premiers mois au japon est total et c’est une bonne chose. Venir aussi longtemps dans un pays étranger sans en voir le plus de facettes possible serait plus que dommage. C’est en tout cas comme ça que je le vois.

Car en tant que touriste n’ayant qu’au mieux, trois semaines de vacances pour visiter le pays, on se contente souvent des principales villes que sont Tokyo, kyoto, Osaka, Hiroshima, Nagoya à la limite, plus quelques petites villes en excursion d’une journée. On peut ainsi avoir une vision du japon dans son ensemble mais ça reste très sommaire et très lointain. On ne fait finalement que passer dans ses petites villes pour vite retourner dormir dans son vivier hétéroclite de jeunesse lumineuse : la Ville avec un grand V.

En venant à Himi, je vis la ville avec un tout petit v. 17 000 habitants, c’est quand même pas mal mais à vrai dire, je les cherche un peu. La ville doit être plus étendu qu’il n’y parait et les zones commerciales le long de la nationale proche me confortent dans cette idée.

Ma maison est dans le centre « touristique » d’Himi, près de la gare et de la mer. Je mets des guillemet à touristique car en cette période pré-printanière, j’ai du mal à imaginer des touristes ici. Pour vous dire, le dimanche soir où je suis arrivé, vers 21h, j’ai cherché un combini, ces supermarchés ouvert 24/24H, vu que je n’avais rien à manger. Et bien je n’ai rien trouvé après avoir tourné 10 minute dans le quartier. Pire, tout était fermé partout et je n’ai croisé que quelques voitures ! J’ai fini dans un restaurant/bar tenu par un petit vieux qui parlait comme un petit vieux. Mais si, vous savez ces petits vieux de la campagne qui parlent en mangeant les mots et dans un langage qui n’appartient qu’à eux ! Ba c’était ça mais en japonais. Normalement, le vocabulaire de la bouffe, je m’en sors, mais la, je comprenais rien de chez rien ! j’ai commandé en lui montrant des yakitori (brochettes) dans son frigo. Perdu, c’était des yakitoris aux tripes, caoutchouteux et long en bouche. « Oishi » qu’il me dit. Comment te dire sans te vexer que non, c’est pas bon les tripes. « oishi desu »…

gare

Revenons à la ville. C’est une ville côtière qui se vante d’être la capitale de la bouffe grâce à ses restaurant et à sa halle au poisson.

Remarquez que quand j’y suis allé, il n’y avait pas un chat. En période creuse, si on ne vient pas au levé du soleil, il ne doit pas resté grand chose dans les heures qui suivent.

C’est aussi la ville de « Ninja Hattori-kun », un personnage de manga dont l’un des papas, Fujiki Fujio a grandi à Himi. De ce fait, on retrouve le personnage du petit ninja un peu partout dans la ville.

Ces deux images résument assez bien Himi en fait : du poisson et Hattori-kun. On sent qu’Himi à capitalisé sur ses points forts pour attiser l’attrait des touristes japonais. Il ne faut pas se leurrer, les touristes étrangers ne sont pas ciblé ici.

Himi n’est pas incontournable pour un occidental et sans voiture, visiter la préfecture se révèle être, au mieux pénible, long et casse gueule, au pire juste impossible. Le réseau ferré est présent mais peu développeé, les lieux touristiques ou intéressants sont reculés (« Quoi ? prendre 3 bus différents qui passent une fois par heure et 3h de trajet ? Pas de soucis ! »), certains paysage ne sont pas accessibles avant avril (comme ces routes de montagne avec des murs de neige haut comme des immeubles).

Himi reste une charmante petite ville avec ses airs de citée balnéaire en pause hivernal, ou coincé dans une boucle temporelle située dans les année 80. Elle a voulu faire tout comme une grande mais le temps a fait son effet. Les rues commerçantes sont remplies de magasin à moitié fermés. Ceux qui sont ouverts doivent vivre sur la dizaine de clients qui s’aventurent tous les jours à passer leur porte. La déco rétro  de l’ensembe me rappelle le charme de la ville portuaire bretonne de mon enfance. Sauf que maintenant, au  moins, elle s’est modernisé sans se dénaturer, ce qu’Himi ne fait pas. La musique d’ascenseur diffusée dans certaines rues ne viendra pas me contredire.

Au final, en me baladant, j’ai trouvé des combini et plusieurs centres commerciaux. Mais pour ça, j’ai bien 20 minutes de marche. Les centres commerciaux sont comme le reste de la ville, ancrés dans leur époque, ancrés dans l’époque de ses habitants. Le japon vieilli et je suis en plein dans ce japon de vieux. Les pauvres sont un peu déboussolés quand ils me voient débarquer dans un endroit. Les silences se font aussi long que les regards ou tout le contraire, les petits mot gentils dans un anglais lointain se font entendre (« vous êtes très grand ! »). Les plus jeunes sont moins réservés. A croire que partout où je m’installe, il y a une école toute proche. Les collégiens se taisent, les collégiennes me disent « Hello » en échangeant des petits rire entre elles. Des collégiennes quoi… C’est vraiment amusant de susciter autant de réactions par sa simple présence, présence assez inhabituelle dans ce coin du japon.

Je l’avais dit dans mon précédent article sur Himi, il n’y aura pas grand chose à voir pendant ces trois semaines (deux maintenant). Du coup, j’ai passé ces 7 premiers jours à faire des sauts de puce dans la ville et sur la côte, avant de faire les choses plus importantes comme le jardin botanique, le jardin du camélia géant, le chemin de randonné tout proche ou encore les étapes plus lointaine de la préfecture. Je n’aurai pas de quoi remplir mes deux semaines de visites « importantes » donc je vis au rythme de la ville.

Car le temps s’écoule différemment ici. Le froid de la maison m’engourdit dans mon lit avec des nuits de 8-9h de sommeil la ou je ne dormais que 6-7h avant et les journées sont tantôt rapides, tantôt lentes, selon la météo. Autant vous dire que les averses de bord de mer ne sont pas une partie de plaisir, même si ça ne m’a pas empêché de sortir !

A la lecture de ce que je viens de dire, on peux se demander si je ne suis pas déçu d’être venu ici, par défaut vu que mes destinations premières étaient indisponibles. Et bien non, je ne suis pas déçu. Presque au contraire. Je n’aurais pas pensé à me perdre dans une ville pareil si le sort ne l’avait fait pour moi. C’est un autre japon que je ne connaissais pas et qui se rapproche assez facilement d’un équivalent français, une ville balnéaire vieillotte à la fin de l’hiver. C’est particulier mais je n’y resterais pas plus de 3 semaines même si on me le proposait.

Par contre, si on me disait qu’en revenant dans le passé, je pouvais aller à Fukuoka ou Nagoya à la place de Himi, je ne changerai pas non plus. Car j’ai découvert ici le paysage côtier le plus incroyable que j’ai vu jusqu’alors. Aussi beau que le sommet du mont Misen à miyajima mais surtout beaucoup plus surprenant.

Mais ça, ça sera pour une prochaine fois.

6 Réponses

  1. Oui on dirait une ville balnéaire mais du Nord :-)
    Sinon, c’est bien de voir une autre facette. Maintenant tu va demandera faire un tour en bateau de pêcheur à l’aube :-)
    Bon retour dans les années 80 :-)

    • y’a des tours de bateau mais ca dure 30 minutes et l’hiver… ba l’hiver quoi…

  2. ce que je trouve remarquable , cet ca cet de pouvoir une autre version du pays . Au moins quand on te demandera si tu as visite le japon , tu pouras repondre oui dans les moindre details , la Ville , la campagne , la ville , les lieux touristiques . Tu auras tout vu est ca cet genial je trouve .

    • carrément. je crois avoir plus visité le japon que la france en fait !

  3. Profites bien de ton repos, et de ses jolies petits paysages bucoliques.

    Bientot la folie de Tokyo et de ses touristes 😀 (ton humble serviteur mouahaha).

    • fini la tranquillité et les sourire de collégiennes avec des moches comme vous >_<

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