Et si… tout pouvait changer !

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Et si tout dans la vie était écrit avant même que ça arrive ? Et si le libre arbitre n’était que de la poudre jetée aux yeux des hommes afin de leur cacher les fils du destin ? Et si cette année n’avait été que l’introduction, le préambule, l’ébauche, voire un test visant à voir si oui ou non j’étais digne de vivre ces trois dernières semaines… C’est très présomptueux voire carrément psychologico-philosophico-métaphysiquement-religieux. Et je ne suis pas homme à croire à ce genre de balivernes. Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser au cheminement et à la conclusion de mon séjour, depuis octobre 2012 jusqu’à aujourd’hui.

La plupart des gens, vous, mes amis, les inconnus que je croise dans la rue, sont plutôt satisfaits de leur vie. Non pas qu’elle soit extraordinaire, je pense même que si elle avait un peu de piquant en plus, tout le monde serait encore plus satisfait, mais elle leur suffit à être bien. C’était pareil pour moi au passage. Boulot, amis, jeux vidéo et Japon étaient les ingrédients de ce qui me suffisait pour perpétuer ce cycle annuel routinier. Je ne suis pas un aventurier mais j’aime l’aventure. Dans la vie réelle, l’aventure se résume souvent à devoir prendre le métro plutôt que le RER à cause d’une grève surprise. Y’a plus passionnant et cette révélation, pourtant assez évidente, m’a amené à faire mon périple d’un an où vous savez. J’y ai vécu pour le coup de vraies aventures et vous avez tout le blog pour vous en rendre compte vous-même.

Une partie de ce voyage m’a permis d’apprendre à ne pas compter sur les autres et à savoir me débrouiller seul (bien sûr il faut savoir aussi faire appel aux autres mais ça, je savais déjà faire). Une école de la vie, une plongée dans le grand bassin alors que je sais à peine nager. Et ça a été efficace. Je pense être en mesure de me débrouiller largement plus facilement qu’avant. Pour autant, cette année fut un quasi-échec en matière d’avancée relationnelle, le gros point noir de ma routine RER/boulot/jeux vidéo. Il fallait bien s’en douter, sans parler japonais, les choses seraient difficiles pour réussir à rentrer dans le quotidien des habitants de l’archipel. Difficile mais pas impossible.

J’ai souvent pensé que si je ne rencontrais pas de nouvelles personnes par moi-même, du genre je suis un fou et je vais parler à un total inconnu pour faire connaissance, c’était un échec dans mon ambition de devenir plus ouvert. C’est un raisonnement stupide car tout au long de notre vie, on passe son temps à être entouré de gens, amis, famille ou connaissances, qui nous présentent à leur tour des amis, famille ou connaissances. Une gigantesque toile de connexion relationnelle qui démarre en fait assez rarement par une rencontre spontanée et inopinée. Le genre de rencontre que j’étais persuadé de devoir vivre pour arriver à obtenir un rang S dans mon ranking « vie sociale ».

Que voulez-vous, j’ai parfois de drôles d’idées et une vision fermée. Je m’en suis rendu compte quand j’ai commencé à vous rencontrer, vous les lecteurs de mon blog. Certains d’entre vous en tout cas. Car de ces rencontres, d’autres se sont faites, créant au final un grand mix de personnes hétéroclites, aux profils, nationalités, parcours et envies différents. C’est ma fameuse image de la vie comme une chute de dominos blancs, symbolisant les événements de notre vie et de dominos noirs, symbolisant des personnes importantes, des personnes pivots.

Dans la réalité, superposée à ma vie au Japon, ça donne : rencontre avec mon ami Seb avec qui je partirai au Japon la première fois (2007), qui m’avait présenté Seasher avec qui je partirai plusieurs fois au Japon aussi (voir le blog « les deux moches »), les difficultés à faire coïncider nos dates de vacances me pousseront à envisager de partir seul quelques mois puis finalement un an. Mon voyage et mon blog me feront rencontrer Ismath et d’autres personnes, mais c’est ma bifurcation par Shanghai avec mon ami Seb qui déclenchera une réaction en chaîne. Car ce sujet intéressera Vanessa, amie de Catycat (toutes deux en Working Holiday d’un an au Japon), lectrice de mon blog. Elles me rencontreront pour avoir des détails sur les démarches à faire pour avoir un visa chinois (entre autres). Une sortie en septembre avec Ismath (de retour au Japon) pour un pique-nique Franco-Jap me fera les croiser de nouveau, créant un début d’amitié et le début d’une chute de dominos noirs, de rencontres diverses avec leurs ami(e)s japonais(es). Mon retour en France n’arrête pas les échanges amicaux que j’ai avec Vanessa qui a pour mission de me faire revenir au Japon avec des places pour les concerts de Perfume. Et elle le fait avec brio en plus de m’accorder le droit de loger pendant ces 3 nouvelles semaines avec elle et Catycat.

C’est long ? C’est vrai. Mais voyez comment en 1 an je suis passé de voyageur solitaire à visiteur chez des amies au Japon. Mais ça ne s’arrête pas là. J’ai croisé Skaree en arrivant en décembre et ce mec est un porteur de chance. Quand on parle avec lui, on découvre qu’il lui arrive des choses biens, des choses chanceuses. Rien de fou, pas de gain au loto quoi mais juste des petites choses qui mises bout à bout, font que votre vie est vraiment bien. Rencontrer les membres d’un groupe de musique qu’on aime pour une soirée, sympathiser avec des touristes japonais et passer une partie de ses vacances avec, rencontrer sa copine par ce biais, trouver le CD super rare qu’il manque à sa discographie… Des petites choses qui font plaisir quoi. Et ce mec m’a peut-être un peu contaminé avec sa chance. Ça, plus la capacité assez extraordinaire de Vanessa à mettre les gens en relation les unes avec autres, aboutira à la soirée de pré-Noël évoquée ici. Une soirée qui me fera rencontrer une multitude de personnes, françaises et japonaises, certaines devenant des ami(e)s. Mais surtout qui me fera faire la connaissance d’une personne en particulier. Une personne que je reverrai plusieurs fois, assez pour me rendre compte que je tiens à elle et que la réciproque est vraie aussi. Une personne qui comble aujourd’hui le vide qu’il y avait dans ma vie depuis si longtemps maintenant, une vraie surprise que l’inattendu et l’imprévisible subliment. Une personne qui a bouleversé en quelques semaines ce que j’imaginais être mon avenir.

En gros, si on m’avait dit avant de partir que je ne rentrerais pas célibataire, que j’aurais des projets plus concrets que simplement trouver du travail pour repartir en vacance au Japon, j’aurais ri aux éclats. Nan mais vraiment. L’avenir, je le voyais pas spécialement à deux en fait.

« Wow, t’emballe pas mec ! T’as rencontré une fille et en même pas trois semaines, tu fais déjà des projets, t’imagines des trucs avec elle et tu t’enflammes ! Retourne sur terre ! ». C’est ce que vous êtes en droit de penser et la raison vous donne… raison. Mais sachez que je n’ai pas 15 ans, que j’ai mûri et grandi, que j’ai bien la tête sur les épaules. J’ai beaucoup de recul sur ce qui m’arrive et c’est pour ça que j’ai envie de faire ce qu’il faut pour que tout se passe pour le mieux malgré la distance France-Japon. Je suis plus que motivé pour trouver du travail, apprendre enfin le japonais (il était temps) et surtout construire un projet de vie qui ne mettra pas 10 000 km entre elle et moi.

Je me rends compte du chemin que j’ai parcouru quand je relis l’article « la vie est une chienne« . Je ne suis plus l’homme que j’étais quand j’ai écrit ces lignes. J’ai presque honte de voir ce que je disais à l’époque mais après tout, c’était des mots sincères alors ils sont précieux. Ceux qui me connaissent ne se rendront peut-être pas compte que j’ai changé parce qu’après tout, je dis toujours autant de conneries, je suis toujours à l’aise avec eux et ce n’est pas écrit sur mon visage que maintenant, j’ai moins peur d’oser. Oser parler aux gens que je ne connais pas, oser inviter une fille qui me plait et faire le premier pas, chose inconcevable avant.

De nouvelles perspectives d’avenir s’offrent donc à moi, avec tous les doutes et les incertitudes qui vont avec, avec les efforts à faire pour les réaliser, les douleurs à surmonter pour ne pas abandonner mais surtout avec le bonheur d’avoir trouvé une oreille qui m’écoute, des yeux qui me regardent comme personne d’autre ne le fait, une voix aimante qui me glisse des paroles toutes plus touchantes les unes que les autres. C’est cul-cul hein ? Ça sonne niais n’est-ce pas ? Ouais je le fais exprès mais n’est-ce pas ce qu’on ressent quand on aime ?

Soupe du nouvel an, Kévin écrit en japonais.

Je tenais à raconter mon histoire, à la limite du « trop personnelle pour être partagée » car je sais que beaucoup de personnes se sont reconnues dans les articles que j’ai écrits sur moi et mes états d’âmes, mes peurs et mes envies/espoirs. Parce que vous avez été quelques-un à m’envoyer des mails pour me parler et me remercier parce que vous vous sentiez moins seuls à vivre ce que je vivais. Je l’ai écrit pour simplement dire que tout peut arriver quand rien n’est prévu, quand on ose rencontrer les autres et prendre des décisions parfois folles. Revenir 3 semaines au Japon pour les concerts de Perfume me semble aujourd’hui avoir été la meilleure décision que j’ai prise depuis de très nombreuses années. Etre parti un an seul m’a aidé au delà de ce dont je m’étais rendu compte.

Où sera mon avenir à court/moyen terme ? Je ne le sais pas encore. Mon histoire s’écrit encore alors je ne peux pas vous en dévoiler le déroulement, mais sachez qu’il y a de fortes chances pour que ce blog garde une petite activité, soit par de futurs voyages soit par d’autres sujets comme l’apprentissage du japonais. L’année 2014 s’annonce bonne et au pluriel mais elle s’annonce aussi difficile, très difficile.

 

26 Réponses

  1. Cochon.

    Et moi qui me croyais domino noir. Seasher venait bouffer avec vous avant ma venue chez Orque ? Damne ! Je me surestime !

    Bisou.

    Cochon.

  2. J’ai vomi.
    Il y a beaucoup trop de rose et d’étoile dans tes yeux.
    Il manque les petites fleurs autour des photos par contre.

    • (Je te rappelle que s’il prend mal nos réactions il voudra pas nous ramener ses copines pour tourner le film de zombies qu’on s’était promis de faire au Resident Evil Café ! Félicite-le !)

  3. Cette nouvelle année commence sur les chapeaux de roues ! Les difficultés ne sont que la mesure du possible, alors, comme le dit un de mes animés préférés : トップをねらえ !

  4. « une oreille qui m’écoute, des yeux qui me regardent comme personne d’autre ne le fait, une voix aimante qui me glissent des paroles toutes plus touchantes les unes que les autres. »

    Ben ok, merci de m’avoir ignoré jusque là :(

    • Ah c’était donc ça cette impression désagréable quand j’étais en ta présence ?

  5. Sanizette

    Et si tout pouvait changer… en mettant un point d’interrogation plutôt qu’un point d’exclamation à la fin de ton titre ? Et je ne parle pas du reste des fautes, car je ne suis pas un monstre… LOL.
    Mais quel dommage très cher, entacher de la sorte un texte emprunt de poésie et de sincérité, cela me navre.

    グッドラック!

  6. C’est bien aussi les articles gnangnan.
    Pour rebondir sur le début dans l’esprit philosophico-metaphysique, je ne crois pas au destin tout tracé. Pour moi tout n’est que question de choix. Choix qui te font prendre une route ou une autre. Et puis quand la route devient jolie comme ça, c’est cool! Je suis heureuse pour toi! (Bon après ouais c’est sûr, t’as pas choisi la facilité! ^^)

  7. La vie est belle, Kévin 😉

  8. Merci à tous. vous étiez pas mal à avoir deviné ma situation, logique vu toutes les cachotteries que je faisais. merci pour votre soutien et promis, je vais faire de mon mieux pour que ça marche !

  9. On te fait confiance pour que ca réussisse ma poule

  10. je me rappel que quand tu es parti, toute la famille disait ( ce que toute les familles disent au célibataire ) : « il va peut-être nous « ramener » une petite Japonnaise » ( le terme « ramener » n’ayant rien de péjoratif mais est plus de l’ordre du parler franchouillard)
    et toi a cette époque, tu balayais cette idée d’un haussement d’épaule, connaissant ton toi intérieurement timide.
    Mais le destin en décide toujours autrement, il est fourbe mais il est bien sympa de nous mettre les bonnes personnes sur notre route et nous incitant a sortir de notre coquille .

    je suis très heureux pour toi, et comme tu le sais, je suis un connaisseur en relation longue distance et je sais aussi que lorsque l’on se donne les moyens, on réalise de belles choses.
    Il faut vivre chaque instant.

    Bon malgré tout, on n’a aucune informations sur « mademoiselle » et te connaissant ça fait parti du « top trop personnel » mais j’ai ma petite idée… (je te la soumettrais en privée)

    comme tu le dis 2014 t’as fait prendre une nouvelle voie dans ta vie qui te réserve plein de surprise et d’émotion alors fonce et pédale plus vite sur ton petit vélo pour découvrir ce que le destin te réserve

    😉

    • C’est vrai que la phrase habituelle était autant une attente qu’un espoir. Et pour moi c’était surtout un rappel que rien ne changeait d’année en année, de voyage en voyage. Un légère différence d’interprétation quoi. Mais il faut croire que tout vient à point à qui sait attendre et que finalement, il aura fallu un chemin un peu plus long pour arriver à faire cette belle rencontre. On dit que c’est le résultat qui compte mais là, le voyage a été très important pour arriver à cette destination (trop philosophique tout ça).
      J’hésiterai pas si j’ai des question sur les relations longue distance, quand je vois le résultat, j’ai bon espoir :)

      • ca m’intéresse aussi… :normal:

        • Mister « porte chance » :-)
          C’est pas un hasard si on se retrouve dans la même situation je pense. J’espère qu’on se croisera rapidement en tout cas 😉

          • oui moi aussi. on reste en contact toute façon.
            je pense venir à Paris en fevrier pour le concert de LITE.

  11. Haa, j’avoue que j’aimerai en savoir plus, on commence à bien te connaître alors au final une curiosité malsaine s’installe en moins et je ne suis pas satisfait par les infos distillés haha :p
    Je te dis ça gentiment, je comprends ton intimité en course :)

    • J’imagine oui que la curiosité est forte, et ça me fait toujours bizarre de voir que, en effet, vous commencez à me connaitre. Mais la réciproque n’est pas vraie et je peux pas me permettre de dire trop de choses sur un domaine aussi privé. Je sais bien que vous le comprenez tous 😉

  12. Kementari

    Touchant ton post :-)

  13. Je pense qu’il t’ait arriver ce qui arrive à beaucoup d’occidentaux masculins qui font quelques rencontres en terre japonaise. Si c’est un avenir écrit à l’avance, je crois qu’il touche beaucoup trop de coeur solitaire pour le définir comme une destinée personnelle.

    Ton état sentimental est formidable mais il te fait planer. Bien qu’un certain côté voyeur me titille l’esprit qui est de savoir quelle est cette formidable personne, mais au fond ce n’est que du privé et cela n’aurait que peu d’intérêt et ce sentimentalisme dans tes phrases me fait déjà souffler devant tant de niaiseries, alors je ne veux pas savoir.

    Encore merci d’avoir raconter tes aventures, de belle manière qui m’aide chaque fois pour mon année au Japon qui arrive sous peu.

    PS: dans les rangs de mes proches aussi l’expression « ramener une japonaise » est évoquée. Mais la relation à distance, très peu pour moi. Se fixer géographiquement ensemble n’est que trop nécessaire.

    • « Se fixer géographiquement ensemble n’est que trop nécessaire. »
      C’est le but final mais ça ne se fait pas du jour au lendemain et il faut aussi être réaliste. On n’engage pas de changement de vie aussi radical sans un minimum de recul/sérieux/discussion.
      Merci en tout cas du compliment et désolé pour la niaiserie, je serais le premier a pester contre si je n’étais pas à ma place 😉

  14. Ah bah voila, je suis trop occupé 10 jours pour suivre le blog et ça y est, c’est le post de l’année.
    Ça me fait vraiment plaisir de te sentir heureux grâce à cette rencontre. Je ne suis pas un fervent défenseur des relations longues distances, sauf si c’est temporaire. « Loin des yeux, loin du coeur » est un dicton assez vrai. Comme je sais que le but est de vous rapprochez (dans tous les sens) géographiquement, je ne m’en fais pas .
    Profites d’être sur un petit nuage, il n’y a pas tant d’occasion que ça qui le permettent, savoure.
    L’autre bonne nouvelle, c’est que tu vas forcément retourner au japon, et donc nous aurons des articles, oui je sais, c’est très égoïste comme réflexion, mais j’aime ça !
    La dernière « bonne » nouvelle c’est que tu te mets au japonais, pauvres japonais s’ils savaient.
    Vivement que je repasse en métropole pour que j’ai des détails ^^

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