Visites en vrac – Bilan

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Une semaine ça passe vite. Si il faut bien reconnaître qu’on est pas des « lève tôt », on a le temps de faire quelques visites ou promenades pendant l’après-midi. Si je devais écrire un article sur chaque chose, d’une ça serait chiant, de deux, je passerais mes soirées à écrire et de trois, vous mangeriez du Shanghai pendant 3 semaines alors que le 14 juillet, on décolle pour Taiwan. Même si je ne doute pas que ma plume vous enchante et que je serais sans doute capable de broder mes 1 300 caractères réglementaires par article, il y en aurait trop et trop, c’est trop. Donc, je vais condenser un peu et faire vite !

Quartier français : Reliquat du passé colonial français, ce quartier se veut être la parenthèse arborée de la ville. Toute les rues sont bordées d’arbres et on pourrait, c’est vrai, se croire en France dans certains coins. Il y a aussi un joli parc où le week-end les gens viennent danser et jouer à des jeux assez obscurs. Le soir, certaines rues se réveillent et accueille les fêtards dans un alignement de bar aussi sympathique les uns que les autres. C’est un autre visage du quartier qu’il faut je pense ne pas hésiter à découvrir. (Merci à Brian pour la soirée !)

Quartier de l’électronique « Xintiandi » : Alors là, c’est du lourd. Dans le sens où l’on a envie de fuir ce centre commercial tellement c’est pénible de s’y promener. Chaque étage est une copie conforme de l’étage précédent avec les mêmes boutiques (Asus, Sony, Samsung, Apple, Nikkon, etc) et entre ces boutiques, de petits « kiosques » qui abritent des vendeurs sur les dents. Des vendeurs requin qui attendent de pouvoir vous bouffer. Toutes les trois secondes, on se fait interpeler pour acheter un téléphone, une tablette ou un écran d’ordinateur. Normal quoi. Pourquoi pas un frigo non plus ? On a fui. On trouve autour quelques centre commerciaux spécialisés dans le prêt-à-porter mais je n’ai pas trouvé ma taille en nuisette à dentelle saphir.

Bazar de Shanghai : La reconstitution du vieux Shanghai avec ses jolies maisons traditionnelles et ses ruelles pleines de… boutiques et de Starbuck… Ouais, c’est un décors de Disneyland mais c’est sympa quand même. En plus il y a le Jardin Yuyuan mais comme il ferme à 17 heures, on l’a pas vu. C’est un piège à touristes et si on le sait et qu’on y passe par curiosité, ça occupe une heure avant d’aller au jardin. C’est la chine sans être la chine.

Marché aux oiseaux : Celui là, on en a chier pour le trouver. Personne n’est foutu de mettre son emplacement précis sur une carte sérieux (du coup, j’en met pas non plus !) ? Après avoir tourné dans un quartier clairement pourri (mais c’est aussi ça shanghai, tout le monde ne vit pas dans de beau immeuble de 30 étages, il y a aussi l’autre shanghai, celui avec les lavabo dehors et la cuisine sur le trottoir. Ne pas le voir et ne pas en prendre conscience, c’est passer à côté de la ville), on est tombé dessus par hasard. C’est tout petit, c’est plein d’oiseaux, d’insectes, ça pue et c’est une étuve. Tout ce qu’il faut pour ne pas vouloir y trainer. Le week-end, ça doit être plein de monde j’imagine, venu pour parier sur des combats de criquets. Allez-y quand même quand vous passez à People’s Square, ça vous changera de l’atmosphère chic du Shanghai propre.

Le musée des sciences et des technologies : On peut diviser ce musée en deux parties. La première sur les animaux et la deuxième sur les sciences liés à la technologie. Les animaux, c’était bien cool avec des mises en scène d’animaux d’Afrique, d’Europe, de fôret tropical etc. Les sciences, c’était un peu chiant… voir carrément chiant. Enfin, tout n’est pas à jeter mais dans l’ensemble, on apprend pas grand chose. Bon point par contre, presque tout est traduit en anglais ! (Ouais, la Corée m’a traumatisé).

Le temple du bouddha de Jade : Les temples chinois sont bien différents des temples japonais ou coréens. Tant mieux d’ailleurs. Les bâtiments sont nombreux, collés les uns aux autres et l’intérieur est très coloré. Le bouddha de jade est joli mais assez petit. La pièce dans laquelle il repose est classe par contre. C’est très touristique et qui dit touristes dit sans-abris devant le temple. Comme en France en fait. Il y a des guides anglais et espagnol (peut-être d’autre) donc suivez un groupe qui en a un.

Nanjing road : C’est classe de tout comparer aux Champs-élysée. Les japonais le font, les coréens aussi alors à Shanghai, on le fait aussi et c’est la Nanjing road. Une rue piétonne coincée entre la immeubles coloniaux et les centres commerciaux moderne. Elle part de People’s square pour arriver au Bund (enfin presque) En semaine l’après midi, c’est presque vide, le soir et le week-end, c’est tout le contraire. Comme souvent en Asie, les endroits ont deux visages et c’est la nuit qu’on en prend plein la gueule. Néon, jingle et bruit de foule sont la norme. Rajoutez à ça les karaoké de rue et vous aurez Nanjing road. D’ailleurs, j’ai découvert le karaoké artisanal : un paperboard avec les paroles de la chanson, un homme qui indique quoi chanter et des musiciens qui jouent avec ce qu’ils peuvent. Tout le monde chante en même temps. Sympa pour l’ambiance et plutôt convivial.

Le Bund : La croisette de la ville, coincé entre les vieux immeubles coloniaux et le fleuve, c’est d’ici qu’on prend les meilleurs photo de Pudong. S’y balader est agréable tant qu’il n’y a pas trop de monde. Pas le soir ni le week-end quoi. Mais il ne faut pas hésiter à venir sur les bords du fleuve côté Pudong pour prendre, pour une fois, le Bund en photo.

Qibao : Un des nombreux quartiers « fluviaux » de la ville et certainement pas le plus connu. Dans le genre original, on est pas loin du bonheur. Proche des barres d’immeubles façon HLM, on trouve des ruelles blindées de monde, chargées d’odeurs dont vous ne voulez pas connaître la provenance. Ca ressemblait parfois à des fœtus de souris grillés quand ce n’était pas carrément des queues de… je sais pas quoi. Ca ne m’a pas ouvert l’appétit, pas plus que ces poissons qui nageaient sur le dos. La pagode et le temple du quartier sont sympa mais font très « neuf », ce qui ne nous a pas empêché d’apprécier la prière des moines dans le hall principal.

Mes 9 jours à Shanghai sont maintenant dernière moi, c’est le bon moment pour faire un point sur cette ville. Sur la ville et non sur les chinois en général. Je préfère dissocier les deux car généraliser les chinois sur les habitants d’une ville, c’est comme parler des français en ne connaissant que les parisiens (quelle horreur).

Shanghai est bien différente des villes que j’ai fait ailleurs dans le monde. Moins plate que Seoul, plus haute que Tokyo et plus variée que Paris. Passer du Shanghai clinquant au Shanghai du quotidien (pour ne pas dire le vieux Shanghai) est assez déroutant au début. On a l’impression de vivre dans deux villes différentes mais tellement mélangées qu’il n’y a pas de frontière visible. Une rue sera propre, neuve et pleine de boutiques alors que celle d’après sera défoncée, pleine d’étendoir à linge et de gens à moitié à poil dans la rue (la mode est de remonter son t-shirt sous les bras pour montrer son ventre et avoir moins chaud). On n’a pas le temps de tomber dans une routine visuelle pour peu qu’on se déplace souvent, ce que tout bon touriste fera. Que ça soit en taxi, pas cher et rapide ou en métro, encore moins cher mais moins rapide.

Pauvre comme nous sommes, on a privilégié le métro pour tout nos trajets. Entièrement climatisé (station et wagon), propre, moderne et immense, je ne vois aucune raison de ne pas le prendre, d’autant plus qu’il y a un nombre conséquent de lignes à disposition. Ce qui m’a surpris la première fois, c’est le détecteur à rayon-X à chaque entrée de station pour scanner nos sacs. Sécurisant certes mais clairement inutile. Les machines pour prendre son ticket sont les plus simples d’utilisation que j’ai jamais vu. Vous choisissez la ligne de métro puis la station que vous voulez, le nombre de ticket et voilà. Tout ça sur un écran tactile traduit en anglais. Faciiiiiiile !

Toujours dans cette idée de ville bicéphale, on a un Shanghai propre, celui des tours et des avenues à touristes et le Shanghai sale, celui où vit tout le monde, aussi bien dans des immeubles de 30 étages que dans des maisons collées les unes aux autres. Si la France peut paraître sale dans certains coin (je pense à la capitale), ce n’est rien comparé au Shanghai de la populace. Il faut dire ce qui est, les gens peuvent être très sale. Cracher par terre, pas de soucis, cracher dans le métro, rien à foutre, jeter sa bouteille de coca dans un chantier, et alors ? Papier par terre, c’est la base. De quoi agacer toute personne avec un minimum d’éducation. C’était déjà un peu comme ça dans certains quartiers de Seoul mais pas à cette échelle. Dans le Shanghai propre, les gens ne sont pas forcément mieux élevé, il y a juste plus de gens pour nettoyer. Le Bund est clean, de même que Pudong et la Nanjing road. Il y a des balayeurs régulièrement et les rues doivent être nettoyées tous les jours. Normal, ce sont quand même les vitres touristiques de la ville. Et les touristes sont en majorité chinois.

Ceci explique le fait qu’on nous ait souvent demandé de poser en photo avec les chinois. Il n’y a pas foule d’étrangers mais on en voit quand même un peu. C’est juste que beaucoup de touristes chinois viennent de loin, d’assez loin pour ne pas voir souvent de grands occidentaux aux grands yeux. Seb attire les hommes et les enfants alors que j’attire plus les gente féminine de tout âge. Ca me rassure dans un sens.

J’ai bien aimé Shanghai, malgré mes débuts chaotiques. J’ai aimé parce que ce n’est pas une ville lisse. Il y a un passé fort, un présent en constante évolution et un avenir qui pointe le bout de ses building à l’horizon. On y a bien mangé et on ne s’est pas ruiné, la vie étant quand même très abordable. On est rarement allé dans des endroits d’où l’on repartait complètement déçu (je dis ça par rapport à mes 3 semaines en Corée). Seul désagrément : la température. Sans faire mon baroudeur, la chaleur, je connais un peu avec le Japon et Okinawa. Chaud et humide, j’ai l’habitude. Sauf qu’ici, il a fait chaud et presque sec, le genre de chaleur qui vous donne l’impression d’avoir la porte d’un four immense ouvert sur la ville, thermostat 8. Le vent vous brule le visage et on sent bien les 38°c à l’ombre. Les distributeurs de boissons tous les 10m nous ont manqué, je ne vous le cache pas. Heureusement qu’il y a quand même pas mal de combini.

Je ne pense pas revenir à Shanghai. 9 jours étaient presque trop long même, car en 3-4 jours, si on ne fait pas la grasse matinée, on peut voir l’essentiel de la ville. Bien entendu, on passera toujours à côté de la petite perle connu seulement des habitants mais c’est le cas pour toutes les destinations.

Voyons voir ce que Taipei a à nous offrir maintenant !

 

5 Réponses

  1. Merci ! Belle synthèse de Shanghai pour qui ne compte pas y aller comme moi… et finirait par être presque alléchée !!! Superbes photos qui illustrent parfaitement le propos. Vraiment bien !

    • Amusant même réflexion que AFG. A priori pas intéressé mais tu donnes envie d’aller y faire 4-5 jours le temps de découvrir un peu, une grosse escale en faite !
      A rajouter sur un futur tour d’Asie « marathon » hors japon à organiser ^^

      • eh béh ! heureux de réussir à vous donner un petit peu envie de découvrir cette ville. Peut-être que mes autres étapes seront moins bien mais j’ai bien aimé Shanghai alors si vous avez l’occasion un jour…

  2. seb fait très touriste quand même :-)

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