Taipei

Petit cours de géographie pour les nuls. Je m’inclus dedans car ce n’est pas mon fort. Taipei est la capitale de Taiwan, petite île à l’est de la chine. Taïwan, c’est Taïwan. La Chine, c’est la Chine. Et même si on parle chinois à Taïwan, on a pas la même monnaie (dollars taïwanais), ni la même politique intérieur, ni les mêmes rapports avec l’étranger, bref ça n’a rien à voir. Et à Taïwan, quand on décide d’y aller, il y a un typhon qui passe sur l’île et au large de Shanghai. De quoi se demander si l’avion aura un simple retard ou une annulation. Ca soufflait un peu à Shanghai mais qu’en était-il de Taipei ? Mystère !

Bon au final, l’avion a eu 45 minutes de retard, sans aucune explication ni aucun message. On était pas surpris non plus et il aurait été surprenant de ne pas avoir ce petit retard. Arrivé à l’aéroport de Taipei, tout se passe bien. Ou presque. Bah oui, sinon ça serait pas drôle !

Je me présente à la douane pour donner mon passeport à la douanière, exactement comme pour mes 7 voyages précédent. Elle regarde ma photo, ma tête, ma photo, ma tête… Elle me demande mon nom, mon prénom et ma date de naissance. Elle devait me trouver très beau car elle re-regarde ma photo et ma tête. Ah bah non.

– « Vous paraissez différent. » C’est à dire que j’avais les cheveux long avant.
– « De quand date la photo ? » De 2007, quand j’ai fait mon passeport. On change en 6 ans quand même.
– « Vous avez une carte d’identité ? » J’ai ma carte japonaise en photo récente.
– « Ah vous travaillez au japon ? » Non je vis au japon mais j’y travaille pas. Je suis en longue vacance. Mais j’ai ma carte d’identité française aussi.
Elle regarde les trois photos et compare avec ma tête. Moi, je garde le sourire parce que la situation est absurde. J’ai fait 2 pays en un mois et aucun soucis alors pourquoi elle me fait chier celle-la ? Et voilà qu’elle appelle son responsable et que les deux parlent en chinois. Il a les yeux qui font le yoyo entre mes photos et ma tronche et c’est un peu moins drôle parce que c’est de plus en plus absurde. Surtout qu’au final, ils m’ont tout rendu après avoir tamponné mon passeport. Après mes soucis de carte bleu à Shanghai, le soucis de faciès à Taiwan… j’ai hâte d’être à Hong-kong !

N’empêche que mon faux passeport est super bien fait pour berner les rois de la contrefaçon que sont les Taïwanais ! Allez, hop, on sort de l’aéroport pour prendre le… Métro ? Nan y’en a pas à l’aéroport. Le bus ? On pourrait prendre la navette vers Taipei et prendre un bus après ouais mais c’est chiant avec 20kg de valise. Le taxi !

On est pauvre mais quand la simplicité d’une démarche surpasse le surcout qu’elle induit, on hésite pas. Pour 1 200 « nouveau dollars taïwanais » (1 euro = 40 dollars taïwanais), on arrive à l’appartement qu’on à louer par Airbnb, encore une fois. Une vingtaine de mètres carrés sans cuisine mais avec une énorme baie vitrée qui donne au loin sur la plus haute tour de la ville, la Taipei 101. Dommage qu’un immeuble ait poussé entre la tour et nous mais c’est classe quand même.

Comme pour Shanghai, je vais me concentrer d’abord sur les visites avant de conclure dans quelque jours sur la ville, quand je l’aurai bien sillonnée. Quand aux taïwanais, je ferai un article comparatif entre les japonais, les coréens, les Shanghaiens, les taïwanais et les hong-kongais. Rien que ça !

La Taipei 101 : Ce fût la première tour à dépasser le demi kilomètre (509,2 m) et fût même la plus haute tour du monde jusqu’en 2010. Elle détient quelques records comme celui de l’ascenseur le plus rapide du monde (37 secondes pour arriver au 89e étage, 60km/h qu’on ressent bien au début et à la fin de l’ascension) et est la plus grande écoconstruction du monde. Comme son nom l’indique, elle fait 101 étages mais le public ne peut pas monter au dessus du 90e, fermé quand nous y sommes allé. Mais du 89e, la vue est quand même pas mal. Taipei est une ville globalement basse avec peu de building, ce qui dégage la vue et donne encore plus le sentiment d’être vraiment haut. L’air est très humide suite au typhon (mais ça n’a pas duré), les nuages sont bas et le gris des photos n’est pas majoritairement de la pollution (même si il y en a) mais bien de l’humidité. L’étage d’observation est vaste et bien agencé pour prendre des photos. On trouve plein d’infos sur la tour (sa construction, les techniques et technologies utilisées, etc) ainsi qu’une « expo » temporaire sur le mariage taïwanais.

Le mémorial de Tchang Kai-chek : Je dois avouer, non sans une certaine honte, que je ne connaissais pas Tchang Kai-chek. Pourtant, tout le monde connait cet ancien président taïwanais qui a fait plein de trucs trop bien au point d’avoir un mémorial super classe. Avec son musée, sa statue, ses grosses marches qui coupent les jambes (ouais ça fait mal), son esplanade et ses deux autres temples, on se fout pas de notre gueule au moins. C’est immense, vraiment, et c’est beau. C’est agréable de déambuler dans ce mémorial. J’ai aussi eu l’occasion de discuter avec Anny, une étudiante de 16 ans qui voulait parfaire son anglais. Quand vont-ils tous comprendre que je suis sans doute pas la meilleure personne pour ça ? C’était sympa quand même.

Guang Hua Digital Plaza : Encore un centre commercial spécialisé dans l’électronique ? On a pas été assez traumatisé par celui de SHanghai ? Il faut croire que non. Il nous en faut plus pour nous faire peur et on aurait été bête de ne pas y aller car l’ambiance est totalement différente. Plein de petites boutiques d’ordinateurs, appareils photo, pièces détachées, jeux video, etc et personne pour nous sauter dessus. Même quand on rentre dans une boutique. C’est bien quand les vendeurs sont civilisés nan ? On a rien acheté au final mais seb était à deux doigts de se prendre « Man vs wild » sur PS3.

 Le temple de Longshan : C’est le temple le plus visité de Taipei. Ca pourrait faire peur. On pourrait imaginer quelque chose de grand et blindé de touristes mais il n’en est rien. Il y a certes du monde mais c’est surtout car les habitants de Taipei viennent célébrer la déesse de la miséricorde (et quelques autres dieux chinois), en faisant brûler de l’encens et en apportant des offrandes. Ils viennent aussi car c’est un lieu de rencontre sociale. On vient bavarder, passer du temps et profiter de l’atmosphère calme, détendue mais aussi vivante et dynamique. On est bien loin de l’ambiance des temples japonais, coréens ou chinois. L’architecture et la décorations sont aussi très différents, bien plus colorés et décorés, avec des dragons, des phoenix et des personnages. L’atmosphère de ce temple est vraiment apaisante et vivante. Le va-et-viens des gens brasse la fumée de l’encens et les offrandes garnissent les tables avant d’être données aux plus démunis. Toute cette différence avec ce que je connaissais en matière de temple m’a montré que je pouvais encore être surpris par un lieu religieux.

Le temple Baoan : Le même genre de temple que Longshan mais avec presque personne. C’est moins festif mais pas inintéressant pour autant. Tout prêt se trouve le temple de Conficius, qu’on a esquivé magnifiquement.

Le marché nocturne de Shilin : Fringues et bouffe, les deux mots qui résument le mieux ce marché nocturne. Du poulet pané géant aux magasins de chaussures, il n’y a qu’à traverser la rue. Agoraphobe s’abstenir car il y a foule. Entre les touristes et les étudiants, il est parfois difficile de faire son chemin dans ces ruelles. Evitez de faire comme nous une grosse journée de marche avant par contre…

En dehors de toute ces visites, je suis très agréablement surpris par Taïwan. Je pensais trouver une « chine bis » mais il n’en est rien. Tant au niveau des gens, de leur comportement et de leur mentalité, qu’au niveau de la ville et des choses qu’on y trouve. Je serais tenté de dire que Taïpei passe devant Shanghai dans mon top « chinois » (ouais, Taïwan n’est pas la chine mais quand même) mais j’ai encore deux jours pour être déçu.