Tokyo Idol Festival 2013

MAJ : Photo du TIF 2013

 

Si je suis revenu de Hong-kong le vendredi 26 juillet, c’était essentiellement pour être au Tokyo Idol festival qui se déroulait les 27 et 28. Tokyo Idol festival… ça va ou j’explique ? Tout est dans le nom en même temps. Des amis qui gèrent le site Idol news network m’avaient demandé si je pouvais être photographe pour l’évènement, si ils arrivaient à avoir des accréditations bien entendu. Car pour le commun des mortels, les photos et les vidéos sont interdites.

C’était la 4e édition du TIF, festival qui a débuté en 2010 à Shinagawa. J’y étais. En 2011, quand le festival a déménagé sur l’île d’Odaiba pour prendre de l’ampleur, j’y étais aussi. En 2012, toujours à Odaiba, j’y étais pas car je partais en Octobre. Donc, cette année, je savais que je participerai à cette nouvelle édition et le faire côté coulisse était un bonus. Car INN a réussi à avoir les accréditions press (il faut pour ça remplir de la paperasse en japonais, ce n’est pas simple), me permettant de lier à la fois mon intérêt pour les idol et mon intérêt pour la photo. Tout ça sans payer, presse oblige. Ma carte de presse ? Vous êtes de la police ?

Je vais pas trop m’étaler sur les groupes que j’ai vu parce que j’en ai vu beaucoup. Genre plein. Du style que si tu payes ton billet, t’en verras pas autant parce que dès que tu changes de scène, il y a souvent des files d’attentes assez longues. Car, comme son nom l’indique, le Tokyo Idol festival est un festival et qui dit festival, dit plusieurs scènes un peu partout. Voila un plan des lieux pour que puissiez vous faire une image mentale :

6 scènes, plus deux zones où les groupes sont interviewés, plus la zone des boutiques pour acheter les produits dérivés. C’est beaucoup mais il y a aussi beaucoup d’artistes : 111 groupes et artistes solos. 111 !!!! Et j’ai du en voir 25 alors que j’ai presque jamais pris de pause entre chaque concert et que je ne faisais jamais la queue !

Commençons par le commencement. Arrivé à Odaiba assez tôt, on va avec mon ami Neo (membre de INN) chercher nos Pass Press. Nous avons eu un mail (Impou pawa !) nous indiquant où les retirer et on trouve facilement le lieu. Mais sur place, un vigile garde la zone car c’est aussi par ici qu’arrivent les groupes. Je lui montre la piece jointe du mail avec les indications et… il nous renvoie vers la zone des concerts. Nan mais on sait où on doit aller monsieur. Je lui montre tout le mail en japonais et enfin il nous laisse passer. On arrive dans un hall d’accueil et le staff du TIF attend derrière une rangée de table qu’on leur donne nos noms et la sacro-sainte carte de visite (c’est presque obligatoire d’avoir une carte de visite au japon, les professionnels passent leur temps à se les échanger). Nous avons maintenant de magnifiques brassards jaune criards avec écrit Press en gros dessus. Le sésame qui ouvre toutes les portes. Avec neo, on se réparti les groupes selon ce qu’on veut voir. Après tout, on est là pour avoir des images mais on est surtout là parce qu’on aime les idol. Autant voir les groupes qu’on aime en priorité non ?

Le festival s’est un peu agrandi depuis 2011. Le Hot stage est désormais dans une vrai salle de concert (le Zepp tokyo) et le Doll Factory a pris la place du Hot stage de 2011. Le sky stage s’appelle désormais l’Azure stage mais sinon c’est le même endroit, c’est à dire le toit de l’immeuble. C’est par là que je vais commencer ma journée. Il y a une file d’attente monstrueuse pour monter sur le toit et pour cause, il n’y a que deux ascenseurs ! Deux ascenseur, 500 personnes à attendre, tout est normal. Mais je double tout le monde comme un gros connard. Le staff me laisse passer partout et j’ai presque de la peine pour ceux qui doivent faire la queue. Ayant été à leur place de nombreuse fois, je sais qu’ils me détestent mais je leur en veux pas.

L’Azure stage est à mon sens la scène la plus classe du festival. Perché au 12-13e étage, on a la vue de la baie de tokyo en fond et la scène un peu surélevée donne l’impression que les groupes flottent dans le vide. Pour le premier groupe, un sous-groupe des Idoling, je me suis contenté de prendre des photos depuis le public. J’avais bien vu qu’il y avait un espace entre le public et la scène mais un cameraman du TIF y était ainsi qu’une photographe avec un brassard rouge. Une pro quoi. Dans le doute, j’y suis pas allé. Enfin au début parce que pour les groupes suivant, j’ai fait comme tout le monde et j’ai investi la place.

Et c’est cool ! Ce petit sentiment de liberté quand vous franchissez la barrière qui délimite normalement la frontière entre vous, pauvre petit spectateur et le staff/le groupe… c’est que du bonheur. Comme de faire des photos d’idol en étant si proche. Je veux dire, elles sont à 1 mètre quoi. Genre elles nous transpirent dessus, nous postillonnent dessus et ne s’excusent même pas. Tout fan voudrait être à notre place je pense. Avec cette fosse devant la scène, on est pas gêné, on bouge de droite à gauche comme on le sent. La liberté ! Pour les photos peut vraiment s’éclater sur les angles, les plans, les placements et il n’y a presque pas de limite sinon celle de son oeil et de son imagination. C’est sur cette scène que j’ai fait mes meilleures photos. Et au passage, si on gène les fans qui sont au premier rang, on s’en fout ! La seule règle étant de pas gêner le caméraman et les autres photographes.

Ici, j’ai donc vu les Idoling, les Kaiketsu! Tropical Maru, les Caramel ribbon et les Lyrical school. J’ai bien aimé les Kaiketsu! Tropical Maru que j’entendais pour la première fois. Les costumes sont super beaux, elles dansent et chantent bien (ça reste des idol donc le degrés d’exigence est moins haut). Les Idoling sont fun et égales à elles-même. C’est le groupe que j’écoute jamais mais que je vois toujours en live quand je viens au japon, même si je prévois jamais de les voir.
(Pour des raisons évidente d’audimat, je mettrais quand je le peux des photos des groupes en bikini. Pas de quoi, ça me fait plaisir).

Ensuite, je devais aller au Hot stage, au Zepp tokyo. Je ne connais pas la salle, je ne sais même pas où elle est mais je sais que c’est pas à côté. C’est le vrai point noir du festival. Cette salle est excentrée et il faut presque 10 minutes pour y aller. Sous la chaleur actuelle, c’est dur. J’ai suivi les gens qui y allaient, un bon moyen pour ne pas se perdre. J’arrive dans la salle, dans le public et rapidement un membre du staff m’indique l’emplacement du « Carré Press », un coin tout au fond de la salle réservé aux photographes/caméraman. Alors c’est bien d’avoir un espace à sois mais tout au fond, on est loin. Je n’ai qu’un 200mm sur mon appareil photo et c’est juste. Un 300 aurait été parfait, avec une meilleur ouverture (F 6.3, c’est sombre dans une salle de concert quand il faut shooter à 1/400e). Et puis, niveau fun et originalité de cadrage, on repassera à cette distance.

Mais on va faire ce qu’on peut pour bien avoir les Negicco, les Passpo et les Dorothy Little Happy. Les Negicco sont sympa, sans plus. Je les ai vu en décembre et j’étais pas super emballé. Ca n’a pas changé. Nan mais aussi, des idol avec un poireau (negi) comme symbole, ça commence mal.

Les Passpo… je crois qu’en vous renvoyant vers l’articles où je parle d’elles, vous saurez assez vite ce que vous avez raté en étant absent. Parce qu’elles défoncent tout, comme d’habitude.

Les Doroty little happy est un groupe de Sendai et malgré ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas un handicap. Je dirais même au contraire car elles ont un petit truc en plus, un style bien à elles et c’est presque excellent. Disons que si je peux les voir, j’y vais. Et si je les rate, je serais presque déçu. Presque. Ca reste des idol quand même, faut pas déconner.

Dans le Carré Press, je me sens un peu ridicule avec mon Nex 7 comparé aux pro et aux amateurs vraiment bien équipés. Ce n’est pas les boitiers qui sont impressionnants mais bien les objectifs. Après, ce n’est pas pour ça que leurs photos seront meilleures, juste que ça leur simplifie la vie.

Mais je pars déjà pour le Doll Factory où une ancienne membre des AKB48 m’attend. Je présente pas les AKB, le groupe qui vend le plus de single au japon (1 million à chaque fois minimum). C’est Ono Erena dit Erepion qui fait désormais une carrière solo. Elle chante pas très bien, ne danse presque pas, à la voix un peu éraillée mais elle est rigolote. Voir des idol, c’est aussi apprécier la personne autant que l’artiste. Si la partie artiste est pas top mais que la personne est marrante quand même, ça reste sympa. C’est le cas d’Erepyon. Et comme elle bouge presque pas, c’est facile de la prendre en photo. Dans le Doll factory, pas de carré press, pas de fosse devant la scène, on est dans le public et par respect envers celui-ci et les caméras du TIF, on se met souvent au fond. C’est pas gênant.

On est déjà l’aprem, je mange sur le pouce et file de nouveau au Hot stage voir les Super girls. J’arrive pour la fin des Vanilla bean et j’aime bien. C’est particulier comme style d’idol, avec un petit côté rétro, assez calme quand même. J’en avais parlé ici déjà.

Les Super Girls venaient de commencer leur carrière pour le premier TIF de 2010 donc c’est toujours drôle de les voir à chaque fois un peu plus célèbre et un peu plus pro. En plus, j’aime bien ce qu’elles font. C’est entrainant, les filles sont vives sur scène, les chorégraphies sont simple mais vu leur nombre, ça simplifie la lisibilité sur scène. Bref, c’est encore une fois validé pour les SG.

Dans le Carré Press, on est généralement 7-8 personnes et aucune ne semble montrer un intérêt autre qu’un intérêt professionnel pour les groupes. Alors je fais pas le con, je reste sérieux et je bouge/chante intérieurement. C’est que je voudrais pas qu’on dise que les français d’INN ne sont pas sérieux. Si on veux être crédible et retenter l’expérience l’année prochaine, il faut au moins être irréprochable. Mais c’est un peu frustrant des fois.

Je compte voir les Aell mais avant ça, je dois supporter les Tokyo girl style. Ce groupe m’endort. Mais genre vraiment. Coup de barre, paupières lourdes et ennuie profond. C’est pas de leur faute en plus, elles ont des chansons pas mal mais je sais pas, j’arrive pas. Et en plus elles ont troooop de fans !

Les Aell sont quatre. Mais en comptant la poitrine de Ai Shinozaki, on peut dire qu’elles sont 6. Parce que Ai compte pour 3 facile. D’ailleurs, j’ai découvert le groupe parce que j’avais vu des photos de Ai en bikini. Allez, je suis sympa avec vous vu que vous m’avez lu jusque la.

Donc, Ai est naturellement épanouie mais en plus, elle chante très bien. Les mauvaises langue diront qu’elle a du coffre. Les trois autres filles ne sont pas des faire-valoir et ensemble, elles forment un groupe qui mériterait d’avoir plus de succès. C’est frais, varié et super plaisant à écouter. Contrairement à beaucoup de groupes qui nous refont la même chose que leur voisine parce que ça a du succès, avec zéro originalité. De la soupe qu’on nous sert à la chaine, comme le TIF en est gorgé. Avec 111 groupes, il ne faut pas rêver. Il y en a bien peu qui sortent vraiment du lot.

J’ai le temps avant de rejoindre l’Azure stage. Je m’accorde une petite pause car faire de la photo non-stop depuis ce matin, ça fatigue. J’ai pas de monopod pour reposer mon appareil et à la longue, je le sens dans le bras. Mes deux batteries sont à peine suffisantes pour faire la journée et ma carte de 16 Go est régulièrement vidée sur mon ordinateur portable. Et oui, je me balade avec mon ordinateur portable et à force, c’est lourd.

J’arrive en avance à l’azure stage et la nuit est tombée. Je veux voir les Prédia mais j’arrive pour les Bump.y. Mais je sais même pas que ce sont elles. Je les connais pas du tout en même temps et si je l’avais su, j’aurais hésité à venir si tôt. Bump.y, je l’associe à « trop nul ». Mais moi, avec mon innocence légendaire et ma naïveté enfantine, je vois juste des filles un peu sexy, avec une musique sans surprise  qui se trémousse gentiment. Des idol vous dites ? Oui mais le milieu/bas de gamme. Mais le décors, la lumière et le sujet me motive à shooter. Au moins, je me fais la main sur les réglages à avoir pour les prochains groupes.

D’ailleurs le prochain groupe me ramène à Taiwan car c’est bien un groupe Taïwanais démarrant une carrière au japon qui arrive. Les Weather girl, des présentatrices météo à la base, qui sont vraiment classe, sexy voir très coréenne dans l’âme. Je me fais bien plaisir, surtout quand l’une d’entre elle se casse la gueule juste devant moi et qu’elle rigole au lieu de se relever. Eh mais… il commence a pleuvoir ! Et il y a des éclairs dans le fond ! Fin de la chanson, le reste est annulé parce le matériel électrique sur un toit pendant un orage, c’est pas une équation gagnante.

Le temps d’arriver à l’ascenseur qu’il y a déjà une longue file d’attente et vu comme il commence à pleuvoir, j’ai aucun scrupule à doubler tout le monde. Heureusement vu qu’une fois en bas, c’est le déluge. Bloqué dans le hall de l’immeuble à attendre que les choses se calment.

Cette première journée a été excellente. Faire de la photo d’idol, c’est comme mettre du nutella sur de la glace au cookie, comme mettre de la chantilly sur son sandwich pain de mie/banane/chocolat toasté avec de la crème anglaise ! C’est bon mais il faut pas trop en manger. Rien ne sert de courir pour tout voir. Une bonne sélection et une bonne préparation est essentielle, que ça soit en tant que spectateur ou en photographe. De toute façon, on ne peut pas tout voir donc autant faire des choix dès le début.

Le lendemain, j’ai vu :

– Les LinQ : découverte et vraiment bien.

– Les Shizukaze & kizuna : du bien et du moins bien. Vu que ce sont deux groupes réunis, c’est un peu 50/50.

– Les Manaminorisa : original, agréable à regarder avec de belles chorégraphies et un moment bien classe avec un fan dans le public.

– Les Mini-party : j’en parle la.– Les 9nine : Passpo/9nine, même combat de surpuissance. Juste énorme !!!!

– Les Prédia : annulé la veille à cause de la pluie, j’ai profité du soleil pour faire sans doute mes meilleures photos. Elles sont belles, chantent bien, les chansons sont top et l’une d’entre elle m’a reconnu quand je les ai croisé l’aprem. Classe d’être le seul photographe étranger pendant leur live.

– Les HKT48 : groupe « sœur » des AKB mais basé à Fukuoka. J’ai raté le début parce que le hot stage est trop loin merde ! Le Carré press était rempli. Logique, le groupe est plus que connu. Je les ai revu mais sur une autre scène. Plus sympa pour prendre des photos et pour voir la prestation en entière. C’était énorme et pour le détail, allez voir le blog de Anon.

– Re les Aell/TGS/9nine : énorme les 9nine je vous dis !
– Les Hyper yoyo : meilleure lumière sur l’azure stage avec un couché de soleil d’un côté et un orage de l’autre. Les filles sont folles en plus alors à l’image, ça rend bien.

– Kotone Mai : sympa.

– re les Dorothy little happy.

Le staff du TIF avait l’air content quand j’ai rendu mon brassard press. J’ai eu le droit à des graaaands sourires et de grands coucou de la part de la demoiselle qui a pris mon brassard.

Que dire de ce week-end… huuuummmm c’était énorme déjà. Trop de bons groupes, trop d’avantages à être en press, pas assez de temps pour en voir plus et fatigué à force de courir partout. Par contre, on profite différemment des concerts. Certains diront qu’on profite moins et ça serait sans doute vrai pour plein de monde. On est pas dans la foule, dans son ambiance. Le public a une part extrêmement importante dans le plaisir qu’on retire d’un concert d’idol. Si il fait n’importe quoi (cris inutile, n’importe quand et n’importe comment, bousculade idiotes etc), ça vous gâchera le concert. Au contraire, si c’est un public de fan (ou de novices qui suivent bien) et qu’il y a un vrai échange, carré, sérieux et rythmé avec le groupe, ça sera génial ! C’est comme les chants de supporter de foot. Un public pour une voix. C’est beau ! En press, la voix est dans ta tête. C’est du plaisir stoïque, passif, contemplatif.

Quand on fait de la photo, on est concentré sur ce qu’on fait et on oublie un peu d’écouter. Il faut suivre le groupe, anticiper les déplacements, bien cadrer, parfois changer les réglages de l’appareil,  changer ses plans (serrer, la scène entière, portrait/paysage, centré sur certaines filles, tout le groupe), faire la mise au point manuelle parce que l’autofocus est pourri (va me falloir un alpha 99. Envoyez-moi vos dons)… une quantité énorme de choses à penser et à faire. Ce n’est pas juste prendre son appareil et appuyer sur un bouton. Sinon, tout le monde serait photographe. Et je suis pas photographe alors il me manque plein de connaissances.

Au final, je suis satisfait de mes photos. Le soucis, c’est que ce sont des photos pour INN, que j’ai pu faire grâce à eux et qui ne sont destiné qu’à leur site (j’ai juste mis des photos « d’ambiance » sans artistes net). Je ferai un lien vers leur article quand il sera en ligne afin que vous constatiez et critiquiez mon travail. Mais il faudra avant ça que le TIF valide les photos. Ca prendra un peu de temps vu que sur les 3 000 photos que j’ai faites, j’en ai gardé un peu plus de 400 (j’en aurais gardé moins si j’avais pas dans mon entourage des fans d’idol qui veulent faire leur course).

Allez, j’en ai fini avec le TIF 2013 et si vous avez eu le courage de lire jusqu’ici, c’est que vous êtes fan d’idol ou fan de moi mais dans les deux cas, vous êtes irrécupérable.